Après quelques mois de difficultés, le restaurant solidaire des quartiers nord l’Après M remonte la pente. Il ouvre un cabanon sur le Vieux-Port tout l’été, de 11h à 23h, avant de réceptionner son food-truck pour sillonner Marseille.

Baria et Saida, charlotte sur la tête et tablier noué autour des hanches, s’activent pour l’ouverture du cabanon du restaurant solidaire l’Après M, en bas de la Canebière, ce 7 juillet.

Leurs sourires masquent le stress attendrissant des premières fois. Engagées en contrat d’insertion, les apprenties cuisinières font leurs premiers (re)pas dans la restauration rapide, mais qualitative, que le fondateur Kamel Guémari appelle « la fastronomie » : un mix entre fast-food et gastronomie.

« C’est le mini Après M pour créer une passerelle entre le centre-ville et les quartiers nord », lance le président de l’association, accoudé au bar du cabanon.

Des menus à 13 euros

Au menu : trois choix. On retrouve l’ovni (10 euros), un burger concocté par le chef triplement étoilé Gérald Passedat en forme de soucoupe volante. Il faut ajouter trois euros pour une boisson et une portion de frites.

Les curieux pourront aussi tester le wrap vegan (10 euros) fabriqué par le chef marseillais Clément Flint ou la salade de falafels frais à déguster tous les jours cet été, de 11h à 23h.

Ces menus accessibles peuvent permettre de dégager des repas suspendus, gratuits pour des personnes dans le besoin. Les organisateurs espèrent ainsi vendre 50 repas par jour pour rentrer dans leurs coûts.

Après M, L’Après M se délocalise dans un cabanon sur le Vieux-Port tout l’été, Made in Marseille
Le menu du cabanon, en face du manège.

« On espère être positifs fin 2025 »

Si les fondateurs du restaurant solidaire ont tiré la sonnette d’alarme en décembre 2023 concernant leurs finances, ils ont remonté progressivement la pente par leurs propres moyens. Sans obtenir de subvention.

« On a multiplié les événements, les travailleurs y ont mis du temps et de l’énergie », affirme Kamel Guémari. L’État a aussi apporté sa pierre à l’édifice en accordant des emplois aidés à l’association, permettant de financer des postes en insertion professionnelle, comme ceux de Baria et Saida.

Fin 2024, le restaurant a même atteint l’équilibre avec un million d’euros de chiffre d’affaires. « On espère être positifs d’ici fin 2025 », se réjouit l’ancien salarié du McDonalds Saint-Barthélémy. L’Après M pourrait donc bientôt dégager des bénéfices pour réaliser de nouveaux projets.

Un futur food-truck de l’Après M

Les bénévoles ont déjà plus d’un tour dans leur sac. Ils viennent de commander un food-truck qu’ils réceptionneront en août pour quadriller tout Marseille. « On a répondu à plusieurs appels d’offres de la Ville pour obtenir un stationnement régulier », affirment-ils.

Le restaurant solidaire continuera, en parallèle, à accueillir des événements, comme des séances de cinéma, à Sainte-Marte (14e) cet été. Le programme devrait bientôt être dévoilé. Car « ce lieu se nourrit par le ventre, l’esprit et le coeur », rappelle Kamel.

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