La Métropole Aix-Marseille-Provence va voter cet après-midi le principe de la gratuité des transports en commun pour les plus de 65 ans et les moins de 10 ans à partir du 1er septembre.
C’est un petit pas en direction de la gratuité des transports en commun, serpent de mer marseillais. D’études en études, de débats publics en pétitions, la question est devenue récurrente pour la Métropole Aix-Marseille-Provence, en charge de la mobilité sur le territoire.
En début d’année, sa présidente, Martine Vassal, annonçait avoir « décidé, pour les plus de 65 ans et les moins de 10 ans, d’appliquer la gratuité des transports en commun à la rentrée prochaine ». Soit à partir du 1er septembre 2025. La veille, elle réceptionnait les travaux de la commission de gratuité des transports, créée en 2023.
Ce jeudi 27 février, le Conseil métropolitain doit voter une délibération pour acter le principe de cette mesure. Elle vise à « proposer une offre tarifaire attractive pour inciter les métropolitains à choisir les transports en communs pour leurs déplacements ».
Une mesure estimée à « 20 millions d’euros par an environ »
Dans les faits, cette mesure concernera toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ou de moins de 10 ans, résidant dans la Métropole. Ces dernières pourront bénéficier d’un Pass permanent gratuit pour circuler en illimité sur tout le réseau de la Régie des transports métropolitains (RTM). À Marseille, mais aussi les autres communes du territoire, donc.
Aujourd’hui, ce type d’abonnement revient à 30 euros par mois pour les séniors, et 9,2 euros pour les moins de 10 ans. À noter qu’il ne comprend pas les navettes maritimes et celles vers l’aéroport de Marignane.
Avec ce manque à gagner, le nouveau dispositif devrait ainsi représenter un coût annuel pour l’intercommunalité estimé « à 20 millions d’euros ». Quelques semaines auparavant, la Métropole tablait sur 10 millions d’euros. De quoi illustrer la complexité de cette mesure et le travail encore en cours pour affiner sa mise en place.
L’opposition espère une offre spéciale pour les jeunes
Didier Khelfa, vice-président métropolitain dédié aux finances nous indiquait par ailleurs que la réflexion tarifaire concerne également le reste des usagers. L’intercommunalité travaille également sur des tarifs sociaux, « plus adaptés, plus justes et plus lisibles ». Notamment pour les étudiants ou personnes en difficulté sociale.
C’est ce qu’espère l’opposition de gauche au conseil, le groupe Pour une Métropole du bien commun, qui s’exprimait sur le sujet ce mercredi 26 février. « Nous souhaitons vraiment travailler sur la tarification des jeunes, jusqu’à 18 ou 26 ans, qui utilisent les transports et ont de faibles revenus », lance notamment Marie Batoux, adjointe marseillaise à la mobilité. « Sans oublier les plus précaires ».
Le groupe se félicite toutefois de cette première mesure. « On se réjouit de tout ce qui favorise l’usage des transports en commun. Et en même temps le pouvoir d’achat des citoyens », assure l’élue.
La gratuité totale pour les transports, une idée encore lointaine
Reste la question de la gratuité totale des transports, comme c’est déjà le cas sur le Pays d’Aubagne depuis 2009. Ou dans d’autres villes de France, telles Montpellier ou Dunkerque. Une mesure estimée à 300 millions d’euros pour la Métropole Aix-Marseille-Provence.
À l’heure actuelle, tout le monde semble s’accorder sur l’impossibilité de sa mise en place. D’autant que les espoirs reposaient sur la possible augmentation du versement mobilité, une taxe des entreprises qui finance déjà environ la moitié du budget transport de la Métropole. La loi de finances 2025 en a décidé autrement. Ce sont les Régions qui pourront bénéficier d’une nouvelle taxe à hauteur de 0,15%.
