Et si la start-up bretonne EXiD avait inventé le train du futur ? Le Taxirail, un mode de déplacement intelligent capable de desservir les zones rurales, à moindre coût.
Plusieurs lignes de TER en zones rurales ont été pointées du doigt par le Rapport Spinetta du 15 février dernier. L’ouverture à la concurrence prochaine des transports de passagers fait naître des projets pour desservir les territoires reculés. C’est notamment le cas de Taxirail, un mode déplacement intelligent imaginé par la start-up bretonne EXiD.
Un contexte défavorable aux petites lignes de TER
En février dernier, le rapport Spinetta sur le transport ferroviaire avait fait grand bruit. Un véritable pavé dans la mare de la SNCF. On y trouvait notamment des préconisations radicales sur « les petites lignes » en zone rurale, qui voient passer seulement 10% des trains et 2% des voyageurs tout en nécessitant 16% des moyens. Le rapport préconisait donc la fermeture de celles-ci. L’ouverture à la concurrence prévue pour 2023 devrait également abonder dans ce sens. Difficile d’imaginer des entreprises exploiter des lignes peu rentables dans un contexte concurrentiel. A la suite de ces annonces, Renaud Muselier, président (LR) de la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, s’était dit « favorable à l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires« , pointant régulièrement du doigt le monopole de la SCNF et ses mauvais résultats dans la région, et « contre la fermeture de lignes« .
Le Taxirail, une idée révolutionnaire ?
De son côté, un entrepreneur breton a peut-être imaginé une parade pour mettre tour le monde d’accord. Son entreprise, EXiD, a inventé le Taxirail, un autorail autonome. Ce véhicule intelligent aux allures de science-fiction permet de transporter 40 personnes à la fois. Autre particularité, le Taxirail est entièrement autonome. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de chauffeur à bord de ce véhicule soit électrique soit hybride. Un moteur à hydrogène ou au biogaz pendrait le relais de la batterie dans certaines situations. Peu conventionnel, ce mode transport ne sera en aucun point similaire à ce qui existe pour le moment. En effet, un système d’intelligence artificielle doit permettre d’optimiser chaque trajet. Finis les arrêts aux gares où personne ne monte ni ne descend. Le Taxirail doit également fonctionner à la carte en heures creuses.
« Le fonctionnement sera assez simple, il suffira de réserver sa place via l’application ou une borne afin de mettre en circulation le bon nombre de modules Taxirail », explique Régis Coat le PDG d’EXiD. Le système d’intelligence artificielle se chargera ensuite de regrouper les passagers en fonction de l’itinéraire afin d’optimiser le temps de trajet et la charge. « Nous avons vraiment l’ambition de rendre rentables les lignes actuellement déficitaires. Il s’agit de faire un produit attractif pour le voyageur », poursuit-il. Le chef d’entreprise compte beaucoup sur le système à la demande pour attirer les « clients qui n’auront plus la crainte de louper leur dernier train ».
Régis Coat espère avoir un prototype prêt pour 2021 afin de faire ses premiers essais. Pour l’heure, il affirme discuter avec « toutes les parties concernées comme la SNCF ». Reste la question du coût d’un tel dispositif. Si cette donnée reste pour le moment secrète, M. Coat assure que les coûts de déplacement seront « proches de ceux d’un autocar et donc bien plus avantageux que le train ».