Quelques mois après avoir mis fin au projet de construction d’un écoquartier en périphérie du centre-ville, du côté du centre commercial d’Auchan, voulu par la majorité municipale précédente, les élus de la ville d’Aubagne, poursuivent leur volonté de reconquête du centre-ville, de son patrimoine et de ses espaces publics. Reportage.
Représentés par leur maire, Gérard Gazay (LR), les élus municipaux étaient réunis ce 14 novembre 2016 pour signer le Contrat départemental d’aménagement et de développement (CDDA), avec Martine Vassal, présidente du Conseil départemental (LR). Un contrat de 15 millions d’euros sur une durée de quatre ans, qui a pour but d’accompagner les projets de la commune provençale.
En effet, jusqu’à la fin de son mandat en 2020, Gérard Gazay s’est engagé à mener de front de nombreux projets pour « donner une nouvelle impulsion au projet de ville, un projet ambitieux conçu pour révéler la valeur de notre patrimoine et renforcer notre attractivité« , comme il nous le confie en marge de la conférence de presse. Ce projet de ville s’appuiera sur les thématiques suivantes, pour un montant de 25 millions d’euros répartis sur 4 ans :
- l’attractivité et la redynamisation du centre-ville : 11,5 millions d’euros
- l’éducation, la jeunesse et les sports : 10 millions d’euros
- la proximité et le cadre de vie : 3,5 millions d’euros
En participant à hauteur de 15 millions, le département accompagne ainsi les Aubagnais à 60% de l’investissement total, sur la période 2016-2019. Le précédent contrat élaboré entre le département et la ville d’Aubagne, à l’époque où le CD13 était présidé par Jean-Noel Guérini (PS) et Aubagne par Daniel Fontaine (PCF), était d’un montant de « 13 millions d’euros sur trois ans, mais il avait mis en place en réalité sur six ans, jusqu’en 2014 » nous explique Gérard Gazay.
Pour Martine Vassal, il y a deux éléments importants dans la réussite du renouveau d’Aubagne. Le premier, c’est bien de réaliser la voie ValTram entre Aubagne et la Bouilladisse pour offrir une alternative à la voiture aux habitants du nord du Pays d’Aubagne et de l’Etoile qui travaillent à Marseille. C’est pourquoi, elle explique qu’elle soutient le Valtram en l’accompagnant financièrement, sans que cela n’affecte les 15 millions d’euros du CDDA.
Retrouvez le projet du ValTram expliqué en images ici
Dans un second temps, il est primordial pour elle, que l’ensemble des communes qui perçoivent des aides du département puissent recevoir une aide en adéquation avec leurs besoins mais surtout avec leur capacité d’investissement sur une durée de trois ans, « parce que si on fait un contrat trop important et que la ville n’a pas les moyens de le réaliser, ça n’en vaut pas la peine. Donc, il faut à la fois préparer en amont un dossier qui détaille les opérations que la commune veut réaliser, et ensuite pouvoir les échelonner sur un plan triennal, avec des projets et un agenda précis. C’est également ce que l’on a fait pour les 100 millions d’euros d’aide donnés à Marseille pour réaliser toute une liste de projets en trois ans », nous explique Martine Vassal.
Alors pourquoi Aubagne réalise son CDDA sur quatre ans et pas sur trois ans, comme c’est le cas dans toutes les autres communes qui reçoivent cette aide départementale. Comme nous l’explique Gérard Gazay, c’est avant tout pour ne pas mettre en péril les dépenses de la ville « C’est une ville extrêmement endettée et il faut pouvoir arriver à sortir chaque année les 40% restants pour chaque projet, qui sont à charge de la commune, d’où notre volonté de les répartir sur quatre ans et de les mener à terme, plutôt que de s’engager sur trois ans, et ne pas arriver au bout. »
Comment se déroule la concertation avec les habitants ?
Une réunion publique de présentation, et pas de concertation, a eu lieu le 20 octobre dernier. Il s’agissait pour les élus aubagnais de présenter les grandes lignes du projet global.
