Le 27 septembre dernier, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a lancé une nouvelle campagne pour promouvoir les médicaments génériques au niveau national. L’occasion de dresser un bilan en Paca au sujet de ces médicaments qui souffrent bien souvent de préjugés.

Le suivi des médicaments génériques révèle qu’en région Paca, 84,5% des médicaments prescrits sont des génériques. Provence-Alpes-Côte d’Azur se classe ainsi dans le top 3 national, derrière les Pays de la Loire et la Bretagne, des régions avec le meilleur taux de prescription des médicaments génériques. Au niveau national, la moyenne s’élève à 83,1%. Des résultats proches de l’objectif fixé à 86% de prescription pour la fin 2016 alors qu’il était de 60% en 2012.

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Les régions françaises avec le meilleur taux de prescription des médicaments génériques (cliquez pour agrandir) © AP

Médicament VS générique : quelles différences ?

Un médicament générique est un médicament développé à partir d’une molécule déjà existante dont le brevet est tombé dans le domaine public. Dès lors, des laboratoires pharmaceutiques autres que le concepteur de la spécialité d’origine peuvent développer un médicament générique à partir de cette molécule libérée de son exclusivité commerciale. Plusieurs médicaments génériques peuvent ainsi être commercialisés pour un même médicament d’origine, également appelé « princeps ».

Le médicament générique est donc conçu à partir d’une molécule dont l’efficacité et la sécurité d’emploi bénéficient d’environ 10 ans d’études et d’au moins 10 ans d’utilisation en vie réelle. Contrairement à certaines idées reçues, c’est donc un médicament avec la même composition qualitative et quantitative que le princeps et en aucun cas un médicament low-cost.

« Certains médicaments et leur générique sont issus de la même chaîne de production, comme c’est le cas pour une entreprise qui produit des médicaments en Paca. C’est dire si ces deux médicaments sont les mêmes ! », met en avant le Docteur Françoise Pasquali, pharmacienne.

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Un générique a la même composition qualitative et quantitative que son princeps et n’est en aucun cas un médicament low-cost.

Pourquoi promouvoir les médicaments génériques ?

Puisqu’il n’y a pas de différences entre un médicament et son générique, les raisons de la promotion de ce dernier sont à chercher ailleurs. Et c’est du côté économique et financier que l’on trouve la réponse. Car un médicament générique coûte environ 30% moins cher à l’assurance maladie que son princeps.

Une différence de prix qui a permis de réaliser en cinq ans 7 milliards d’euros d’économie au niveau national et 700 millions d’euros pour la région Paca. Des économies non négligeables lorsque l’on sait qu’en France, les dépenses liées à l’utilisation des médicaments représentent 24 milliards d’euros, soit 12% des dépenses globales de l’assurance maladie.

« L’utilisation des médicaments génériques permet de limiter les dépenses et d’allouer ces ressources vers la recherche et l’innovation pour l’élaboration de nouveaux traitements », explique le Docteur Jacques Marin. « Ils favorisent de fait l’accès aux soins pour tous tout en participant à la pérennisation du système de santé », ajoute l’Agence Régionale de Santé.

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L’utilisation des génériques à la place des princeps a permis d’économiser 7 milliards d’euros au niveau national et 700 millions d’euros pour la région Paca en cinq ans.

Rassurer les patients sur les médicaments génériques

Les médicaments génériques sont donc de plus en plus prescrits aujourd’hui même si des limites apparaissent. D’abord par rapport au suivi puisque ce dernier ne concerne pas l’ensemble des médicaments du système de santé mais ceux inscrits dans le répertoire des médicaments génériques. Ce dernier se compose de 5 000 références, soit 40% du total des médicaments.

Ensuite car bien que la part des médicaments génériques soit en augmentation, certains praticiens continuent de prescrire le princeps à leurs patients. Ces derniers ne voient ensuite pas d’un bon œil que les pharmaciens substituent le princeps par son générique, comme ils le sont autorisés depuis 1998. Pour pallier à ce problème, les médecins sont depuis 2015 obligés de prescrire en DCI, c’est-à-dire en Dénomination Commune Internationale. Le nom du médicament n’apparaît pas et évite aux patients de prendre des habitudes et de perdre confiance lorsqu’ils passent du médicament princeps au générique.

Si les Français sont plutôt méfiants face aux génériques, tel n’est pas le cas de tous les Européens. Pour preuve : en France, un peu plus de 3 boîtes de médicaments remboursées sur 10 sont des médicaments génériques, contre 3 sur 4 en Allemagne et au Royaume-Uni.

Par Agathe Perrier

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