À l’occasion du lancement du bus à haut niveau de service (BHNS), l’Aixpress, sera entièrement gratuit le 2 septembre. Objectif : permettre aux habitants de se familiariser et s’approprier ce nouveau mode de déplacement.
C’est une avancée majeure pour la cité du Roy René. Après deux ans de travaux, 100 millions d’euros d’investissements et des essais réalisés tout au long de l’été, l’Aixpress, le bus à haut niveau de service aixois, comme son nom l’indique, sera mis en service le 2 septembre. Un trajet test devrait être effectué ce lundi dès 10 heures. Il sera composé de plusieurs bus. En tête de file, celui du maire Maryse Joissains, aux côtés d’élus et d’usagers.
Ce nouveau bus en site propre 100% électrique s’inscrit dans le cadre de l’agenda de mobilité métropolitain. Il circulera sur la ligne A qui s’étend sur 7 kilomètres entre le parc de Saint-Mitre et le sud de la ville, ponctuée d’une vingtaine de stations. Selon les chiffres avancés par la Ville, 9 000 voyageurs devraient utiliser le BHNS dès son lancement la première année et 14 000 à l’horizon 2021.
Jusqu’à 1 heure du matin vendredi et samedi
Des objectifs de fréquentation élevés « mais qui s’appuient sur les nombreux atouts qu’offre la nouvelle ligne », assure la Ville, grâce notamment à son passage dans des quartiers à forte densité de population, le Jas de Bouffan et Encagnane ; mais aussi des lieux stratégiques comme les gares routières et ferroviaires, les facultés, et le centre-ville, avec sa fameuse Rotonde, mais surtout aux deux parkings relais situés sur le parcours (Jeanpierre et Krypton). Sous le rond-point du colonel Jeanpierre, un parking souterrain de 600 places a été construit. Un site qui a vocation à devenir une « gare routière bis » pour désengorger celle du centre-ville. Certaines lignes interurbaines y feront d’ailleurs escale pour inciter les usagers à emprunter l’Aixpress.
Le BHNS, électrique et silencieux, circulera tous les jours de 5h30 à minuit en semaine et jusqu’à 1 heure du matin, le week-end. Entre 7 heures et 19 heures, il passera toutes les six à sept minutes. Le temps de parcours sur l’ensemble de la ligne est quant à lui évalué à 30 minutes, en théorie, « garanti par les voies réservées et la priorité aux feux ». L’embarquement des passagers devrait être également « plus rapide : l’accès comme la sortie peuvent se faire par trois ouvertures, à l’avant, au milieu et à l’arrière, puisqu’il n’y pas de vente à bord ». L’achat de billet se fait via des bornes sur le quai.
Le paiement sans contact en 2020
Pour inciter les Aixois à prendre les transports en commun et s’inscrire dans une démarche éco-responsable, place aux titres de transports sans contact. Plus besoin d’oblitérer son ticket dans la machine pour être validé. Ce dernier acheté 10 centimes d’euros est réutilisable (jusqu’à 30 voyages par ticket), et peut ensuite être réapprovisionné. (lire encadré).
Par ailleurs, après Dijon, Aix devrait mettre en place « l’open payment », dès janvier 2020, sur l’Aixpress, puis sur l’ensemble du réseau. Les passagers pourront ainsi payer et valider directement leur trajet à bord avec leur carte bancaire ou leur téléphone portable.
125 bus électriques d’ici à 2024
Par ailleurs, la flotte du réseau aixois devrait être entièrement renouvelée « afin d’abandonner progressivement les véhicules thermiques au profit de motorisations électriques et hybrides ». La société Keolis, délégataire des transports aixois, reconduite jusqu’en 2028, ambitionne de faire fonctionner 125 bus électriques, sur six lignes d’ici à 2024. Elle mise également sur une hausse de 31% de fréquentation et de 40% des recettes du réseau Aix-en-Bus. En 2018, près de 10 millions de voyages ont été validées sur le réseau aixois.
Avec l’arrivée de l’Aixpress et des innovations programmées, dans une ville où règne encore le « tout-voiture » (80% des actifs sur l’axe centre-Les Milles-La Duranne), Aix-en-Provence mise sur une baisse des déplacements en voiture de 58 à 50% en 2028.
Si l’Aixpress marque sans conteste une étape importante dans la restructuration de l’offre de transports urbains, la ville doit cependant combler encore certains retards en termes de mobilité : aménagement de pistes cyclables, déploiement de trottinettes et vélos électriques…