Les santonniers provençaux espèrent obtenir officiellement leur indication géographique (IG) début 2026. Ce label doit permettre de protéger le savoir-faire ancestral des santons de Provence.
Les baraques des santonniers de Provence animent le centre-ville de Marseille depuis plus de 220 ans pendant les fêtes. Mais depuis fin 2024, les artisans mènent un combat de fond pour protéger leur savoir-faire ancestral : l’obtention d’une indication géographique (IG) par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) comme la Porcelaine de Limoges ou la Dentelle de Calais-Caudry.
« Nous avons déjà envoyé le cahier des charges à l’INPI qui nous a indiqué les corrections à apporter. Nous allons donc renvoyer le dossier début décembre pour espérer obtenir notre IG début 2026. C’est en très bonne voie », affirme, confiant, Michel Bouvier, président de l’Union des fabricants de santons en Provence (UFSP).
L’INPI devra examiner le dossier finalisé, puis mener une enquête publique de deux mois avant de sceller l’IG des Santons de Provence. Ce label concernera une trentaine de maître santonniers de Provence dans une zone élargie entre la Drôme, l’Hérault, Aix, Marseille et Aubagne.
« Nous serons une des IG les plus importantes de France par le nombre de fabricants, équivalent à la porcelaine de Limoges. Nous serons surtout la première IG en Provence », se réjouit Michel Bouvier. Pour rappel, l’Union des Professionnels du Savon de Marseille (UPSM) a aussi déposé une demande d’IG en 2015 sans succès.
Protéger la production locale
La protection des Santons de Provence est apparue comme une urgence lorsque « Patrice Jarque, patron du santonnier aubagnais Moulin à huile, a assumé avoir délocalisé une partie de sa production en Tunisie », retrace Michel Bouvier.
« Nous avons donc eu peur que les gros santonniers (qui produisent des volumes importants comme Escoffier ou Carbonel par exemple) se mettent aussi à produire à l’étranger et que cela écrase les plus petits producteurs », confie celui qui a repris le cabanon familial.
La Ville de Marseille et le Département des Bouches-du-Rhône soutiennent également cette démarche. Si l’INPI valide l’IG des santons de Provence en 2026, alors une nouvelle association l’IG des santons de Provence sera créée et présidée par le santonnier aubagnais Daniel Coulomb.
