Dans le cadre de l’opération « Entrepreneur d’un jour » impulsée par la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprise), une dizaine de candidats locaux aux élections législatives partent à la rencontre des TPE et PME pour échanger sur leur problématique. Nous avons suivi Jean-David Ciot (PS) et Valérie Boyer (LR).
Dans ce second volet de notre reportage « Vis ma vie d’entrepreneur », nous avons suivi le déplacement de Jean-David Ciot, député sortant de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône et candidate à sa réélection, qui s’est rendu à la rencontre de chefs d’entreprise de son territoire, jeudi 1er juin dernier. Une réunion qui a permis à l’élu de débattre sur les problématiques des TPE/PME avec des dirigeants directement concernés et des représentants de la CPME.
À lire aussi
Cette opération, organisée par la CPME (ex-CGPME), organisation patronale interprofessionnelle, est censée permettre aux candidats au poste de député de s’engager en faveur des TPE et des PME au cours de leur prochain mandat. « L’idée est que le candidat se rende dans une entreprise emblématique de la circonscription où il se présente pour venir directement au contact des chefs d’entreprise », explique Audrey Lucchinacci, vice-présidente Commerce à la CPME13.
C’est dans l’entreprise Art et Pierres de Provence, spécialisée dans la confection de cheminée en foyer ouvert ou équipée d’un insert et située à Venelles, que Jean-David Ciot a passé toute la matinée, aux côtés de ses deux dirigeants, Sandrine Colomban et Olivier Gromier, et de représentants de l’organisation patronale.
La formation professionnelle et l’apprentissage au cœur des échanges
Installée depuis 21 ans à l’entrée de Venelles, l’entreprise Art et Pierres de Provence a également pour spécialité le taillage de pierre, pour les cheminées ou pour décoration. Une activité héritée de l’entreprise familiale d’Olivier Gromier, mais qui a nécessité d’être diversifiée pour perdurer.
Aujourd’hui spécialisé dans les cheminées et poêles, le chef d’entreprise regrette le manque de formation dans son secteur. « Il n’existe pas de formation aujourd’hui, par exemple, pour être poseur de cheminée. C’est nous qui devons former les employés », explique-t-il. « Comment faire pour arriver à réformer la formation pour que les jeunes puissent arriver sur des métiers spécifiques ? », ajoute son épouse Sandrine Colomban, également chef de l’entreprise venelloise, à destination de Jean-David Ciot.
Pr @jdciot, l’une des gdes batailles de la future mandature est la réforme de la formation professionnelle pr recréer croissance et emploi. pic.twitter.com/3OsSmbrrtz
— TravaillerenProvence (@TravailProvence) 1 juin 2017
Le député sortant et candidat reconnaît et considère cette question de la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage comme « une des batailles où il faudra être puissant pour les cinq années de mandature à venir, afin de redonner de la croissance, de l’emploi et des formations adaptées aux entreprises ». Une réforme qui, pour être menée à bien, devra, pour Jean-David Ciot, dépasser les conservatismes très lourds dans ces domaines.
Parmi les axes à faire évoluer et que le candidat compte défendre : renforcer les filières de l’apprentissage et notamment revaloriser ses formations et ses débouchés car « tous les enfants ne sont pas destinés à être ingénieurs » ou encore faire mieux interagir le monde scolaire et celui de l’entreprise, et ce dès le collège en allant plus loin que le stage d’observation actuel. « Le problème avec le stage de 3e est qu’il n’y a pas forcément d’échange entre l’élève et le monde du travail. Or c’est au collège que l’imaginaire sur le monde de l’entreprise se crée, il ne faut donc pas rater le coche », met en avant Jean-David Ciot.
Baisser les charges des entreprises pour favoriser l’emploi
Parmi les autres « batailles » à mener pendant les cinq années à venir selon le député sortant, la question de la baisse des charges des entreprises. Selon lui, une baisse générale des charges permettrait aux entreprises de restaurer des marges qui leur permettront d’investir de nouveau et ainsi d’employer.
Le sujet s’est alors porté sur le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), instauré en 2013 par François Hollande pour favoriser les embauches et renforcer la compétitivité des entreprises et dont l’efficacité en matière d’emplois est contestée, pour lequel Jean-David Ciot reconnaît s’être battu. « Savez-vous de combien une PME d’un salarié au SMIC est remboursée grâce au CICE ? Entre 500€ et 700€ par an. Or, avec cette somme, c’est impossible pour elle d’embaucher une deuxième personne. Il aurait fallu mieux encourager les PME, notamment celles qui veulent passer le cap du premier salarié », interpelle Maurice Nal, vice-président à la CPME chargé du territoire d’Aix-en-Provence.
Jean-David Ciot reconnaît la faiblesse de la mesure et rappelle l’existence d’autres outils, comme la prime au premier emploi, pour aider les entreprises à passer de 0 à 1 ou 2 salariés. « C’est bien beau les primes, mais en tant que chef d’entreprise, on préfère des choses sur le long terme », répond Sandrine Colomban. Il souligne aussi l’objectif du nouveau président, Emmanuel Macron sur ce sujet : transformer le CICE en une baisse de charge pérenne pour les entreprises. Une mesure qui, si elle est appliquée, obtient déjà les faveurs des deux chefs d’entreprise.
Par Agathe Perrier