Le SOFT de Rising Sud a réuni ce 4 décembre des experts et des chefs d’entreprises locaux pour échanger sur les enjeux européens qui peuvent impacter leur développement.

Pour la deuxième édition du SOFT, événement consacré aux chefs d’entreprises engagés de la région, l’agence d’attractivité régionale Rising Sud a choisi de débattre sur « l’Europe : sursaut ou sursis ? » ce 4 décembre. Les enjeux de compétitivité commerciale et de souveraineté européenne étaient au centre des discussions.

Pour introduire cette journée, Rising Sud a misé sur des invités de marque. À commencer par le ministre délégué au commerce extérieur et de l’attractivité, Nicolas Forissier. Ce dernier a notamment évoqué trois choix stratégiques à prendre pour redresser l’économie globale de l’Union européenne.

Celui d’abord de faire front commun pour répondre au marché économique de 450 millions de personnes. « Faire en sorte que les 27 pays travaillent ensemble est une urgence absolue », affirme le ministre qui observe encore des désaccords et disparités entre les pays.

Investir massivement dans les entreprises

Nicolas Forissier défend également le besoin d’investir massivement en Europe dans l’intelligence artificielle, la défense ou les énergies renouvelables devant les décideurs locaux comme Airbus Helicopters et CMA CGM. Il se compare aux grands « blocs » de la Chine et des USA qui déploient des plans à 800 à 400 milliards de dollars.

Dans l’UE, le bras armé de ces investissements est la banque européenne d’investissement (BEI) assez peu connue du grand public. « Pourtant nous sommes la plus grande banque publique du monde », affirme Grégoire Chauvrière Le Drian. Depuis le lancement de la feuille de route de la banque du climat en 2020, la BEI a soutenu plus de 560 milliards d’euros d’investissements verts, dont 90% au sein de l’UE.

Au niveau local, la banque soutient les collectivités à l’instar de la Région Sud et la Métropole Aix-Marseille-Provence pour des projets d’envergure comme le tramway ou le métro. Ou encore la Ville pour rénover des écoles. Elle finance aussi des universités comme Aix Marseille Université pour certains programmes et des entreprises comme Airbus Helicopters pour sa décarbonation.

SOFT, Compétitivité, durabilité… les enjeux européens au cœur du SOFT de Rising Sud, Made in Marseille
Réseautage entre les entreprises au SOFT de Rising Sud.

Des drones pour éteindre les feux

Les priorités du leader de l’aéronautique mondiale de l’aéronautique, basé à Marignane, marchent sur deux jambes : investir dans la défense en développant notamment des drones pour sécuriser le ciel vis-à-vis de potentielles menaces.

Mais aussi prévenir les feux de forêt très fréquents en Provence. « Nos drones peuvent rester 14 heures en l’air. Ils sont capables de détecter le feu puis de communiquer directement à l’hélicoptère où déverser l’eau », affirme Mathilde Royer, membre du comité exécutif en charge de la stratégie et du développement durable du groupe.

Airbus engage aussi une démarche pour réduire son empreinte carbone en développant de nouveaux modèles d’hélicoptères (le H160) qui consomment 20% de carburants de moins. Mais aussi en injectant une partie de SAF (carburant moins polluant de le Kérosène) dans ses engins comme l’oblige la législation européenne.

« Ne pas recycler le plastique »

Selon certaines analyses, l’aviation serait responsable de 2,5% des émissions mondiales de CO2, « alors que le plastique c’est deux fois plus », affirme Rosalie Mann, présidente de No More Plastic Fondation. L’experte alerte sur un problème de santé publique, en particulier concernant les packagings et le textile, responsables de 50% de la pollution plastique mondiale.

Rosalie Mann estime qu’il ne faut « pas recycler le plastique » car « il est encore plus polluant et plus toxique que le plastique vierge ». Elle vante ainsi le « décyclage » pour en faire du carburant pour l’aviation notamment.

Afin de transformer les packagings, la spécialiste propose de recréer une vraie filière du verre en protégeant les pépites françaises comme Duralex, et de la laine qui peut « être utilisée pour remplacer le polyester et le nylon » que contiennent les vêtements.

Pour relancer ces filières en Europe, les protéger sans se fermer au commerce international est une priorité, affirme le ministre. « Mais il faut être fermes », assure-t-il en prenant l’exemple de Shein. Mi-novembre, les pays européens se sont d’ailleurs accordés pour taxer les millions de colis de moins de 150 euros, à 91% en provenance de Chine.

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