Le 7e art a toujours suscité des vocations et continue d’en susciter aujourd’hui. Si les métiers comme ceux d’acteur/actrice, réalisateur/réalisatrice ou scénariste sont les plus connus, ils sont loin d’être les seuls parmi le palette des métiers du cinéma. Focus sur 11 d’entre eux, des plus incontournables au plus insolites !
Derrière l’écran
Réalisateur / Réalisatrice
Le réalisateur coordonne toutes les étapes de la création du film, de l’écriture au mixage final. C’est lui qui est souvent à l’initiative d’un projet de film, il est même parfois à l’origine du scénario. C’est un peu le chef d’orchestre du 7ème art. Il peut déléguer certaines tâches à ses assistants réalisateurs.
Niveau d’études : Bac +2 minimum. Il n’y a pas forcément d’études particulières pour devenir réalisateur, nombre des plus connus sont partis avec pour seules compétences une passion du cinéma et un esprit débordant de créativité.
Des formations existent tout de même, comme au sein de l’École de la Cité créée par Luc Besson, ou alors un BTS métiers de l’audiovisuel, un master pro en réalisation ou même un master en cinéma. De nombreuses voies permettent d’y accéder mais l’insertion professionnelle est extrêmement difficile.
Qualités requises : être créatif, être un très bon manager, avoir de très bonnes compétences techniques dans le domaine.
Rémunération : très variable en fonction du succès du film, la notoriété du réalisateur et le producteur.
Scénariste
Le scénariste est la personne à qui l’on doit l’histoire du film. Son rôle est de rédiger un scénario construit et développé en partant parfois du synopsis écrit par le réalisateur. Il travaille souvent avec afin de rédiger toute l’intrigue du long-métrage.
Niveau d’études : Bac +3 à Bac +5. Au même titre que le réalisateur, acune étude particulière n’est sollicitée mais on peut très bien faire une école de cinéma qui propose un enseignement en scénario (la FEMIS et l’ESRA proposent des diplômes avec spécialisation scénario). À l’université, il existe aussi des masters pro (scénario et écritures audiovisuelles à Paris-Ouest ou scénario, réalisation, production à l’université Panthéon-Sorbonne) mais des licences dans des filières en lien avec l’art et/ou le cinéma conviennent aussi.
Qualités requises : être imaginatif, savoir écrire, raconter et mettre en scène.
Rémunération : le salaire est variable et va venir principalement des droits d’auteur, qui font acte de propriété du scénario. La rémunération va donc dépendre en grande partie du succès du long-métrage.
Storyboarder
Le storyboarder intervient toujours avant le tournage. Son rôle est de retranscrire le scénario en dessin pour réaliser une version imagée du script : le storyboard. Aujourd’hui, le métier a évolué et il n’est pas rare que l’artiste délaisse papier et crayon pour une tablette graphique. Le storyboarder est essentiel dans la création d’un long métrage, en effet c’est lui qui va en premier traduire le scénario en visuel.
Niveau d’étude : Bac +2 à Bac +5. Ce métier nécessite une haute formation en dessin, comme on peut en trouver à l’école nationale supérieure des beaux-arts ou l’école supérieure d’art et de design. Pour les compétences 3D, il est nécessaire de se pencher vers des formations en arts numérique, en graphisme ou en communication visuelle.
Qualités requises : savoir très bien dessiner, être capable de s’adapter aux exigences données, savoir travailler rapidement.
Rémunération : le storyboarder travaillent en free-lance et sa rémunération varie en fonction du film et de sa renommée.
Scripte
Peu connu du grand public, le scripte est chargé de chronométrer chaque plan et de faire l’inventaire de tout ce qui se trouve sur scène. Comme les scènes sont souvent tournées dans le désordre, c’est lui qui est chargé de la cohérence entre celles-ci. Le scripte intervient également lors du montage pour valider l’enchaînement entre les plans.
