« Corniche Kennedy », le dernier film de la réalisatrice Dominique Cambrera, est sorti au cinéma le 18 janvier. Ce long-métrage raconte l’histoire de jeunes Marseillais issus des quartiers populaires qui ont un passe-temps un peu particulier : plonger du haut de la célèbre Corniche.
À la deuxième place des villes de production audiovisuelle de France derrière Paris, Marseille est de nouveau à l’honneur au cinéma. Le mercredi 18 janvier prochain, le film « Corniche Kennedy », dont l’intrigue principale se situe à Marseille, sortira dans les salles obscures. Ce long-métrage est adapté du roman éponyme de Maylis de Kerangal, dont un autre de ses ouvrages, « Réparer les vivants », est également sorti sur grand écran en novembre 2016.
Dans « Corniche Kennedy », on suit le quotidien d’un groupe de jeunes Marseillais qui bravent l’interdit en sautant du haut de la Corniche. Un groupe que garde à l’œil la brigade des stups pour une histoire qui implique l’un d’entre eux.
Synopsis : « Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mama, Julie : filles et garçons plongent, s’envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être ».
L’INTERVIEW
Au casting de « Corniche Kennedy », des comédiens expérimentés comme Aïssa Maïga, Lola Creton ou Moussa Maaskri, mais aussi des amateurs. Parmi eux, Kamel Kadri qui campe Marco, l’un des personnages principaux du film. Made in Marseille a tendu son micro à ce jeune talent Marseillais novice dans le domaine du cinéma et qui se révèle très prometteur.
Made in Marseille – Bonjour Kamel. Vous avez intégré le casting de « Corniche Kennedy » alors que vous n’aviez aucune formation dans le domaine du cinéma. Comment cela s’est-il passé ?
Kamel Kadri – Par hasard ! J’ai rencontré Dominique Cambrera alors que j’étais sur la Corniche avec des amis et notamment Alain (De Maria, qui joue le rôle de Medhi, ndlr). Elle y passait pour faire des repérages pour le film et on a discuté tous ensemble. Ensuite on a appris à se connaître et on a commencé à travailler ensemble, notamment sur des ateliers d’écriture. Car elle avait déjà beaucoup d’idées pour le film et un scénario magnifique, mais il était écrit en langage « parisien » alors on lui a proposé de l’adapter pour qu’il soit plus marseillais.
Comment avez-vous apprivoisé le rôle de Marco qui était votre premier rôle en tant que comédien ?
J’ai l’impression que Dominique a écrit ce personnage un peu en fonction de moi au cours des deux à trois ans où l’on a travaillé ensemble. Même si certaines parties relèvent complètement de la fiction, j’ai senti des choses en jouant Marco qui m’appartenaient déjà et j’ai aussi appris des choses de lui que je ne connaissais pas. C’est un rôle qui m’a permis de mûrir.
Vous signez aussi les textes de trois musiques qui font partie de la bande originale du film…
Ca aussi c’est quelque chose qui s’est fait par hasard ! Je fais de la musique depuis toujours, mais je suis plutôt discret et je n’aime pas aller vers les gens pour leur dire d’écouter ma musique. Dominique Cambrera m’a demandé pendant longtemps que je lui fasse écouter certains de mes morceaux et quand j’ai accepté, ça a été le déclic en quelque sorte. Puis on a rencontré Imhotep (producteur et membre du groupe marseillais IAM, ndlr) avec qui j’ai adapté une musique que j’avais faite. Mon père aussi a fait des voix de raï sur certains morceaux. Ça a été une manière aussi de grandir avec lui.
Ce film a-t-il fait naître en vous une vocation de comédien ?
Oui, car je me suis rendu compte que devant la caméra j’aimais toucher à tout et jouer de différentes façons. J’ai envie de tourner et d’avoir un métier là-dedans. J’ai gagné de l’expérience grâce à « Corniche Kennedy » et cela m’a donné envie de passer des castings pour lesquels j’ai dû me démener car le film n’était pas connu jusqu’à présent. Grâce à tout ce travail, j’ai déjà tourné des publicités et des documentaires, mais je ne m’arrête pas là. C’est comme pour un sportif de haut niveau : pour atteindre son but, il doit s’entraîner tous les jours et repousser ses limites. C’est la même chose pour moi.
Par Agathe Perrier