20 ans après la sortie de son album « Première Consultation » qui a été un vrai succès, Doc Gynéco sillonne les routes de France pour présenter ses plus grands classiques. À Marseille, rendez-vous le 3 novembre prochain pour le voir sur la scène du Silo. Le Doc se livre au micro de Made in Marseille pour parler de son retour.
En 1996, Bruno Beausir, alias « Doc Gynéco », sort son premier album baptisé « Première Consultation ». À l’intérieur, des titres qui deviendront par la suite de vrais succès, de « Dans ma rue » à « Né ici » en passant par « Viens voir le Docteur » ou encore « Nirvana ». Des morceaux entre dépression contemporaine et grivoiserie adolescente classés aujourd’hui parmi les classiques du rap français. Au total, plus d’un million d’exemplaires de ce premier opus seront écoulés.
Depuis, le Doc a sorti sept albums. Après une pause de plusieurs années qui sonne comme une traversée du désert, il revient sur le devant de la scène au sens propre comme au figuré. D’abord avec la réédition de « Première Consultation » mais également par le biais d’une tournée dans l’Hexagone qui le fait passer le 3 novembre prochain à Marseille.
L’INTERVIEW
Made in Marseille – 20 ans après la sortie de votre album « Première Consultation », vous voilà enfin en tournée. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Doc Gynéco – C’est assez compliqué la carrière d’un artiste, on passe par beaucoup de hauts et de bas surtout lorsqu’il y a eu réussite. Tout le monde me connaît et sait par quoi je suis passé : la réussite que je n’ai pas su maîtriser au départ parce que j’étais très jeune, toutes les erreurs de parcours que j’ai pu faire car je ne pouvais pas maîtriser mon image et ce que je pouvais dire ou faire, les problèmes liés à Sarkozy… Dans ce milieu, tu es condamné au succès, c’est comme l’OM qui ne doit pas faire trois mauvais matchs d’affilée. Donc, j’ai eu ma traversée du désert.
MIM – Votre dernier album, la réédition de « Première Consultation », se compose des classiques de cet opus mais également de morceaux inédits et rares. De quoi s’agit-il exactement ?
DG – Ce sont en fait des pages de mon histoire qui n’avaient pas été gardées à l’époque. Le Directeur Artistique ne les avait pas intégrées dans la maquette de « Première Consultation » au départ. Après le succès, on décide souvent de sortir les rushs et les « trésors » et de donner au public tout ce que l’on a en réserve. C’est tout simplement cela.
MIM – En tant que figure emblématique du rap français, quel regard portez-vous sur le rap d’aujourd’hui et notamment le rap marseillais ?
DG – Je suis quelqu’un de très « socio », je m’intéresse aux gens et je veux comprendre et analyser les choses. Je pense que le rappeur de Marseille est quelqu’un de spirituel. Il peut tout d’un coup nous dire des choses profondes alors qu’il se trouve au milieu de la difficulté. Chez nous aussi (il est originaire de Seine-Saint-Denis, ndlr) il y a des cités, mais les rappeurs sont beaucoup plus cash. À Marseille, on a des valeurs alors que nous on est beaucoup plus durs voire même trop durs.
MIM – Une fois la tournée de « Première Consultation » terminée, quels sont vos projets pour l’avenir ?
DG – Je vais continuer avec la tournée de mon futur album qui arrivera en début d’année 2017. Je continue mon bonhomme de chemin et je trace ma route ! Je suis un « p’tit gars » comme on dit chez nous, et pour moi tout cela ce n’est que du bonheur, que ce soit dans le haut comme dans le bas.
Informations pratiques
Doc Gynéco – « Première Consultation Tour »
Le jeudi 3 novembre à 20h30 au Silo
35 quai du Lazaret, 13002 Marseille
Tarif à partir de 30€
Par Agathe Perrier