Niveau d’étude : Aucun niveau requis. La plupart des scriptes apprennent leur métier sur le tas, mais la Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son) présente des formations en 3 ans sur concours ouvertes aux bac +2. Le CLCF (Conservatoire libre du cinéma français) propose quant à lui une spécialisation dans son cursus cinéma et audiovisuel. Il existe d’autres offres dans certaines universités.
Qualités requises : être alerte, rigoureux et observateur.
Rémunération : environ 2 500€ brut.
Les « petites mains »
Costumier / costumière
Le costumier est en charge de l’accoutrement des acteurs et parfois des figurants. Son travail va drastiquement changer en fonction du film. Si c’est un film à l’époque contemporaine, son travail va être essentiellement d’habiller les acteurs selon leurs mensurations et leurs rôles.
Si c’est un film historique, le costumier devra effectuer des recherches en amont sur les vêtements de l’époque : mode, couleur, matières utilisées, etc. et ce afin d’avoir les habits les plus réalistes possible. Enfin, si c’est un film futuriste ou fantastique, le travail du costumier devient beaucoup plus créatif, il devra imaginer les vêtements de l’univers du film, en accord avec le travail des scénaristes et du réalisateur.
Niveau d’études : Bac +2 à Bac +5. La voie royale étant de commencer par un BAC STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués), puis de faire un DTMS (diplôme de technicien des métiers du spectacle) techniques de l’habillage. Ce diplôme est également accessible aux titulaires d’un CAP métiers de la mode vêtement flou et est d’ailleurs fortement recommandé pour ces derniers.
Il existe bien sûr de multiples autres façons d’accéder à ce métier, comme par exemple un DMA (diplôme des métiers d’art) costumier-réalisateur ou un BTS design de mode, textile et environnement, qui nécessiteront un BAC STD2A ou une année de mise à niveau en arts appliqués.
Qualités requises : savoir coudre, confectionner des vêtements, être pointilleux, être créatif, être perfectionniste.
Rémunération : à partir de 1 540€ brut.
Concepteur d’effets spéciaux
Comme son nom l’indique, le concepteur d’effets spéciaux va être en charge des effets spéciaux d’un film. Transformer un comédien en monstre, créer un cadavre éventré ou encore reproduire des impacts de balles, tant de registres dans lesquels excellent les concepteurs d’effets spéciaux.
Leur domaine d’expertise est vraiment large, allant des explosions aux effets de sang en passant par la création d’animatronique, ce métier touche à tous les effets spéciaux. Bien sûr, chacun se spécialise, par exemple dans les effets spéciaux mécaniques, le moulage pour la création de masques horrifiques ou encore le numérique pour créer des batailles spatiales à couper le souffle.
Niveau d’études, qualités requises et compétences à découvrir dans notre fiche métier. Avec le témoignage de Thibault Gauriau, concepteur d’effets spéciaux pour la société de production Lucasfilm à Singapour.
Sous les projecteurs
Acteur / actrice
L’acteur est sûrement le métier le plus connu et qui a engendré le plus de vocation dans le domaine du cinéma. C’est celui qui a le plus de contacts avec le spectateur, de par son omniprésence à l’écran.
L’acteur est un artiste dont le travail consiste à jouer un rôle qui lui est donné. Cependant, son travail ne se cantonne pas à jouer des émotions sur demande. L’acteur doit souvent opérer un travail préalable au jeu dans lequel il se documentera, se renseignera, et en apprendra le plus possible sur son rôle afin de l’incarner au mieux. Certains acteurs n’hésitent pas à modifier leur apparence corporelle pour un rôle.
Niveau d’études : pas de niveau d’études particulier. On développe un potentiel déjà présent mais aucune formation ne pourra apprendre à jouer. L’option théâtre existe dès la classe de seconde. Plus tard, des écoles d’art dramatique comme le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris (CNSAD), l’École supérieure d’art dramatique du théâtre (ESAD) de Strasbourg et l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre de Lyon (ENSATT) peuvent approfondir le travail, tout comme des écoles de théâtre ou des cursus dédiés au théâtre à l’université.
Qualités requises : véritable talent dans le jeu, polyvalence artistique, patience, créativité, bonne mémorisation.
