Le complexe hôtelier familial de la Belle de Mai a répondu présent face à la crise sanitaire et sociale. 120 personnes démunies et fragiles sont hébergées, nourries, et bénéficient d’un suivi médical et social.
La problématique de l’hébergement d’urgence pour les personnes à la rue a explosé à Marseille avec la crise sanitaire. Une période difficile pour les plus précaires, qui a révélé des insuffisances du territoire sur la question, et des réponses timides des pouvoirs publics.
« Les équipes mobiles ont ainsi identifié plus de 500 personnes encore à la rue et en situation de grande vulnérabilité face au Covid-19 », explique l’association Marseille solutions, qui s’est mobilisée après de nombreuses alertes des acteurs sociaux du territoire. « Il s’agit d’un public très prioritaire de personnes à la rue ayant des problèmes de santé et présentant de nombreux cas de comorbidités ».
L’association a donc réuni autour d’elle un collectif pluridisciplinaire composé d’acteurs de la santé, de l’aide sociale, de l’immobilier et de la mobilisation citoyenne (Le Club Immobilier Marseille Provence, Yes We Camp, l’AP-HM, Nouvelle Aube, JUSTet Médecins du Monde).
Un hébergement complet pour 120 personnes
L’objectif : apporter une solution rapide, en complémentarité de l’État, pour l’hébergement d’urgence des personnes les plus vulnérables face au Covid-19. Il ne s’agit pas seulement d’offrir un toit mais « une solution clé-en-main complète incluant l’accompagnement médico-social, l’identification des bénéficiaires, et le financement », explique le collectif.
Sollicité par le Club Immobilier Marseille Provence, les Villages Clubs du Soleil ont été les premiers à avoir répondu favorablement. Situé dans le quartier de la Belle de Mai, ce complexe hôtelier présente de nombreux avantages : logements séparés, adaptés aux familles, espaces extérieurs, restauration. Dès le 4 mai, 120 personnes sans-abri ont ainsi pu être accueillies pour une période d’un mois renouvelable.
Yes We Camp assure l’intermédiation avec l’État, l’hôtelier, et gère l’accueil des familles. Nouvelle Aube et JUST s’occupent de l’accompagnement médico-social des hébergés. Le financement est assuré par les services de l’État, par le biais de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale 13.
La mobilisation se poursuit avec un appel aux hôteliers
Les équipes mobilisées sur place témoignent déjà de la réussite de cette première installation qui permet à ces personnes fragiles de trouver un peu de répit et de confort dans un contexte plus que jamais difficile.
Cependant, même avec le déconfinement en cours, le besoin reste présent selon le collectif : « Tant que les plus vulnérables ne seront pas tous à l’abri, nous continuerons à nous mobiliser. Nous sommes disposés à renouveler notre opération de mobilisation, d’identification et d’activation concrète de solutions temporaires ».
Le collectif lance d’ailleurs un appel aux hôteliers volontaires, qui peuvent proposer leurs offres d’hébergement directement sur ce site.