Jean-Michel Baylet, ministre (PS) de l’Aménagement du Territoire, et Jean-Claude Gaudin, président (LR) de la Métropole Aix Marseille Provence (AMP) ont signé le pacte d’innovation de la métropole vendredi 27 janvier dernier, accompagné d’une enveloppe de 13 millions d’euros pour que la métropole mettre en place son « Agenda mobilité ».

Voté en décembre dernier, l’Agenda mobilité de la métropole Aix Marseille Provence est un calendrier des projets de transports en commun d’ici à 2025. Mais pour faire tous les projets inscrits dans l’agenda (métro, tramway, bus, gare Saint-Charles, etc.), la métropole a besoin de plusieurs milliards d’euros. « L’État doit financer l’écart entre nos capacités d’investissement et les besoins de l’Agenda. C’est son rôle, car les transports de notre métropole sont un enjeu national », comme l’avait déclaré en décembre dernier Jean Pierre Serrus vice-Président (LR) de la Métropole AMP.

Avec cet accord signé entre l’État et la métropole, c’est un premier vers la réalisation des projets. En effet, l’Etat vient de verser 13,65 millions d’euros à la métropole, dont 10 millions seront exclusivement consacrés pour initier cet agenda, un premier pas pour cette mesure qui aura besoin, à termes, de près de 10 milliards d’euros.

Initialement, le montant du pacte d’innovation de la métropole AMP s’élevait à 12,1 millions d’euros. Jean-Michel Baylet a toutefois accepté de signer le dépassement d’un peu plus de 1,5 million d’euros du programme de l’institution afin de « mener à bien tous les projets de la métropole », rappelant toutefois qu’il s’agit d’un acte qui ne pourrait être reproduit à chaque fois.

, L’État offre 13 millions d’euros pour les transports à la métropole, Made in Marseille
Jean-Claude Gaudin, président de la métropole AMP, Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, et Stéphane Bouillon, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur © AP

Agenda mobilité et Smart Port comme priorités

Les 13,65 millions d’euros du pacte d’innovation de la métropole AMP vont permettre à l’institution de mener différentes actions pour apporter une « réponse innovante aux problèmes de mobilité » du territoire, la « priorité des priorités » a ainsi mis en avant Jean-Claude Gaudin. Deux axes principaux vont être ciblés :

  • Améliorer les transports publics métropolitains pour à la fois une meilleure desserte du territoire et l’utilisation du numérique pour développer des services. Parmi les actions en étude, on trouve par exemple le « MétroExpress », futur réseau de transports urbains de toute la métropole avec des cars, tramways et trains régionaux modernisés et 100 km de voies de bus sur les autoroutes, le déploiement d’un abonnement dématérialisé unique sur tout le réseau ou encore l’expérimentation du Businova, un véhicule économique et écologique à trois sources d’énergies (thermique, électrique et hydraulique).
  • Encourager l’activité portuaire et faire du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) un « Smart Port ». Pour cela, la métropole va réaliser un schéma directeur pour optimiser les connectivités des différentes zones économiques de son territoire avec notamment l’implantation d’Interxion dans la zone portuaire de Marseille. L’institution va également mettre en place des actions en faveur de l’environnement sur le GPMM, comme l’utilisation de l’énergie électrique plutôt que le fioul pour la réparation des bateaux.

Un pacte d’innovation spécifique à chaque métropole

Le pacte métropolitain d’innovation fait partie du pacte plus global « État-métropoles ». Ce dernier a été signé le 6 juillet 2016 entre Manuel Valls, alors Premier ministre (PS), Jean-Luc Moudenc, président de France Urbaine, et les présidents des 15 métropoles que compte le territoire français, afin de simplifier la gestion locale et d’encourager leur rayonnement international. Il compte un deuxième volet, le contrat de coopération métropolitaine, qui lui est centré sur les projets de coopération des métropoles avec des territoires proches.

Les pactes d’innovations sont propres à chacune des métropoles qui choisit son propre projet d’innovation. La mobilité et les transports ont été ciblés par la métropole AMP mais également par celles de Rennes, Toulouse et Lille. Le Grand Paris vise lui aussi ces domaines mais s’est focalisé sur des travaux pour assurer les continuités cyclables et piétonnes. D’autres pactes s’articulent autour de la recherche et de l’enseignement supérieur, de l’aménagement urbain ou encore de l’écologie, la performance environnementale et le développement durable. Ils peuvent même coupler les domaines afin d’agir sur différents axes.

Avant la métropole AMP, d’autres territoires ont déjà signé leur pacte métropolitain d’innovation, le premier ayant été ratifié le 25 novembre 2016 entre l’État et la métropole Rouen-Normandie. Jean-Michel Baylet va faire le tour des autres métropoles françaises afin que toutes aient signé leur pacte d’innovation au cours du mois de février, avant le lancement de la conférence des métropoles en mars prochain.

Par Agathe Perrier

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