À la rencontre d’un éleveur de chèvres du Rove à Cuges-les-Pins

À La Cabro d’Or, au cœur des collines de Cuges-les-Pins, Bastien Falcot perpétue la tradition de l’élevage de la chèvre du Rove. Avec sa famille, il produit une brousse d’exception, désormais protégée par une AOP, tout en défendant un mode d’élevage extensif, respectueux des animaux, de la terre et du goût.

À 28 ans, Bastien Falcot est à la tête d’un troupeau de 160 chèvres du Rove, sur les hauteurs de Cuges-les-Pins. Une activité qu’il mène en famille, avec sa mère et son beau-frère, dans le cadre du GAEC La Cabro d’Or. Il y produit de la brousse du Rove AOP et différents fromages.

Rustique, têtue, attachante, la chèvre du Rove est aussi « la meilleure débroussailleuse au monde », plaisante Bastien, qui décrit « ses filles » comme « très caractérielles et chacailleuses, un peu comme les Marseillais ». Si cette espèce ne produit qu’un petit litre de lait par jour, ce dernier est d’une qualité exceptionnelle, fruit d’un pâturage quotidien en garrigue, où les chèvres se régalent de thym, de romarin et autres essences locales.

Huit producteurs de brousse du Rove

Des parfums herbacés que l’on retrouve dans les saveurs riches de sa brousse du Rove, une spécialité crémeuse, onctueuse, élaborée avec 100 % de lait entier et quelques gouttes de vinaigre blanc. Bastien fait partie des huit seuls producteurs détenteurs du label AOP brousse du Rove, la plus petite AOP fromagère d’Europe. « On est très fiers de cette certification. Elle protège notre savoir-faire, mais surtout, c’est un gage de qualité pour nos clients », explique ce dernier.

Cette reconnaissance est le résultat d’un combat de plus de dix ans, mené par les éleveurs passionnés pour sauver une race un temps menacée, et valoriser un produit d’exception. Avec l’aide de la Dotation jeune agriculteur et le Département des Bouches-du-Rhône, Bastien a pu moderniser son exploitation et relancer une activité qui a bien failli disparaître. « Je ne changerais ce mode d’élevage pour rien au monde », affirme-t-il. « C’est important pour moi de faire perdurer cette race, en respectant les chèvres, nos produits, et nos clients ».

Et les clients ne s’y trompent pas : ses fromages séduisent les tables de restaurants étoilés, une belle reconnaissance de son travail. Mais pour Bastien, l’essentiel est ailleurs : dans le lien qu’il entretient avec ses chèvres, dans l’impact de son activité sur la biodiversité et la prévention des incendies, et dans cette façon d’élever « le plus à l’ancienne possible ».