Renaud Muselier, président de la Région Sud, a annoncé un plan régional d’urgence et de solidarité de 1,4 milliard d’euros. 227,5 millions d’euros « pour répondre immédiatement à la crise », dans différents secteurs. 1,2 milliard d’euros seront alloués à un plan de relance après-covid. Ce qu’il faut retenir des annonces.
Depuis près d’un mois, la pandémie de Covid-19 a plongé le pays dans une situation économique inédite. Dans ce cadre, en plus des aides de l’Etat, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de lancer un plan « sans équivalent » d’urgence, de solidarité et de relance sur le front sanitaire et le front économique. La Région a décidé d’engager 1,4 milliard d’euros dans ce sens. Soit « l’équivalent d’un budget annuel régional » précise Renaud Muselier. « Nous pouvons le faire, car depuis 2016, les finances de la Région ont été redressées ».
124 millions d’euros ont été engagés d’urgence pour le secteur sanitaire et pour les entreprises. Le personnel soignant étant en première ligne, « un dispositif exceptionnel » a été déployé avec 8 millions d’euros pour les 14 000 étudiants en santé (stagiaires paramédicaux, externes en santé…) mobilisés durant la crise et 4 millions pour la commande de 4 millions de masques homologués, « qui devraient arriver dans quelques jours », souligne le président de la Région Sud.
Le plan d’urgence pour les entreprises représente 65 millions d’euros. Une enveloppe de 18 millions rentre dans le Plan de solidarité national lancé par l’Etat. Pour aider les très petites entreprises et les indépendants, ayant un chiffre d’affaires de moins de 250 000 euros par an. 1 500 euros mensuels leur seront octroyés le temps de la crise (renouvelable). Un coup de pouce de 2 000 euros (CA supérieur) sera possible selon les cas, après une co-instruction entre l’État et la Région.
47 M€ d’aides directes de région s’ajoutent pour soutenir toutes les entreprises en difficultés* (lire encadré).
À cela s’ajoutent 42 millions d’euros de fonds européens qui ont également été sanctuarisés.
5 millions d’euros ont spécialement été sécurisés pour les entreprises agricoles.
Sport, culture, jeunesse et solidarité
La solidarité économique et sociale n’est pas oubliée, avec 103,5 millions d’euros pour soutenir les secteurs les plus touchés. Cela se traduit par la mise à disposition de 190 places dans deux Creps de la région (Aix-en-Provence et Boulouris) pour l’accueil de sans-abri et les associations qui leur viennent en aide.
Une enveloppe de 4,5 millions d’euros est dédiée à la jeunesse, l’enseignement supérieur et la recherche ; 2,5 M€ pour assurer le maintien et la prolongation du financement des doctorants régionaux ; ainsi qu’une aide de 2 M€ pour le rapatriement de tous les étudiants régionaux en stage ou poursuivant leur études à l’étranger.
Dans le domaine sportif et culturel, les subventions votées seront maintenues. 5 millions d’euros ont d’ores et déjà été sanctuarisés pour soutenir le milieu sportif, et 35 millions pour la culture, dont 5 millions réservés à plusieurs missions : accompagner les compagnies et artistes les plus fragiles, renforcer le soutien aux structures permanentes et festivals, renforcer l’aide à la diffusion artistique dans les six départements et abonder les dispositif d’Etat dans les domaines des musiques, livre, cinéma…
Côté transports, 21 millions d’euros vont être débloqués. À retenir, un plan de soutien pour les transporteurs de voyageurs scolaires et la suspension des prélèvements en avril des paiements des Pass annuels pour les abonnés aux TER.
150 maisons régionales de santé en 2023
Parallèlement à ce plan d’urgence, un autre de relance après Covid-19 est déjà en route, avec 1,2 milliard d’euros « d’investissements massifs ». Parmi les annonces, un « engagement historique », de 100 M€ pour financer la recherche et les conditions de travail des soignants dans le cadre du contrat de plan État-Région. Cette somme sera destinée à renforcer le soutien aux chercheurs en Provence ; financer le Samu régional et investir dans des travaux ou des constructions pour améliorer les conditions de travail des soignants et enfin démultiplier les points d’accès aux soins, avec la création de 150 maisons régionales de santé à l’horizon 2023.
On retiendra également dans ce plan post-Covid : 88 millions d’euros seront réservés pour l’aide aux communes, et le soutien aux projets des intercommunalités et des métropoles : 53M€ dans le cadre d’un contrat régional d’équilibre territorial.
L’accompagnement de la relance des entreprises se fera avec un « objectif de relocalisation industrielle ». Cela passe par la création d’un fonds de participation stratégique post-Covid de 17 millions d’euros. 2,6 millions seront injectés pour relancer « l’industrie touristique » à travers notamment un plan de promotion et d’attractivité. Cela passera par une restructuration de la demande internationale, européenne et française en partenariat avec Atout France, le Comité régional de tourisme et les partenaires, en lien avec les professionnels de la filière.
Si des arbitrages interviendront plus tard au sein de l’hémicycle, Renaud Muselier a précisé qu’à l’exception des subventions aux associations (déjà inscrites au budget), il s’agit de crédits nouveaux. Des mesures qui, par ailleurs, viennent se greffer aux 500 millions d’euros du plan climat « Une cop d’avance » « qui reste notre fil conducteur avec 30% du budget régional qui lui est consacré ».