Alors que le projet d’un pont transbordeur à l’entrée du Vieux-Port semble avoir été jeté aux oubliettes, l’architecte à l’origine du projet poursuit ses efforts pour qu’il voie le jour. La Région Sud considère sérieusement la question et le Comité régional de tourisme vient de lancer une étude d’opportunité.

« On ne touchera pas à la carte postale de Marseille ». Une phrase répétée à l’envi ces derniers temps par le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, dès qu’on aborde la question du projet de pont transbordeur à l’entrée du Vieux-Port.

Oui mais voilà, « j’ai des centaines de cartes postales de Marseille montrant le pont transbordeur, des collectors, patrimoniales », sèche rapidement Paul Poirier, rappelant que le maire quittera ses fonctions dans moins de six mois. L’architecte nantais et « Marseillais d’adoption », est à l’origine du projet et milite activement depuis plus de cinq ans pour sa réalisation. Ce pont a d’ailleurs fait l’objet d’une étude préalable, dont le verdict est favorable, remise en 2015 et commanditée par… La ville de Marseille.

, La Région étudie le projet de pont transbordeur à l’entrée Vieux-Port, Made in Marseille

La « Tour Eiffel » de Marseille

Alors que pour certains élus locaux d’opposition, ce « serpent de mer de l’ère Gaudin sans grand intérêt » ne semble pas à l’ordre du jour, l’architecte ne relâche pas les efforts et multiplie les entrevues pour en faire un sujet des municipales de 2020. « Beaucoup d’entre eux sont intéressés », nous assure-t-il, « même du côté de la majorité municipale ». Affirmation que nous n’avons pas pu confirmer aussi nettement.

Du côté de la majorité LR, et directement concernée, la maire des 1er et 7e arrondissements se dit toutefois « ouverte à toutes les idées pour redynamiser le centre-ville, désencombrer le Vieux-Port et offrir de nouvelles mobilités pour le traverser ».

Arguments que met en avant Paul Poirier avec son « projet Tour Eiffel de Marseille. Une rue aérienne, un maillon structurant entre la rive sud et nord de la ville, avec le plus beau rooftop du monde ». D’après l’architecte qui attend plus d’un million de visiteurs par an, les recettes commerciales du pont transbordeur, seraient également un atout économique du territoire qui permettrait « de créer de l’emploi, de l’attractivité et du tourisme de qualité ». Il précise que le projet est aujourd’hui pensé pour être financé par un groupe privé, mais que les tarifs seraient « très bas ou gratuit pour les Marseillais ».

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©Paul Poirier Architecte

La Région prend le projet au sérieux

Alors que beaucoup d’élus abordent ce projet avec le sourire, Renaud Muselier, président de la Région Sud, le considère avec le plus grand sérieux. « J’ai toujours été un partisan de cette idée. Retrouver à Marseille un Pont transbordeur moderne, utile aux Marseillais et en même temps un outil formidable de rayonnement et de tourisme. En appui avec le Comité Régional de Tourisme (CRT), nous avons lancé une étude de faisabilité et d’impact qui doit nous permettre de savoir, avant la fin de l’année, si cette belle idée peut être suivie d’effets réels bénéfiques aux Marseillais. Je serai donc extrêmement attentif aux résultats de cette étude. »

Une étude « d’opportunité » vient en effet d’être commanditée par l’organisme émanant de la Région, ayant pour mission la valorisation et la promotion de l’offre touristique du territoire Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Le projet d’un nouveau pont transbordeur à Marseille s’inscrit dans cette dynamique régionale de favoriser l’émergence d’équipement structurant à vocation touristique, identitaire du territoire, iconique et à résonance internationale », exprime le CRT dans le cahier des charges de l’étude.

Cette dernière se penchera sur l’opportunité de la « mise en tourisme et de l’impact économique et d’image d’un Pont Transbordeur à Marseille, ouvrage d’art à l’architecture moderne et audacieuse ».

Pour cela, l’étude devra dresser un diagnostic et le positionnement économique et touristique du projet, et définir des « scénarii de mise en tourisme de l’équipement avec identification des concepts, les partenariats nécessaires, en option la gouvernance et le mode de gestion du projet ». Et enfin, estimer les retombées économiques et d’image d’un tel ouvrage.

Attendue au mois de novembre, l’étude, si elle est favorable, pourrait donner de la consistance aux arguments de Paul Poirier.

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De la réalité virtuelle à la réalité ?

L’architecte ne tarit pas d’espoirs et entend voir le pont transbordeur en place « pour les JO de 2024 ». Pour séduire encore un peu, il sort « l’artillerie lourde » : une vidéo en 3D immersive pour visiter l’ouvrage dans un casque de réalité virtuelle. « C’est bluffant », nous assure Paul Poirier, certain de convaincre les décideurs par une expérience en immersion dans son projet. D’ailleurs, il « ne désespère pas de voir Jean-Claude Gaudin avec un casque VR sur les yeux ».

Il présentera sa vidéo à la mi-novembre, lors d’un événement dans un hôtel du Vieux-Port.

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©Paul Poirier Architecte

 

🔎  Zoom sur le projet , La Région étudie le projet de pont transbordeur à l’entrée Vieux-Port, Made in Marseille

• Longueur : 170 m
• Hauteur de la passerelle : 55 m
• Hauteur pilones : 100 m
• « Nids de pie » à 100 m de hauteur accessibles par escalier
• Coût estimé : 80 à 100 M €
• Frais de fonctionnement estimés 2 M€ / annuel

2 commentaires

  1. à mon sens , il est plus urgent de moderniser et améliorer les transports en commun , prolongement des lignes de métro et tram au lieu de revenir sur passé même si ce projet est intéressant , sauf si un mécène veut en prendre la charge financière .

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