« Osez l’export », c’est le nom d’un nouveau guide pratique, simple d’utilisation, destiné aux chefs d’entreprise de PME voulant s’essayer à l’exportation.
Les PME françaises timides face à l’exportation
Lionel Canesi, Président du Conseil de l’Ordre des experts comptables Marseille PACA, affirme constater « une baisse des activités à l’export » en France et en Région PACA. « Dans notre pays, nous avons les meilleurs chefs d’entreprise si l’on considère toutes les contraintes administratives auxquelles ils sont confrontés. Si l’on compare un chef d’entreprise anglais ou américain et un chef d’entreprise français, le français partira avec 3 ou 4 boulets au pied de pénalité contrairement aux autres », poursuit-il, « il faut se faire confiance ».
Pour Farouk Boulbahri, Président de la Compagnie Régionale des commissaires aux comptes Aix-Bastia, il y a de nombreux éléments qui constituent des freins à l’exportation pour plusieurs chefs d’entreprise : « quand on exporte, on ne connaît pas le marché du pays ciblé, c’est un risque ». Face à toutes ces craintes, il ajoute « être accompagné par les experts du réseau Finances & Conseil Méditerranée, c’est faire les choses de façon sécurisée ».
Finances & Conseil Méditerranée (FCM) est un réseau d’échange et de coopération des experts comptables, des avocats et des banques en Méditerranée. Il a été fondé en 1990 et orienté plus spécifiquement vers les services aux PME depuis 2008 dans le but de les accompagner dans la sécurisation de leur parcours à l’international. Tous ces acteurs ont contribué à la parution de ce guide, qui sera décliné en d’autres versions les années suivantes. « Ce guide comporte des points à améliorer, il manque certaines informations après coup, on a tous à l’esprit qu’il est sans cesse perfectible », commente Farouk Boulbahri.
Le parfait exportateur en 8 points
« Osez l’export » est donc un guide simple et basique. Il se veut accessible à tous, « nous sommes partis du point zéro pour que tout le monde puisse comprendre », explique Francis Papazian, le Président de Finances & Conseil Méditerranée.
Les collaborateurs à la rédaction de ce guide ont choisi de développer la démarche de l’exportateur en 8 points, à travers des rubriques accessibles. De la simple action de s’informer à la rédaction des Conditions Générales de Vente (CGV) en passant par le financement. Pas à pas, les chefs d’entreprise sont accompagnés.
Des rubriques accessibles
- Etape par étape, le chef d’entreprise de sa PME est orienté tout au long de sa démarche par différentes rubriques, dont en voici quelques-unes :
- Avis d’experts : des personnalités de l’export apportent leurs conseils et leurs témoignages quant à l’exportation
- Le gros mot : il s’agit là de définir en amont certains termes techniques et avec lesquels le futur exportateur doit se familiariser
- Eureka : recensement de toutes les bonnes idées possibles à avoir avant de se lancer dans l’export (se documenter, lire un livre en relation avec le pays vers lequel il souhaite exporter…)
- Attention : tous les points de vigilance auxquels il faut avoir une attention toute particulière (les conditions douanières, la préparation des missions en amont, la rédaction des documents dans la langue du pays vers lequel l’export se fait, la protection de la marque, les CGV…)
- Les incontournables : recense tous les acteurs qui peuvent accompagner les PME à l’export. En tout, 132 adresses sont classifiées, elles représentent l’ensemble de l’écosystème de l’exportateur
« Avant, quand on exportait, c’était à Paris » Stéphane Soto, Directeur Aix-Marseille French Tech
Claude Michel Pagault, de l’entreprise Feeder spécialisée dans l’informatique, affirme en tant qu’exportateur « l’export apporte de l’excellence dans votre entreprise. Mais pour se lancer, il faut être prudent et passionné car c’est compliqué ». Un point de vue que Frédéric Ronal, Vice-Président en charge des activités internationales et coopération à la CCI Marseille Provence, partage « l’un des premiers freins à l’export, c’est la complexité des démarches. Les chefs d’entreprises sont effrayés par la nécessité de parler anglais alors ils se disent à tort que l’export est réservé aux grandes entreprises ». Pour Frédéric Ronal, il faut faire de l’export pour chercher de la croissance « car nous sommes la plus belle ville du monde mais à l’étranger, nous ne sommes pas connus », déplore-t-il.
Osez oser
Les témoignages s’enchaînent, et les entrepreneurs sont tout aussi nombreux à vanter les mérites de l’exportation. « Même si l’on n’est pas habitués à l’exportation, on trouve toujours des clients qui sont pour leur part habitués à l’importation », constate Valérie Souchon, Export manager au sein de l’entreprise familiale de fruits secs Brousse et Vergez. Pour elle, le plus important reste le « réseautage ». Une notion qui fait vivement réagir Céline Robert-Chapot, Déléguée Dénérale du club Apex, « le réseautage c’est l’ADN du club des exportateurs de Provence. Il faut se parler tous ensemble pour construire l’export ». Elle terminera en promettant « de la sueur et des larmes, il y en aura, mais ça vaut le coup ».
Enfin, l’avocate Geneviève Maillet rappelle « le rôle des avocats, c’est d’éviter les procès. Nous voulons trouver la bonne cible et sécuriser la relation ». Une confiance entre exportateur et importateur qu’il faut « concrétiser en proposant aux personnes de l’international de venir ici, de faire un échange qui ne soit pas à sens unique ».