La concertation ne concernera, en effet, pas les opérations en elles mêmes, comme nous l’expliquent les services de la ville d’Aubagne, mais le contenu de ces opérations. Ce sont les élus aubagnais et départementaux qui ont déterminé ensemble la liste des opérations nécessaires au renouveau d’Aubagne, dans le cadre du CDDA. Les habitants et les commerçants, pourront donner leur avis sur le phasage des travaux, les modalités d’exécution de ces travaux, les contraintes que cela implique sur leur logement ou leur commerce, mais aussi sur le choix des matériaux et du mobilier, le tout uniquement pour les projets qui concernent l’aménagement des espaces publics. Les habitants ne seront pas concertés sur la rénovation des bâtiments publics (écoles, pôle de formation, etc.).
La semaine dernière, la première réunion de concertation a eu lieu sur la première phase des travaux : la réhabilitation du centre ancien dans le périmètre des rues Rastègue, Martinot et de la place Guin (place du Lavoir). Les habitants ont été informés du calendrier des travaux, qui commenceront en février 2017. Plusieurs autres réunions sont prévues avec les riverains pour accompagner le chantier.
S’en suivra une 2e phase de concertation avec les habitants et commerçants sur les projets de réaménagement du Cours Voltaire en prévision de l’arrivée du Valtram.
Et dans un 3e temps, une concertation sur le réaménagement du Cours Barthélémy, de l’avenue Loulou Delfieu, de la place de l’Horloge et la rue de la République.
En 2017, la ville d’Aubagne installera une « Info’Box » dans son centre-ville. Un espace pour consulter les documents de présentation des projets, mais aussi pour échanger avec un « référent dialogue » qui renseignera les habitants sur les phases du chantier. Les commerçants du centre seront quant à eux équipés de « boites à avis » dans lesquelles les clients pourront glisser leurs questions.
Les dépenses et les projets en détail
Parmi les projets les plus couteux, on retrouve le réaménagement des grands espaces publics du centre-ville que sont : les cours Foch, Barthélémy et Voltaire, et l’esplanade de Gaulle, avec un investissement total de près de 9 millions d’euros.
Autre élément fort du projet, les équipements sportifs : la rénovation du complexe sportif Mésones avec l’aménagement d’un site dédié au rugby, de la piscine du Charrel, du tennis club de Saint-Pierre et des complexes sportifs Bras d’Or et de Lattre pour un montant total de 3,3 millions d’euros.
Les écoles élémentaires auront aussi droit à une rénovation : Mermoz, Camp Major, Beaudinard, Chaulan, La Pérussonne, Paul Eluard, Charrel, La Tourtelle, Antide Boyer, La Garenne et Victor Hugo pour un total de 1,87 millions d’euros.
Pour un montant total de 1,81 millions d’euros, la ville d’Aubagne veut créer un pôle éducatif d’excellence sur le site des Passons. Un projet qui comprendra crèches, écoles, équipements sportifs, sociaux et culturels.
Aubagne prévoit aussi la réhabilitation de ses bâtiments communaux pour un montant total de 1,8 millions d’euros : les églises Saint-Sauveur et Saint-Pierre-les-Aubagne, la maison de quartier La Tourtelle, le centre de vacances Saint-Vincent les Forts, les Terres Rouges, la Morochita et les Pénitents Gris, le théâtre La Comoedia, la galerie des Pénitents noirs,…
Enfin, parmi les grands projets qui feront l’actu ces prochaines années, on retrouve la modernisation du pôle universitaire le Satis (Sciences Arts et Techniques de l’Image et du Son) et Staps (Faculté des Sciences du Sport), sur le boulevard Lakanal pour un montant global de 1,4 millions d’euros. Le maire envisage la construction d’un nouveau bâtiment au centre de la cour, actuellement occupée par les voitures, quelques platanes et un long préau.
Les autres dépenses prévues dans le contrat entre le département et Aubagne sont plus « légères » :
- 358 333 euros pour réhabiliter le centre ancien dans le périmètre des rue Rastègue, Martinot et de la place Guin,
- 441 666 euros pour la réfection des voies et l’installation de vidéosurveillance dans divers quartiers notamment le chemin des Cressauds, l’accès à l’école Sainte-Marie, la Couronne des Pins, les rond-points de la Casamance et le chemin du Grand Pin Vert,
- 666 668 euros pour l’aménagement des quartiers les Espillères, les Vaux, de l’ancienne RN8, du boulevard de la Pinède, la rue Mireille Lauze, la Promenade Pierre Blancard, le chemin du Bec Cornu et la Font de Mai,
- enfin 208 333 euros seront affectés à la réalisation du Plan numérique de la ville, qui permettra la dématérialisation des procédures pour simplifier l’accès des usagers au service public.