L’EMD célèbre ses 50 ans d’existence à Marseille. Pour cet anniversaire totem, l’école de commerce veut obtenir le statut de « grande école » en misant sur la recherche scientifique.
L’EMD fait partie du paysage des écoles de commerce marseillaises depuis 50 ans. Cet établissement supérieur privé a pris ses quartiers dans un campus de 7 200 m2 du centre-ville en 2012, à deux pas de la gare Saint-Charles, afin d’accélérer son développement.
Une décennie plus tard, malgré ses 3 000 diplômés et son taux d’insertion de 96% après six mois de recherche d’un emploi, l’école souhaite opérer « des changements structurels », annonce le nouveau directeur général, Samir Ayoub, ancien directeur de l’ESSCA à Aix-en-Provence.
Le 16 octobre, ce docteur en sciences de gestion a ainsi présenté une nouvelle stratégie pour « passer d’une école de commerce à une grande école de commerce ». L’EMD espère ainsi doubler le nombre d’étudiants en 2030, en passant de 300 à 600 élèves.

Recruter des enseignants-chercheurs
Pour atteindre cet objectif, le directeur vise « le graal » : obtenir le label d’un master visé ou reconnu par l’État donc par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, garant de l’excellence académique d’un établissement supérieur en France.
Comment ? En internationalisant les cursus. Mais surtout en recrutant des enseignants-chercheurs pour doper la renommée de l’école. À ce stade, l’EMD compte dix enseignants-chercheurs titulaires d’un doctorat, en plus des 130 intervenants non permanents issus du monde professionnel.
Mais il faudra attirer d’avantage de pointures pour espérer se hisser au rang de grande école, comme Kedge Business School, qui vient d’annoncer recruter 50 enseignants-chercheurs de plus d’ici 2030, pour compléter les 160 titulaires actuels.
Afin d’encadrer cette nouvelle politique scientifique, l’EMD a constitué un comité scientifique de quatre personnes « reconnues pour leurs recherches en France et à l’international » pour évaluer « de manière critique les performances académiques » et faire des recommandations.
Un parcours gratuit pour des élèves « méritants »
Augmenter la présence de docteurs ne devrait pas augmenter les frais de scolarité, assure le directeur de l’école. Les trois premières années représentent déjà 8 000 euros chacune. Puis 9 000 euros chaque année de master. Soit 42 000 euros pour cinq ans de scolarité. « Nous sommes dans la fourchette basse du marché », défend pour autant Samir Ayoub.
À noter, en effet, que l’année à Kedge avoisine plutôt les 13 500 euros pour une année de master programme grande école. Mais assumer de tels frais n’est pas donné à tous les élèves qui choisissent en majorité (70%) la voie de l’alternance afin de percevoir un salaire et se faire financer la formation.
Pour donner leur chance à des élèves « méritants » issus des quartiers prioritaires de Marseille, l’EMD a créé un parcours tremplin en 2024, financé par un OPCO et La Varappe. Ce cursus permet à 22 étudiants, recrutés par la mission locale, de suivre le parcours des deux premières années en une seule.
« Marseille est sous dotée de grandes écoles supérieures privées »
La démarche inclusive pourrait-elle devenir un argument pour arracher le titre de grande école ? Car l’EMD doit être en mesure de prouver son ancrage territorial et sa participation à la dynamique du quartier et de la ville au ministère.
L’école avance également ses pions en expliquant que « Marseille est globalement sous dotée en grandes écoles supérieures privées » comparant le nombre de grandes écoles de management privées entre Lyon et Marseille. « Il y a quatre fois plus de grandes écoles à Lyon qu’à Marseille », note Bruno Léa, nouveau président de l’EMD.
En effet, à Marseille, l’offre d’enseignement supérieur se distingue plutôt dans le public, avec notamment la plus grande université de France : Aix Marseille Université.