A moins d’un an et demi de l’élection municipale de 2020, Marseille s’agite en coulisse. A droite comme à gauche, élus et citoyens commencent à prendre position. Un collectif nommé « Mad Mars » s’est monté il y a quelques semaines, il milite pour la création d’une liste progressiste avec comme slogan « soyons fous, rendons possible une candidature progressiste unique en 2020 ».
Les « Mad Marsien » sont une cinquantaine et se définissent volontiers comme appartenant à « un groupe de pression amical pour un liste unique de progressistes en 2020 ». Ce collectif de citoyens engagés qui vient de voir le jour à Marseille a l’ambition est de faire émerger un candidat à la prochaine municipale, qui soit porteur de leurs valeurs. Pour ce faire, ils organiseront à partir du mois de janvier des réunions mensuelles autour d’une thématique définie. L’objectif est de réfléchir collectivement et de rassembler des idées pour l’avenir de la ville entre citoyens avec des leaders associatifs notamment.
Une rencontre avec le nouveau mouvement « Place Publique » de Raphaël Glucksmann
Les membres ne revendiquent aucune affiliation à un quelconque parti, d’ailleurs aucun d’entre eux n’est encarté ou élu au sein d’un parti politique. On peut malgré tout situer le mouvement plutôt du côté du centre-gauche sur l’échiquier politique. En témoigne notamment leur rencontre avec « Place Publique » fin novembre à Marseille. Ce mouvement politique créé par Raphaël Glucksmann entre autres se penche notamment sur la question sociale, l’écologie et l’Europe.
Pour le moment, les membres de Mad Mars préfèrent ne pas avancer de propositions concrètes quant à leur idée de la gouvernance municipale. Ils ont néanmoins défini trois grands axes de réflexion :
- Le développement économique de la ville
- Le combat en faveur de l’écologie
- La lutte contre la pauvreté
« Nous avons la conviction profonde que le développement économique et la cause écologique ne sont pas incompatibles », précise Olivia Fortin, directrice de production événementielle et porte-parole du mouvement. Interrogée sur son affiliation politique, elle refuse de se mouiller : « quand on parle de lutte contre la pauvreté, on ne peut pas dire qu’on soit très En Marche et quand on parle de développement économique, on ne va pas nous classer côté France Insoumise ». « Nous pensons qu’aujourd’hui on ne peut plus être élu par rapport à l’étiquette d’un parti et qu’il est nécessaire de faire émerger un candidat sur une liste unique et progressiste ».
Une opposition à la majorité en place
Ce qui réunit également les membres, outre ce positionnement idéologique, c’est une véritable volonté de changement de l’équipe municipale. Olivia Fortin ne souhaite pas « voir un candidat issu de l’actuelle majorité ou héritier de celle-ci arriver à la tête de la ville ». Elle fustige également « ce système en place depuis 1945 qui pourrait également faire arriver les extrêmes encore plus en masse au conseil municipal ».
Les « Mad Marsien » se sentent en effet trompés par Jean-Claude Gaudin et son équipe. Leur premier combat : le partenariat public privé (PPP) pour la rénovation des écoles marseillaises a été pour eux la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cet accord prévoit d’associer la ville à une entreprise privée jusqu’en 2050 et un montant d’un milliard d’euros. « Inacceptable » pour ces militants qui estiment qu’un système d’appels d’offres classique permettrait d’économiser 300 millions d’euros. « C’est une mesure qui ne se trouvait pas dans le programme de Jean-Claude Gaudin en 2014 », fulmine Olivia Fortin. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le collectif a relayé la pétition de Benoit Payan (PS) et Jean-Marc Coppola (PCF) qui s’oppose à l’instauration du PPP des écoles.