Défaillances de certains secteurs et d’entreprises d’un côté… mais baisse de l’inflation, gain de pouvoir d’achat, hausse de l’épargne de l’autre. La Banque de France Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Insee présentent une analyse économique en demi-teinte pour 2024.

Malgré une succession de chocs, le Covid, la guerre en Ukraine, la crise inflationniste, l’économie française semble résister. En tout cas selon la Banque de France Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le PIB de la France s’établit à 1,1% en 2024 et devrait atteindre 0,9% en 2025.

D’un côté, l’inflation décroît. D’une augmentation de 5,7% en 2023, la hausse des prix est redescendue à 2,4% en 2024 pour atteindre 1,6% en 2025, selon les projections. « Nous assistons à une désinflation sans récession », lâche Denis Lauretou, le directeur régional dans l’enceinte de l’institution bancaire le 10 février. Contrairement à l’Allemagne où de nombreuses usines sont menacées de fermetures ces derniers mois.

Les salaires français ont également augmenté de 2,7% en 2024. « Il y a donc une hausse du pouvoir d’achat », poursuit le banquier. Cependant, les citoyens ne consomment pas davantage. Au contraire. Ils épargnent 18% de leurs revenus bruts, contre 14% en 2016.

Par peur d’une prochaine crise ? De la relance inflationniste ? Ou parce qu’ils « changent durablement leur manière de consommer, analyse Valérie Roux, directrice régionale de l’INSEE. Notamment vis-à-vis des biens chers comme les voitures ».

L’industrie et l’hôtellerie-restauration en croissance

Dans ce contexte, l’économie régionale tient bon. Selon une étude réalisée sur un échantillon de 994 entreprises représentant 165 000 personnes, la Banque de France observe que l’industrie a tiré son épingle du jeu, notamment grâce aux exportations (+3,2%). Hormis les équipements électriques et électroniques.

Le chiffre d’affaires des services marchands est en hausse, en particulier l’activité du secteur de l’hôtellerie et restauration qui a augmenté de 6,2% entre 2023 et 2024, avec des embauches.

Néanmoins, le secteur de la construction, très vivace dans le Sud-Est avant la crise du Covid, est encore fragilisé. On note une baisse des recettes et des effectifs. La baisse de la demande des ménages et des entreprises, face à la hausse des taux des crédits, est une des explications.

Moins d’emploi intérimaire

Globalement, sur ces trois secteurs, le recours à l’emploi intérimaire est en recul. Deux explications à cette dynamique : baisser les coûts de la masse salariale ou fidéliser le personnel.

Si les niveaux de défaillances des entreprises progressent dans le Sud-Est, comme partout en France, ils sont deux fois plus faibles (+14,9%) qu’en Ile-de-France (28,6%).

De plus, la confiance n’est pas totalement égratignée, puisque les créations d’entreprises stagnent autour de 100 000 en 2024, dont « deux tiers sont des micro-entreprises », prévient Valérie Roux. C’est-à-dire qu’elles concernent des entreprises avec un chiffre d’affaires inférieur à 188 700 euros.

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