Les urgences pédiatriques de La Timone ont déménagé dans des locaux plus grands et bénéficient ainsi de matériel tout neuf. Elles ont officiellement ouvert leurs portes le 13 mars 2018. Elles se trouvent toujours au sein de l’hôpital phare de Marseille, mais dans des espaces capables d’accueillir les 35 000 passages annuels dans des conditions d’accueil « dignes ».
Cela fait 15 ans que le personnel des urgences pédiatriques de La Timone l’attend : la restructuration de leur service. Depuis le 13 mars 2018, c’est chose faite puisque les urgences pédiatriques de l’établissement ont quitté leurs anciens locaux pour d’autres, plus grands et modernisés, situés dans un bâtiment qui jouxte les urgences adultes.
Des urgences pédiatriques modernisées
Des nouveautés ont été ajoutées aux services des nouvelles urgences pédiatriques comparées aux anciennes. En premier lieu, une unité d’hospitalisation de courte durée, pour accueillir les enfants qui restent moins de 24h aux urgences dans des conditions « hôtelières » le temps de passer leurs examens. Huit lits d’hospitalisation avec sanitaire où les familles peuvent rester ont ainsi été créés, et avec eux, 20 emplois supplémentaires.
Parmi les nouveaux services, on compte également un coin pour les nourrissons, pour les changer et faire chauffer leurs aliments, une zone centrale pour le personnel et un bureau des médecins près des « zones chaudes », celles où sont installés les patients dans l’état le plus grave. Quelques changements aussi du côté des salles d’examen puisque l’on en compte désormais trois contre deux auparavant : une pour faire les plâtres et deux pour les sutures. Dans la salle d’attente, un écran affiche aussi aux patients le temps estimé avant leur prise en charge afin de mieux les tenir informés.
Un service devenu vétuste et obsolète
Les nouvelles urgences pédiatriques ont doublé leur surface, passant de 800 m² à 1 600 m². Le service actuel, mis en place à l’hôpital de la Timone en 1975, se révélait depuis plusieurs années obsolète et vétuste. Il a été initialement conçu pour accueillir 7 000 passages par an contre 35 000 actuellement. Patients les uns sur les autres, parents debout faute de place faisaient partie du quotidien des urgences, d’où la nécessité de les agrandir.
« La modification sociétale et de recours aux urgences n’est plus la même aujourd’hui qu’avant, ce qui nous a obligé à changer. Pour cela, on s’est inspiré des autres urgences de France, pour que l’accueil des enfants soit homogène sur l’ensemble du territoire », explique le professeur Brigitte Chabrol, cheffe de pôle à la pédiatrie. « C’est le jour et la nuit comparé aux urgences actuelles. Maintenant, on dispose de conditions d’accueil dignes », ajoute Aurélie Boutin, médecin pédiatre.
Une modernisation possible en partie grâce aux Pièces Jaunes
L’ensemble des travaux a coûté environ 3,75 millions d’euros, financés à 80% par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et 20% par l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Les urgences pédiatriques ont également obtenu une aide financière de la part la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France via l’opération des Pièces Jaunes, à hauteur de 123 000€, pour l’équipement mobilier et biomédical des nouveaux locaux.
« Il s’agit de tout ce qu’on trouve dans les box au plus près des patients. Les Pièces Jaunes nous apportent ce complément d’humanité qu’on n’aurait pas forcément trouvé. Sans cela, on aurait transféré notre matériel pour l’amener jusqu’à sa fin de vie », souligne Sébastien Vial, directeur de l’hôpital de La Timone.
Là n’est pas le seul projet soutenu par les Pièces Jaunes à l’hôpital de la Timone. Parmi les plus récents, financé également par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, l’aménagement d’une cuisine thérapeutique pour les enfants atteint de maladie pathologique, comme le diabète ou le surpoids, ou de maladies héréditaires du métabolisme qui les obligent à adopter un régime alimentaire spécifique. Ils peuvent y suivre des ateliers, avec leurs parents, pour apprendre à cuisiner en fonction de leur nouveau régime.
D’autres hôpitaux à Marseille ont aussi bénéficié de subventions de la part des Pièces Jaunes : l’hôpital Nord pour la création d’une unité de soins intensifs pour adolescents (500 000€ sur les 680 000€ du projet), l’hôpital Salvator pour la création de l’Espace Méditerranéen de l’Adolescence (1,5 million d’euros sur les 14 millions d’euros totaux) ou encore l’Institut de Développement de l’Enfant et de sa Communication (76 500€ sur les 846 000€).
Pour aller plus loin
Par Agathe Perrier