Le grand meeting de François-Xavier Bellamy (LR), à Marseille, a réuni plus de 1200 personnes et les ténors nationaux et locaux du parti. Une unité affichée chez Les Républicains pour convaincre le 26 mai prochain et poser les bases solides d’une alternative en 2022.
« C’est comme ça à Marseille », lâche François-Xavier Bellamy, sur scène, reprenant la confidence d’une Marseillaise, soufflée au candidat dès son arrivée dans l’amphithéâtre du Pharo. Enthousiasme. Ferveur. Unité. Le grand meeting de la tête de liste Les Républicains et du centre pour mener la bataille des européennes a, sans conteste, fait vibrer les militants venus en nombre, lundi soir.
Faute de place, certains ont été contraints de rebrousser chemin, d’autres de rester debout ou s’asseoir dans les allées. A 20 jours du grand rendez-vous des urnes, plus de 1200 personnes ont répondu présentes pour soutenir le candidat, au premier rang desquelles Jean-Claude Gaudin. Pour le maire de Marseille qui va tirer sa révérence en 2020, la jeunesse et le renouvellement du parti « sont une bonne chose ». Et pas de doute pour lui, François-Xavier Bellamy est« le plus convaincu, le plus vrai, le meilleur (…) On va réussir grâce à nos idées pour la France et pour l’Europe », a-t-il déclaré, prédisant que le résultat final fera mentir « les soi-disant sondages toujours aussi bidons ».
Dans la foulée, les deux candidats locaux présents sur la liste, Sarah Boualem, adjointe en charge de l’emploi, du commerce et des entreprises à la mairie du 11/12 (54e sur la liste) et Patrick Boré, maire de La Ciotat (19e) ont expliqué les raisons de leur engagement.
« La division c’est la défaite »
Les interventions se sont succédé, portées à chaque fois, par de chaleureux applaudissements. C’est d’ailleurs dans une standing ovation que le sénateur Bruno Gilles a été accueilli. Pour le candidat déclaré à la mairie de Marseille, le scrutin européen « est le premier rendez-vous qui va nous mener aux élections municipales, métropolitaines, régionales (…) Nous n’avons pas le droit de décevoir ». Lui qui mène campagne dans la cité phocéenne depuis déjà plusieurs mois a insisté sur la notion « d’unité », un gage de « victoire », selon lui. « La division c’est la défaite ». Des petites phrases qui résonnent comme un message en vue des échéances locales à venir. « Nous sommes en train de reconstruire une véritable dynamique pour notre mouvement, sachons saisir ce moment, montrons que nous déjouerons les pronostics ».
Autre figure locale de la droite, Martine Vassal, également acclamée lors de son entrée sur scène. La présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence a déroulé son propos, avec conviction. D’une « alliance forte de démocratie au service du pays », à une « métropole et un territoire de projets concentrés sur les compétences stratégiques », elle a souligné que le temps était venu pour le territoire de « s’engager dans le grand bain européen ».
Déjouer les pronostics
Et il en est un qui connaît les remous du Parlement européen. Le président de la région Sud le quitte d’ailleurs « avec grand regret ». Renaud Muselier, dont le mandat s’achèvera le 26 mai, n’a pas manqué de faire le show, taclant au passage « un gouvernement autiste », qui souffre « d’un déficit de compréhension » et « incapable de faire rentrer chez eux 30 000 personnes qui manifestent chaque samedi, c’est moins qu’au Vélodrome ». Ou encore le Rassemblement national, « le rassemblement des incompétences », dont il a déroulé tous les votes « contre » au Parlement. Ce « militant de la première heure, fier de porter l’étendard », de son parti reste convaincu que Les Républicains feront « un score bien meilleur que ce que les autres peuvent croire ».
Hervé Morin a également fustigé le gouvernement dont la candidate LREM aux européennes, Nathalie Loiseau tenait meeting à Caen le soir même, « avec sa grande figure, le premier Ministre et de nombreux membres du gouvernement ». Fier d’annoncer qu’En marche a été contraint d’installer un « rideau occultant » car « ils sont deux fois moins nombreux que nous ce soir », le président de la région Normandie a dit avec détermination son aspiration à « bâtir une alternative en 2022 qui commence maintenant avec les élections du 26 mai. Les Français ont le droit d’avoir un autre choix que Macron ou le Rassemblement national. »
Bellamy : « Il faut savoir redire qui nous sommes »
L’alternative c’est d’abord, François-Xavier Bellamy aux élections européennes, car « refonder l’Europe », c’est « rétablir la France », comme l’indique le slogan de campagne. La jeunesse, le ton posé, les mots habilement choisis, le candidat a l’art et la manière de capter son auditoire. Lorsqu’il a parlé de fracture de cette société « avec laquelle le président de la République a si dangereusement joué », qu’il revient sur les racines chrétiennes de l’Europe, la mise en place d’une « double frontière » pour maîtriser l’immigration sur le continent, et le retour d’une France forte au sein d’une union forte, François-Xavier Bellamy reçoit un tonnerre d’applaudissements. « Il faut savoir redire qui nous sommes », a-t-il martelé à plusieurs reprises. Une condition sine qua nun pour espérer gagner.
20 jours pour convaincre
Lui qui n’a « jamais voulu être macroniste, car je n’ai jamais cru que le nouveau monde était meilleur que l’ancien », a évoqué les liens forts d’une famille politique « réconciliée » et les relations qu’il tissera avec les élus locaux « pour être au service des territoires dans les années à venir ». Porté par cet élan, ils en sont sûrs, les européennes marquent le grand retour de la droite et du centre. « Il n’y a qu’une seule liste qui, semaine après semaine, progresse… C’est chez nous qu’il y a quelque chose qui se passe dans cette campagne des européennes », a lancé Laurent Wauquiez, patron du parti.
Dans un nouveau sondage Ipsos Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publié dimanche 5 mai, Les Républicains (LR), sont crédités de 13,5 % des intentions de vote, derrière le Rassemblement national (RN) qui passe devant l’alliance La République en marche (LREM) – MoDem. Les Républicains se donnent désormais 20 jours pour convaincre.