Le bâtiment de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection vient d’être inauguré à Marseille ce mardi 27 mars. Une structure unique en Europe, spécialisée dans les maladies infectieuses et tropicales, qui regroupe diagnostic, soin, recherche, surveillance et information contre ce type de maladie. Parmi les plus connues, le VIH, la tuberculose ou encore le paludisme.
Le bâtiment, de 27 000 m² sur quatre niveaux, est divisé en trois parties distinctes : une première avec des laboratoires de diagnostic et de recherche, une deuxième consacrée à l’hospitalisation des patients et une dernière destinée aux bureaux et aux étudiants. Au total, toutes les activités concernant la lutte contre les maladies infectieuses sont regroupées dans cette même structure : diagnostic, soin, recherche, surveillance, information et même incubation de startups. Le bâtiment, situé boulevard Jean Moulin (5e), juste à côté de l’immeuble jaune du campus de la Timone, a ouvert ses portes en décembre 2016.
Un bâtiment qui a suscité les louanges des élus locaux lors de son inauguration le 27 mars 2018 : qualifié « d’intelligent » par Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et président de la métropole Aix-Marseille-Provence, qui montre « la qualité de Marseille et du département des Bouches-du-Rhône » d’après Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, et considéré comme une « révolution à part entière » pour Renaud Muselier, président de la région Sud.
Le nouveau bâtiment de @IHU_Marseille se compose de laboratoires de diagnostic et de recherche, mais aussi de parties hospitalisation, #formation et d’un incubateur de #startups dans le domaine des maladies infectieuses pic.twitter.com/mB2O4CDgRr
— Made in Marseille (@MadeMarseille) 27 mars 2018
30% des microbes de l’humanité découverts par l’IHU
Au total, cinq unités de recherche sont regroupées à l’intérieur de l’IHU. Elles disposent des outils les plus modernes pour être compétitives au niveau de la recherche mondiale en maladies infectieuses. Le plus grand laboratoire de manipulation de microbes hautement pathogènes y a également été créé. « C’est le cœur de la médecine que l’on doit enseigner ici. Il ne faut pas oublier que Marseille est la porte du Sud et de l’Orient et que c’est par là que les maladies passent », met en avant Didier Raoult, directeur de la fondation Méditerranée Infection.
Là où l’IHU se démarque, c’est aussi dans l’étude de tous les microbes humains. Une véritable stratégie a été mise en place par l’institut dans ce domaine. Résultat : 30% des microbes retrouvés au moins une fois chez l’homme depuis le début de l’humanité ont été découverts par l’IHU. Des nouvelles espèces de bactéries qui ont été nommées en référence au territoire : « massiliensis » pour Marseille, « timonensis », par rapport à l’hôpital de la Timone, ou encore « Bouchedurhonensis » pour le département.
Une partie des recherches porte aussi sur les virus. Plus de 300 virus ont été isolés par l’IHU et 14 espèces de virus identifiées. « Nous avons été les premiers au monde à décrire les virus géants (ndlr : ils se distinguent des virus ordinaires par leur plus grosse taille et par des caractéristiques différentes). 138 d’entre eux ont été isolés dans notre laboratoire et le génome de 108 virus géants a été séquencé », met en avant l’IHU.
Un pôle ouvert aussi aux étudiants et aux startups
Outre l’espace recherche et hospitalisation, l’IHU permet de former des étudiants sur tout ce qui touche aux maladies infectieuses. Depuis sa création en 2011, plus de 1 000 étudiants et stagiaires ont été formés dans l’établissement. Des étudiants d’Aix-Marseille Université (AMU) ou venant de pays du Sud de la Méditerranée (Maghreb, Afrique Subsaharienne francophone, Asie francophone, Liban).
L’institut joue aussi un rôle d’incubateur pour des startups qui touchent au domaine des maladies infectieuses. Huit startups ont ainsi été créées depuis 2011 et une autre est en cours de création. Ces dernières sont spécialisées dans le traitement, la prévention de la transmission et le diagnostic des maladies infectieuses. Certaines ont par exemple permis le développement d’antibiotique ou d’un produit capable d’éradiquer les poux. Une partie de l’IHU abrite d’ailleurs un insectarium où moustiques, puces, tiques ou encore blattes sont étudiés.
Inauguration du bâtiment de @IHU_Marseille – Parmi les laboratoires, un #insectarium avec des insectes pathogènes : moustiques tigres, punaises de lit, puces, poux, tiques, blattes. Des études sont menées pour faire progresser la recherche sur les maladies infectieuses @univamu pic.twitter.com/r1HH8pGn0h
— Made in Marseille (@MadeMarseille) 27 mars 2018
Au total, le nouveau bâtiment de l’IHU a coûté 150 millions d’euros, construction et fonctionnement compris. Pour la construction du bâtiment, les collectivités locales ont chacune apportées une subvention en plus des 48,8 millions d’euros apportés par l’État :
- 1,5 million d’euros de la région Sud,
- 4 millions d’euros du département des Bouches-du-Rhône,
- 1 million d’euros de la métropole Aix-Marseille-Provence,
- 1 million d’euros de la ville de Marseille.
Pour aller plus loin
Par Agathe Perrier
J’ai RDV avec le Dr DUPONT Lundi 25 Juin 2018 je n’ai pas l’ordonnance. merci