En novembre 2016, une Maison Digitale a ouvert ses portes à Marseille dans le Centre d’Information sur le droit des femmes et des familles (CDIFF Phocéen). Son objectif : accompagner les femmes en difficulté dans l’utilisation du numérique, que ce soit pour leur insertion professionnelle ou leur vie quotidienne.
Aujourd’hui, de plus en plus de démarches sont dématérialisées au niveau administratif. Là où avant on pouvait trouver des réponses par téléphone ou faire des démarches en agence ou par écrit, beaucoup passent désormais par internet : bénéficier de ses droits auprès de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), faire une demande auprès de la Sécurité Sociale, rechercher un emploi…
Or, tout le monde n’a pas accès de façon personnelle à un ordinateur ou ne sait tout simplement pas s’en servir. Et c’est justement là-dessus que les Maisons Digitales interviennent, et plus particulièrement auprès des femmes en difficulté, afin qu’elles bénéficient d’un programme de formation numérique au plus près de leurs besoins.
Un niveau allant des bases à la maîtrise de l’informatique
À Marseille, depuis novembre 2016, une Maison Digitale a ainsi pris place au sein du Centre d’Information sur le droit des femmes et des familles (CDIFF Phocéen), situé rue de Forbin (1er arrondissement). Elle permet aux femmes suivies par l’association ou les partenaires de celle-ci de bénéficier de formations au numérique, en adéquation avec leur niveau, dispensées par l’association Orange Solidarité. « Le niveau est très hétéroclite : pour certaines participantes, on commence avec les bases informatiques comme comment allumer ou éteindre un ordinateur, alors qu’avec d’autres, on se focalise sur la recherche d’emploi ou l’usage du numérique au quotidien », mettent en avant les formateurs bénévoles.
Par module de 2h30 une fois par semaine, les participantes sont ainsi formées pour gagner en autonomie. « On répond aussi à la question liée à la parentalité car beaucoup de femmes qui sont mamans s’inquiètent, notamment à cause des réseaux sociaux que leurs enfants utilisent, car elles ne maîtrisent pas ces outils. On les rassure sur ce que c’est et où il faut faire attention », ajoute Marielle Vallon, directrice du CDIFF Phocéen.
Les équipements numériques en place dans la Maison Digitale (ordinateurs, tablettes, vidéo projecteur, etc) ont été fournis par la Fondation Orange, à la base de ce programme. En plus du matériel et des ateliers, des supports de formation au numérique gratuits et en accès libre sont également téléchargeables pour permettre à tout un chacun de mieux connaître les outils numériques.
Une centaines de Maisons Digitales dans 10 pays du monde
Le concept de Maison Digitale a été créé par la Fondation Orange, en 2015, à destination de l’Afrique. Les premiers établissements ont ouvert au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Tunisie ou encore à Madagascar pour former les femmes sans qualification et sans emploi. L’organisme a alors eu l’idée de développer ce même concept en France. « On s’est rendu compte que beaucoup de femmes, même en France, ne maîtrisent pas les outils numériques alors qu’aujourd’hui on en a besoin autant au niveau administratif que personnel », souligne Mary-Lisa Durban, responsable du programme des Maisons Digitales.
La Fondation Orange a alors lancé un appel à projets pour créer des maisons digitales dans l’Hexagone avec l’aide d’associations qui luttent pour l’insertion sociale et professionnelle des femmes en difficulté. Nombre d’entre elles ont répondu favorablement tant est si bien qu’un deuxième appel à projet a été lancé permettant à 48 maisons digitales d’ouvrir ou d’être sur le point de le faire en France. Dans le grand Sud-Est, quatre établissements sont ainsi déjà opérationnels, à Marseille, Le Lavandou (83), Gap (05) et Aubenas (07), et deux nouvelles Maisons Digitales sont même d’ores et déjà programmées pour ouvrir en 2017 à Marignane (13) et Nice (06).
Au total, il existe 118 maisons digitales réparties dans 10 pays d’Europe et d’Afrique. Avec un troisième appel à projets lancé à la fin du mois de décembre 2016, Mary-Lisa Durban a bon espoir de voir leur nombre dépasser les 150 à la fin de l’année 2017.
Par Agathe Perrier