Rémunération : le salaire de l’acteur est extrêmement variable.
Cascadeur / cascadeuse
Indispensable des films d’actions, un cascadeur remplace un acteur lors de scènes présentant de hauts risques physiques et demandant une grande adresse. Son rôle est d’imaginer – en travaillant avec les scénaristes et le réalisateur – et de réaliser des scènes très dangereuses : saut périlleux, course poursuite, bagarre, etc. À l’écran, il double l’acteur durant ces scènes en s’habillant comme lui pour faire illusion.
Son métier ne se cantonne toutefois pas à réaliser des scènes violentes ou dangereuses, il est également en charge (avec son équipe) de sa propre sécurité en préparant, installant et vérifiant tout le matériel qu’il utilisera pour sa cascade. Souvent il s’agit d’athlète, d’acrobate ou de pilote, chaque cascadeur est donc spécialisé dans son propre domaine.
Niveau d’étude : aucun. Il n’existe aucune formation pour devenir cascadeur, la plupart sont donc autodidactes. Toutefois, il est possible de passer par des formations similaires comme une école de cirque ou encore une formation en lien avec la spécialité du cascadeur (réparation auto, équitation, pilotage, travail du bois et des métaux, etc.).
Qualités requises : adresse, polyvalence (pour bien débuter), courage.
Rémunération : entre 600 € et 700 € brut la journée de tournage sur un plateau de cinéma.
Les indispensables « peaufineurs »
Doubleur / doubleuse
Le doubleur prête sa voix aux acteurs afin qu’ils puissent s’exprimer dans une autre langue. Absent dans certains pays, il relève de la tradition cinématographique dans d’autres. Le doubleur n’est pas seulement quelqu’un qui lit un texte traduit, il doit avoir une vraie passion pour la comédie et doit être capable de reproduire les émotions qu’expriment les acteurs.
Niveau d’études : pas de niveau d’études particulier. Au même titre qu’un acteur, il n’y a pas d’études requises pour être doubleur. Il existe cependant des formations dans des écoles de doublage comme l’ELFV (l’École Française de Doublage et de Voix-off) ou l’IMDA (Institut des Métiers du Doublage et de l’Audiovisuel). Le métier est assez proche d’acteur, et par conséquent les voies qui mènent au métier d’acteur mènent également au métier de doubleur, et inversement.
Qualité requises : savoir jouer la comédie, savoir moduler sa voix.
Rémunération : le salaire varie grandement en fonction du film et de la renommée du doubleur. Cependant, le niveau de rémunération est bien plus bas que celui d’un acteur.
Bruiteur / bruiteuse
Le bruiteur se cache derrière l’intégralité des sons hormis les voix que l’on entend dans un film. Que ce soit un dérapage, une mouche qui passe, ou un tir de revolver, tous ces sons ont été rajoutés par le bruiteur après le tournage. Il doit donc recréer en studio les bruitages du film qui n’ont pas été captés par l’ingénieur du son. Très souvent, ce métier demande beaucoup d’imagination car le bruiteur va enregistrer des bruits d’objets du quotidien comme une imprimante ou des couverts afin de les incorporer dans le film.
Niveau d’étude : aucune formation n’est nécessaire afin de devenir bruiteur, on le devient en apprenant le métier sur le tas.
Qualités requises : bonne oreille, imagination, sens artistique, créatif.
Rémunération : un bruiteur gagne entre 3 500€ et 4 000€ brut par mois.
Truquiste
Le truquiste est indispensable dans le processus de postproduction. En travaillant avec le réalisateur, il corrige les imperfections du film, en ajustant par exemple la luminosité d’une scène trop sombre. Il peut également, si cela lui est demandé, ajouter des éléments dans un plan.
Niveau d’étude : Bac +2. Devenir truquiste nécessitera un BTS métiers de l’audiovisuel, option montage et postproduction. Le diplôme peut être complété par une formation en effets spéciaux, infographie 3D ou jeux vidéo.
Qualité requises : avoir de très bonnes compétences en audiovisuel et en montage.
Rémunération : au moins 2500€ brut par mois.