La Ville de Marseille a voté un bail emphytéotique de 25 ans à l’association Lieux Publics pour qu’elle puisse réaliser son projet de transformation de la Cité des arts de la rue pour 10 millions d’euros.
C’est voté. La Cité des arts de la rue devient maître de ses murs. Soit 11 000 m2 de bâtiments sur près de 4 hectares. Ce vendredi 28 février, le conseil municipal de Marseille a approuvé un bail emphytéotique de 25 ans à un euro symbolique annuel, au profit de Lieux publics.
L’association, labellisée Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public (CNAREP), va gérer les 36 000m2 du site composés de 11 structures habitantes œuvrant dans les domaines artistique et social. Inauguré en 2013, lors de l’année capitale européenne de la culture, cette ancienne usine de savon (L’Abeille) des quartiers Nord est devenue un immense laboratoire de création de spectacle vivant en espace public.
Depuis plus de 10 ans, le site a évolué petit à petit, en s’ouvrant un peu sur l’extérieur. D’abord avec l’école dédiée aux arts en espace public (FAI-AR) et des chantiers d’insertion. Puis au grand public et aux quartiers alentours, avec des événements, ateliers, portes ouvertes et un marché de producteurs mensuel.
10 millions d’euros pour repenser la Cité des arts de la rue
« Mais nous souhaitions aller plus loin en réaménageant le site », explique Alexis Nys, directeur de Lieux Publics. Et pour cela, il fallait « avoir la maitrise d’ouvrage sur tout le site, et pérenniser notre présence ». C’est chose faite, et le bail devrait être signé au printemps.
« Une étape importante », se réjouit le directeur. Mais la première d’une longue série. En effet, il prévoit un grand projet de requalification de la Cité des arts de la rue sur cinq ans « pour 10 millions d’euros ».
Un investissement qu’il compte aller chercher auprès de l’État, de la Région et de la Ville (environ 3 millions chacun) et auprès du Département (500 000 euros). Alexis Nys semble confiant sur les engagements oraux des institutions. « Le plan d’investissement devrait être acté en juin si tout va bien ».
Premiers coups de pioche en 2025 pour une cantine solidaire ?
Le directeur planche sur un programme « avec les structures résidentes, les riverains, et avec l’aide de BK Club Architectes ». Mais il se projette donc sur de premiers travaux dès 2025. Ils devraient concerner la transformation du bâtiment A, abandonné au milieu de la cité, « en espace de convivialité avec cantine sociale et solidaire. Le projet peut aboutir au printemps 2026 ».
Ou encore la « salle de trampolines, qui n’en a finalement jamais eu » et est donc inoccupée. « On voudrait agir vite pour lui redonner vie », explique Alexis Nys. Il avait déjà évoqué la possibilité d’y créer un terrain de parkour.
Une passerelle au-dessus du ruisseau et des panneaux solaires sur les toits
Pour le reste, il s’agit de transformer la Cité dans son ensemble, en vue de la moderniser et la rendre plus écoresponsable Des réseaux électriques au système de chauffage en passant par la désartificialisation des sols et la végétalisation. Sans oublier des systèmes de récupération des eaux de pluies, ou la couverture photovoltaïque des toitures.
Il s’agit aussi de revoir l’aménagement en vue d’ouvrir toujours plus le site au public et aux quartiers alentours. Alexis Nys imagine d’ailleurs une passerelle pour traverser le cours d’eau qui sépare la Cité des arts de la rue de La Viste. « À terme, le site doit devenir un espace public traversant pour reconnecter au voisinage ».
Il envisage également de réhabiliter techniquement la grande halle, « jamais aboutie », pour accueillir plus régulièrement des spectacles. Sacré chantier ! À suivre.
