Le député Laurent Lhardit (PS) vient de déposer une proposition de loi pour encadrer les loyers des commerces en France. Dans le viseur à Marseille : la rue de la République, dont les commerçants réclament ce dispositif depuis plusieurs mois.

Une nouvelle association des commerçants de la rue de la République a vu le jour en avril dernier. Près de 90 commerçants demandaient, entre autres, un encadrement des loyers commerciaux dont « les montants varient d’un commerce à l’autre entre 150 et 900 euros du m2 sur l’année », nous expliquait son président, Alban Lipp.

Le cofondateur du Barbier de Marseille continue de revendiquer un encadrement des loyers non pas « pour baisser les loyers » mais pour « avoir une grille de lecture équitable des loyers ». Il souhaite ainsi « plus de transparence » afin que de nouveaux commerçants se projettent dans cette artère qui connecte le Vieux-Port et la Joliette.

Mi-septembre, une dizaine de commerçants de la rue de la République ont partagé une visioconférence avec le député socialiste Laurent Lhardit. Réceptif, le parlementaire a déposé une proposition de loi la semaine dernière pour défendre et valoriser les commerces de proximité.

Cette proposition de loi ne concerne pas que Marseille. Les commerces d’autres grandes villes, comme Paris, Lyon, Bordeaux, enregistrent également des difficultés qui témoignent, aussi, de la baisse globale du pouvoir d’achat des ménages et de la hausse de la consommation sur les sites de e-commerce.

« Maintenir une corrélation raisonnable entre les loyers et la viabilité des modèles économiques »

Parmi les cinq articles détaillés, le député marseillais veut « offrir la possibilité d’encadrer les loyers commerciaux dans les zones urbaines où l’on constate leur envol, afin de maintenir une corrélation raisonnable entre le montant des loyers et la viabilité des modèles économiques du commerce et de l’artisanat ».

Laurent Lhardit revient sur le ratio entre le loyer et chiffre d’affaires qui doit être « idéalement situé autour de 6% » pouvant aller jusqu’à 10% soutiennent les commerçants. Mais aujourd’hui, le loyer représente plutôt entre 15 et 30% du chiffre d’affaires des commerces : une situation qui peut plonger certains patrons dans de grandes difficultés financières.

Le député demande ainsi que le préfet de région puisse fixer un loyer de référence et un loyer de référence minoré, 25% moins cher que le loyer de référence pour aider les petits commerces à s’installer.

les loyers, Une proposition de loi pour encadrer les loyers des commerces rue de la République, Made in Marseille

Lutter contre la vacance commerciale

En parallèle, la proposition de loi vise à réduire la vacance commerciale. L’article 4 veut ainsi permettre aux maires d’engager une procédure pour contraindre les propriétaires et bailleurs à remettre leurs locaux commerciaux sur le marché locatif lorsque le taux de vacance commerciale de la commune dépasse les 20%.

Selon une enquête menée par la CCIAMP sur le centre-ville, déclenchée à la suite de l’annonce du départ des Galeries Lafayette du Centre Bourse, Marseille pourrait donc bénéficier de ce dispositif car la ville vient d’atteindre 20% de taux de vacance sur le grand centre-ville en 2025. Même si le taux de vacance tomberait à 11,7% dans l’hypercentre comme l’affirme un article de Marsactu.

Ce dispositif de lutte contre la désertification commerciale est également revendiqué par les commerçants de l’association. « Moins les locaux seront vacants, plus il y aura du passage, donc de la compétitivité, et plus de sécurité le soir et le week-end », soutient Alban Lipp.

L’association des commerçants doit désormais rencontrer les services de la Métropole Aix-Marseille-Provence le 18 novembre pour discuter de cette problématique.

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