À un an de la livraison du futur campus de La Plateforme, nous vous emmenons découvrir les coulisses du chantier au cœur du périmètre d’Euroméditerranée. 3000 étudiants s’y installeront en 2026.
« C’est un chantier exceptionnel par sa rapidité ». Ce 5 septembre, la presse avait rendez-vous pour une visite, casques sur la tête, du futur campus géant du numérique La Plateforme dans le quartier des Crottes (15e) à Marseille.
Lancés en juillet 2024, les travaux avancent à bon rythme et sont déjà à mi-parcours. La livraison est attendue pour l’été 2026, juste avant la rentrée scolaire.

Le projet imaginé par le « serial entrepreneur de la tech » Cyril Zimmermann et porté par Icade Promotion, est l’œuvre de l’agence d’architecture Encore Heureux. Sa représentante locale, Agathe Sicard, guide les journalistes au milieu du site en construction aux côtés de Jérôme Rousson, directeur des programmes chez Icade.
D’anciens hangars industriels reconvertis
L’opération, répartie sur 18 000 m2 de surface de plancher, commence à prendre forme en bordure du chemin de la Madrague, juste au nord du nouveau collègue jésuite Loyola flambant neuf. Parmi les six bâtiments en travaux, quatre sont d’anciens hangars industriels en réhabilitation (7000 m2). Une configuration qu’affectionne particulièrement l’agence Encore Heureux, habituée aux reconversions.
« Chacun de ces bâtiments est rénové avec des matériaux spécifiques, on est dans de la couture assez fine », décrit Agathe Sicard, qui met également en avant les efforts de réemploi. Les charpentes en bois sont transformées pour faire des bancs, qui sont revendus en externe. La charpente métallique va être utilisée pour faire des arceaux pour les vélos sur le site. Quant aux tuiles, certaines vont servir pour le paillage des jardins.
Malgré la volonté de préserver l’existant, il a malgré tout fallu détruire une partie du bâti. 5000 m2 ont été démolis, notamment un « hangar amianté sans grand intérêt », pour laisser la place à des constructions neuves. « Ces nouveaux bâtiments ont été imaginés en restanques afin d’offrir aux étudiants des espaces extérieurs généreux », poursuit l’architecte.
Au sud du site, on retrouve un large terrain vague. « Il s’agit de la place Joséphine (ndlr : renommée « place des Libertés ») qui va être aménagée par Euroméditerranée », explique Jérôme Rousson.
Le directeur des programmes vante un « projet perméable » avec « une ouverture totale du site sur l’extérieur », 24 heures sur 24, pour permettre aux Marseillais de profiter sur place de l’offre culturelle et de restauration en soirée. Il précise cependant que cette configuration pourra être ajustée si nécessaire.
Trois salles de cinéma, un auditorium et un food court
La visite se poursuit dans les grandes salles du bâtiment B. Ici, il faut imaginer trois cinémas et un auditorium, sous 11 mètres de hauteur de plafond. Sur le toit, un city stade verra aussi le jour. Et en pied d’immeuble, place à l’espace restauration, dans un esprit « food court », agrémenté d’une terrasse extérieure.
L’immeuble voisin devrait quant à lui devenir le centre névralgique de l’école. Son immense rooftop servira de cour de récréation aux étudiants qui pourront le rejoindre en utilisant les différentes passerelles métalliques mises en place pour connecter les bâtiments.
« On aurait aimé ouvrir ce toit-terrasse au grand public mais la jauge est malheureusement contrainte », nous glisse Agathe Sicard. Il faudra donc étudier à La Plateforme pour profiter de la vue panoramique sur le site.
Appel à projets pour une œuvre de street-art
Au nord de l’opération, un autre programme est en train de sortir de terre, en lien étroit avec le projet de campus numérique : une résidence « pour étudiants et jeunes actifs » regroupant 170 chambres pour 230 lits sur 6 000 m2. Un projet dessiné par l’architecte Kristell Filotico.
Côté autoroute, « un appel à projet va être lancé pour la réalisation d’une œuvre de street-art sur le mur du bâtiment », nous apprend Jérôme Rousson, au détour de la visite de chantier.
Il ne reste à présent plus qu’une dizaine de mois à Icade et ses partenaires pour livrer ce projet titanesque à 75 millions d’euros et accueillir les 3000 étudiants attendus sur le site en septembre 2026.
D’ici là, le quartier devrait avoir poursuivi sa mue, à travers l’aménagement de nouvelles rues aux abords de l’école et l’ouverture, très attendue dans le secteur, des nouvelles stations de tramway dans le cadre de l’extension de la ligne T3 vers le nord.
Maîtrise d’œuvre d’exécution
Encore Heureux Architectes, Wagon Paysagiste, AREP, B52, Khephren, Atelier Rouch, ADVEA, Eco+, ZEFCO