Depuis quelques jours, l’herboristerie du Père Blaize, célèbre institution marseillaise, reçoit de la part de la Maison Ferroni des litres d’alcool afin de mettre en vente des solutions hydroalcooliques, principalement destinées aux professionnels de la santé.
Du gel hydroalcoolique made in Provence. L’idée a de quoi séduire. L’initiative a été lancée il y a quelques jours par Guillaume Ferroni, distilleur maintes fois reconnu et propriétaire de différents bars à thèmes entre Marseille et Aubagne. Ce dernier s’est rapproché de l’herboristerie du Père Blaize afin de la fournir en alcool à 96°C, en vue de fabriquer des solutions antiseptiques pour les mains. L’officine de l’herboristerie y est en effet autorisée depuis le décret permettant aux pharmaciens de fabriquer des gels hydroalcooliques. 80 litres ont ainsi été donnés dans différentes pharmacies provençales dont 40 litres pour la pharmacie marseillaise.
Cyril Coulard, pharmacien de l’herboristerie, avait déjà eu l’occasion de travailler auprès de Guillaume Ferroni, l’herboristerie lui fournissant des plantes pour la production de certains de ses alcools. « Il y a deux semaines, nous nous sommes recroisés à l’occasion d’une formation et nous en avons discuté. Nous pourrons produire jusqu’à 350 litres de solutions hydroalcooliques grâce au peroxyde d’hydrogène que je vais aussi recevoir ».
De nouvelles mesures face à la baisse de fréquentation
Jusqu’à présent, la production de gel se faisait exclusivement à partir de matières premières à usage pharmaceutique. Des gels aux huiles essentielles y sont produits, notamment avec le ravintsara, une essence aux propriétés antivirales et anti-infectieuses dont l’herboristerie est l’une des rares à avoir dans ses rayons. Le peroxyde d’hydrogène, quant à lui, permet, dans cette formule, de tuer les microspores présents dans l’alcool reçu. Pour cela, 48h de quarantaine doivent être respectées.
Pendant cette épidémie, les formats litres sont exclusivement vendus aux professionnels ayant l’obligation de travailler, comme c’était le cas il y a quelques jours pour un rhumatologue et plus récemment pour le tribunal de grande instance. Pour les particuliers, l’achat des gels aux huiles essentielles de 100 mL reste limité à deux par personne, au prix fixé par le décret du 14 mars. En effet, l’usine où sont fabriqués les gels a fermé ses portes vendredi soir et devrait livrer sa dernière palette ce lundi, ce pourquoi les achats en grande quantité sont proscrites.
Quoiqu’il en soit, l’herboristerie continue son activité, malgré des problématiques s’imposant à elle. « Avec les mesures de confinement, nous avons plus de 90% de baisse de fréquentation, note le pharmacien. C’est pourquoi nous nous devons de nous réinventer sur le conseil à distance. Depuis plus d’un mois, nous fermons les lundis et nous recentrons les effectifs sur 5 jours par semaine afin d’être plus disponibles et répondre aux demandes de conseils par mail ou par téléphone. Et les livraisons continuent dans plusieurs arrondissements de la ville. Avec cette épidémie, il est important de mettre en place une nouvelle organisation et l’on se doit d’être extrêmement adaptables face à cette situation inédite. »
Conseils et contacts sur le site de l’herboristerie.