La troisième édition du dispositif SésÂme Jeunes Talents a été lancée en avant-première aujourd’hui. De jeunes cadres fraîchement diplômés bénéficieront du réseau et de l’expérience de leur parrain. Un moyen de lutter contre les inégalités dans l’insertion professionnelle, dont le réseau est un des principaux facteurs.
C’est reparti pour une troisième édition du dispositif SésÂme Jeunes Talents. Cette année, entre 45 et 50 duos de parrains et filleuls seront formées pour offrir expérience et réseau aux jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Le lancement officiel de la promotion 2018 aura lieu le 25 septembre à la Coque numérique (13002).
Le dispositif porté par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), soutenu par le Pôle emploi et l’État, est parrainé cette année par Marc Schillaci, président-directeur général de la société Oxatis, basée dans les quartiers nord. La jeune et dynamique entreprise spécialisée dans la vente en ligne est particulièrement sensible à l’emploi des jeunes puisque la moyenne d’âge de ses employés est de 31 ans.
Nous vous attendons pour le lancement officiel de la 3ème édition #SésameJeunesTalents parrainée par @marcschillaci d’@OxatisFr le 25 septembre à @LaCoqueNumeriq : 40 jeunes diplômés 40 parrains et marraines @CGET_gouv @MadeMarseille @l_bottero @LaProvenceECO pic.twitter.com/giWYjlEzP9
— Bruno JONCHIER (@BrunoJonchier) 17 septembre 2018
Le réseau, facteur d’inégalité dans l’insertion professionnelle
Pour ce pré-lancement de l’édition 2018 du SésÂme Jeunes Talents, trois duos de parrainages ont été constitués avec des députés des Bouches-du-Rhône, ces derniers ne pouvant être présents à la soirée de lancement officiel en raison de leur agenda parlementaire.
Cathy Racon-Bouzon, députée LREM de la 5e circonscription a eu l’occasion de rencontrer sa filleule Claudia, berlinoise et marseillaise d’adoption, jeune diplômée de Sciences-Po. « Pour la plupart des jeunes diplômés des quartiers prioritaires, il manque juste un petit coup de pouce. Ils ont les compétences, mais il leur manque le réseau. C’est primordial le réseau pour l’insertion professionnelle. Les entreprises préfèrent recruter ainsi qu’avec des CV. C’est une vraie inégalité à combattre quand on prône l’égalité des chances ».
La députée aura donc en charge de conseiller et de faire profiter d’un riche réseau d’entrepreneurs et de décideurs à sa jeune filleule. Cette approche, basée sur une relation humaine privilégiée, semble porter ses fruits puisque pour la promotion 2017 du dispositif, 89 % des filleuls sont en poste, en stage ou en formation.
Les quartiers nord, nouveau moteur économique de Marseille ?
Le député LREM des quartiers nord (7e circonscription des Bouches-du-Rhône), Saïd Ahamada faisait également la connaissance de sa filleule qu’il devra accompagner dans la recherche d’un poste. Il souscrit volontiers à la problématique de l’inégalité de l’insertion professionnelle dans les quartiers prioritaires par faute de réseau : « Je n’ai personnellement jamais déposé de CV pour trouver un emploi. Toutes mes opportunités sont venues de mon réseau. Dans les quartiers nord, la majorité des jeunes diplômés proviennent de milieux ouvriers ou des classes moyennes. Lorsqu’on a des chefs d’entreprise ou des cadres dans la famille ou l’entourage, on trouve plus facilement un emploi et des conseils ».
Pourtant, Saïd Ahamada est persuadé que les quartiers nord de Marseille sont un territoire qui regorge de talents et dont la situation est idéale pour le développement d’activités économiques : « C’est par le nord que passera le développement de la ville au 21e siècle. Nos chefs d’entreprise commencent à le comprendre. Entre le foncier peu cher, les deux autoroutes, le port, les talents et l’énergie, objectivement, quand on veut investir à Marseille aujourd’hui, il vaut mieux aller dans les quartiers nord ».
Rendez-vous le 25 septembre pour le lancement officiel de l’édition 2018 du SésÂme Jeunes Talents, où seront constitués près de 50 duos de parrainage.