Nouvelle Pousse, la première ressourcerie végétale associative de Marseille, récupère les plantes destinées à être jetées pour les soigner et les revendre à petits prix sur leur parcelle à la Friche la Belle de Mai (3e).
Dans les allées de la pépinière Basset Diffusion, à Aubagne, une vingtaine de lavandes, thyms et romarins en pots font grise mine. Avec leurs feuilles sèches, trop abîmées pour être vendues, ces plantes devraient être promises à la déchetterie. C’est sans compter sur l’association Nouvelle Pousse, la première ressourcerie végétale de Marseille.
« Les gérants nous ont contacté pour que l’on vienne récupérer les végétaux qui ne sont plus assez beaux pour être valorisés dans leur circuit habituel », explique Cassandre Gaillot, bénévole régulière de l’association. « Nous, on les soigne et on les remet sur un circuit alternatif ».
Créée en 2024, Nouvelle Pousse travaille avec une dizaine de pépiniéristes, fleuristes, grandes surfaces et magasins de décoration de la région. Tous leur confient leurs invendus pour éviter qu’ils ne finissent à la poubelle. Au contraire, on les retrouve en vente sur les étagères de la ressourcerie, qui occupe une parcelle de 70 m² à la Friche la Belle de Mai.
« Pour les professionnels, c’est un geste de solidarité, mais aussi une façon de réduire leurs pertes et de participer à une activité de l’économie sociale et solidaire à Marseille », souligne la fondatrice de l’association, Philippine Garde. Les entreprises bénéficient également d’une réduction d’impôt en contrepartie du don de leurs invendus.
Un hôpital végétal
Tout juste rentrée d’une collecte chez un particulier, Philippine ramène un yuka malade et quelques jolis pots en terre cuite dans son vélo-cargo. Elle s’affaire avec Cassandre, de retour de la pépinière, à prodiguer les gestes de premiers soins aux végétaux.
« La première étape est de vérifier les racines, c’est la partie la plus importante de la plante, explique Philippine. Si elles sont en bon état, on rempote et on taille pour lui donner toutes les chances de repartir ». Les végétaux sont triés, rempotés, taillés et soignés selon leur état.
Placées en convalescence dans ce petit « hôpital végétal », des dizaines de plantes grasses, exotiques ou aromatiques patientent avant de rejoindre les étagères de la ressourcerie. « On attend qu’elles aient de nouvelles racines, de nouvelles pousses, pour pouvoir les mettre en vente », poursuit la fondatrice.
Des plantes de 3 à 15 euros
Les plantes soignées sont revendues à bas prix, de 3 à 15 euros en fonction de leur taille, et parfois à prix libre. L’objectif : rendre le végétal accessible à tous et encourager une consommation plus responsable. « Il y a beaucoup de gaspillage dans le milieu des plantes, notamment parce qu’on les voit trop souvent comme des objets de décoration, et pas comme des êtres vivants », déplore Philippine Garde.
C’est pourquoi une importante partie du travail de l’association relève de la pédagogie, en conseillant et en orientant les clients vers des plantes adaptées à leurs espaces.
Nouvelle Pousse développe aussi des projets de végétalisation dans des centres sociaux et des structures d’hébergement à Marseille. L’association propose régulièrement des ateliers de bouturage et de soins aux plantes. « On veut montrer une autre manière de prendre soin des plantes, pour éviter de les gaspiller, et pour que ça redevienne une source de joie plutôt que de problèmes », résume Philippine.
Informations pratiques
Nouvelle Pousse
41 rue Jobin, Marseille 3e
Ouvert le lundi, mercredi et vendredi de 14h à 18h