Le tiers-lieu culinaire « la Cuisine de l’Arc » est en travaux au cœur de Noailles depuis le printemps. Restaurant coopératif, ateliers culinaires, formations… Ce nouvel écrin de 170 m2 doit ouvrir ses portes en janvier 2026.
Niché dans le quartier de Noailles, un rideau en inox se lève au n°5 de la petite rue de l’Arc. Lilan et Chloé apparaissent entre les planches en bois, les échelles et pots de peinture. D’ici janvier 2026, le restaurant coopératif devrait être méconnaissable avec sa cuisine ouverte, ses murs terracotta et ses lustres rouge et vert.
Chloé, qui revient d’un tour de France des tiers-lieux en camping-car, va diriger ce lieu de 170 m2 avec trois personnes en insertion professionnelle à la fois en cuisine et au service. Elle a créé un modèle d’entreprise « plus juste » en coopérative (SCIC) permettant aux salariés, habitants, collectivités d’acheter des parts de la société pour 10 euros.
Le chef Matthias a déjà été recruté. Il proposera, le midi en semaine, une cuisine méditerranéenne avec des produits locaux et issus, le plus possible, de l’agriculture biologique. « Il formera des personnes éloignées de l’emploi et motivées pour apprendre la cuisine », insiste Chloé.
Ateliers, expos, formation…
Cette solidarité tient à cœur à Lilan, coordinatrice pour Bouillon de Noailles, association du quartier fondée en 2020, à l’origine du projet. Cette structure portera donc les activités pour animer le tiers-lieu delà de la cuisine.
Au sous-sol, l’ancienne discothèque sera ainsi transformée pour accueillir des ateliers de cuisine. Mais aussi des formations autour de l’alimentation saine et durable, des expositions photos, projections et animations culturelles.
Un espace café à prix libre, afin de se poser un moment pour lire, travailler ou jouer, sera également aménagé.
Un espace solidaire
Ce projet veut ainsi « contribuer à renforcer la mixité sociale dans un quartier en pleine mutation, affirme Lilan. Le lieu doit être ancré au sein d’un quartier qui a une histoire. Et où il se passe déjà plein de choses ».
Le but est aussi de créer des passerelles entre les personnes formées et les restaurants du quartier. Ainsi, les apprentis de la Cuisine de l’Arc pourront espérer trouver un emploi dans d’autres tables à proximité.
L’ambition est ainsi de proposer des plats consistants autour de 10 euros pour rester accessible aux habitants du quartier. Dans cette veine, le restaurant entend mettre en place des tickets de 10 euros achetés par les entreprises et associations pour les redistribuer à leurs salariés et bénéficiaires.
Recherche de sociétaire pour la SCIC
Ces arguments ont séduit la régie de quartier Noailles-Belsunce qui y voit un tremplin professionnel pour les habitants. À ses côtés, l’association Habitat Alternatif Social (HAS), Destination Familles, le bailleur Soliha Provence, la fondation de compagnie fruitières font également partie des 40 premiers sociétaires du restaurant.
Bouillon de Noailles a acquis le local rénové grâce aux financements publics importants. La Métropole Aix-Marseille-Provence a apporté 87 000 euros et la Ville de Marseille a abondé 175 000 euros. L’Union européenne a également versé 319 000 euros.
Entamés depuis le printemps, les travaux doivent se terminer courant décembre pour une ouverture du restaurant coopératif en janvier 2026. En attendant, un apéro réunit les coopérateurs tous les jeudis pour échanger sur les ambitions, chiner les meubles, choisir les peintures… Le tiers-lieu espère désormais en recruter le double avant l’ouverture.