L’hydroxychloroquine, molécule défendue par les équipes du professeur Raoult à l’IHU de la Timone à Marseille pour le traitement du Covid-19, est encore une fois sous le feu des projecteurs. Une étude parue vendredi dans la revue scientifique The Lancet recommande de ne pas en prescrire car elle augmenterait le risque de décès et d’arythmie cardiaque.

Le très médiatique professeur Didier Raoult a pris la parole aujourd’hui, comme il en a l’habitude depuis le début de la crise, pour réagir aux dernières actualités autour du traitement qu’il défend combinant la bithérapie : hydroxychloroquine et azithromycine. En effet, vendredi, les médias nationaux relayaient en masse une étude de la revue scientifique The Lancet, qui juge inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.

En réaction, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé avant-hier saisir le Haut conseil de la santé publique (HCSP) « pour qu’il l’analyse et propose sous 48h une révision des règles dérogatoires de prescription« . En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l’usage de l’hydroxychloroquine (HCQ) à l’hôpital uniquement et seulement pour les cas graves sur décision collégiale des médecins.

 

Que dit l’étude publiée sur The Lancet ?

L’étude publiée sur The Lancet a analysé des données d’environ 96 032 patients (âge moyen 53 ans, 3% de femmes) infectés par le virus SARS-CoV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15 000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons : chloroquine seule, chloroquine associée à un antibiotique de la famille des macrolides, hydroxychloroquine seule, hydroxychloroquine associée à ce même antibiotique, puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81 000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.

Résultat : Les 4 traitements ont tous été associés à un risque de mortalité de 16,4 % de décès pour la chloroquine seule, 22,2 % quand elle était combinée à l’antibiotique ; 18 % pour l’hydroxychloroquine seule, et 23,8 % quand elle était associée au même antibiotique, des chiffres bien plus élevés qu’au sein du groupe témoin sans ces traitements (9,3 %). Les auteurs de l’étude ont aussi découvert de sérieuses arythmies cardiaques graves plus fréquentes chez les patients recevant chloroquine ou hydroxychloroquine, surtout avec la combinaison hydroxycholroquine/macrolide (8% des malades contre 0,3 % dans le groupe témoin).

Didier Raoult dénonce une étude « foireuse »

Le Marseillais n’a pas tardé a réagir et dénonce aujourd’hui dans sa dernière vidéo une « étude foireuse faite avec les big data« . A l’IHU, « la plupart des gens ont été traités par l’association hydroxychloroquine et azithromycine, et dans ce groupe la mortalité est de 0,5%, c’est à dire la plus basse au monde. Donc, je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue, mais ici elle sauve beaucoup de gens« .

« Le gouvernement ne nous a absolument pas empêché de travailler, on a fait 130 000 tests par PCR auprès de 50 000 patients » poursuit-il dans sa vidéo. Il a par ailleurs annoncé qu’il savait pourquoi les enfants n’étaient pas infectés, et qu’il l’expliquerait la semaine prochaine.

« Nous ici, il nous est passé 4 000 personnes dans les mains, vous ne croyez pas que je vais changer parce qu’il y a des gens qui font du ‘big data’, qui est une espèce de fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connait pas la qualité, qui mélange tout, qui mélange des traitements dont on ne sait pas la dose donnée. C’est sûr, si vous prenez de l’hydroxychloroquine on peut se suicider avec, si on en prend trop, comme avec le Doliprane d’ailleurs qui est en réalité plus dangereux (…) Des électrocardiogrammes, on en a fait 10 000 sur les malades » poursuit-il.

« En tout, 36 personnes qui sont passées par l’IHU sont mortes (…) et il n’y en a aucun par tachycardie ventriculaire, donc comment c’est possible que nous sur 4 000, on est en eu zéro, et eux en rapport dans un papier, il y en est 10% ? C’est impossible ! Qui c’est qui se trompe ? C’est celui qui n’a pas vu les malades ou c’est ceux qui ont examiné les malades ? C’est pas sérieux ! » dénonce à la fin de sa vidéo le professeur Raoult.

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