Les chercheurs marseillais se dotent d’un nouvel appareil de radiothérapie de pointe pour accélérer l’étude et le développement de traitements personnalisés contre les tumeurs cérébrales.

Aurélie Tchoghandjian, directrice de recherche du CNRS, enfile une charlotte, un masque chirurgical, des chaussettes de protection pour pénétrer dans le laboratoire du Centre européen de recherche en imagerie médicale (Cerimed) qui a installé, mi-juillet, un nouvel appareil de radiothérapie pour petit animal (SARRP) : le premier de la Région Sud.

Cet outil de pointe doit permettre aux chercheurs de tester de nouveaux traitements et de la radiothérapie sur des rats et souris de laboratoire, en collaboration avec un oncologue radiothérapeute et un physicien. Les chercheurs travaillent également grâce aux « jumeaux cliniques » de leurs patients. C’est-à-dire qu’ils prélèvent une partie de la tumeur, la découpent, puis l’étudient pour adapter le traitement.

Les chercheurs pourront désormais cibler les cellules cancéreuses au millimètre près, sans irradier les tissus sains autour. « Ce qui était un peu aberrant, c’est qu’il n’y avait pas d’appareil pour faire de la radiothérapie de précision, c’est-à-dire essayer vraiment de viser la tumeur et d’épargner les tissus sains », explique le professeur Tabouret. Alors que ce genre d’appareil est déjà utilisé pour les séances de radiothérapie.

radiothérapie, Marseille : un nouvel appareil de radiothérapie pour accélérer la recherche sur les tumeurs du cerveau, Made in Marseille
De gauche à droite. Dr Padovani, Ph Tabouret, et Aurélie Tchoghandjian dans le laboratoire du Cerimed.

Améliorer la précision de la recherche

L’objectif, poursuit le professeur, est de « proposer une médecine personnalisée pas seulement au niveau de la molécule thérapeutique, mais aussi de la radiothérapie donc de la prise en charge globale du patient ».

Cette technologie est « révolutionnaire pour transférer les découvertes au sein du laboratoire directement vers le patient », affirme Laetitia Padovani, chef de service d’oncologie et radiothérapie à l’AP-HM.

Le Cerimed est installé au sein de la faculté de médecine d’Aix Marseille Université qui concentre les laboratoires de recherche en santé et à quelques mètres de l’hôpital de la Timone. Il permet une proximité avantageuse pour accélérer la pré-clinique (recherche) puis les premiers essais avant d’appliquer le traitement aux patients.

radiothérapie, Marseille : un nouvel appareil de radiothérapie pour accélérer la recherche sur les tumeurs du cerveau, Made in Marseille
Ce bras permet de cibler très précisément les rayons sur la tumeur.

La première machine en Région Sud

L’acquisition de cette machine a coûté 730 000 euros. Elle a été rendue possible grâce aux partenaires financeurs privés et publics comme le cancéropole Sud, l’armateur CMA CGM et le Département des Bouches-du-Rhône, présents lors de l’inauguration officielle le 19 septembre.

« Il faut savoir que la santé ne fait pas partie des compétences obligatoires d’un conseil départemental (…) Dans cette politique volontariste de santé, on a fait de la lutte contre le cancer un axe principal », affirme Sylvain Di Giovanni, conseiller départemental délégué à la santé, l’enseignement supérieur et la recherche.

Ce projet a également pu voir le jour grâce aux compétences réunies à Marseille, en particulier au réseau Petra qui regroupe six équipes spécialisées en neuro-oncologie adulte et pédiatrique à Marseille et à Nice.

Seulement six experts seront ainsi formés pour utiliser cette machine au Cerimed. « Mais on pourra collaborer avec des services de radiothérapie à Nice et Marseille », affirme Aurélie Tchoghandjian, afin que l’amélioration de la recherche profite à toute la région.

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