À l’abandon, menacée de vente et de destruction, l’avenir de l’église d’Arenc s’éclaircit un peu. Sa démolition semble écartée et le Département, propriétaire, relance une réflexion avec les habitants pour déterminer sa future vocation.
Ce long feuilleton marseillais va-t-il aboutir à un happy end ? C’est ce que laisse penser le dernier épisode de la série « Y a-t-il un pilote pour sauver Saint-Martin d’Arenc ? », à retrouver en intégralité ici. Une histoire qui commence en 2018, lorsque le Département des Bouches-du-Rhône rachète cette imposante église désacralisée.
Depuis, le public est allé d’espoirs en déceptions. Il a d’abord été question d’y créer un espace de coworking et d’exposition. Avant que le Conseil départemental ne décide finalement de vendre la parcelle en 2022, certainement découragé par la structure fragilisée par des décennies d’abandon et le coût de sa restauration.
De quoi susciter le soulèvement d’habitants et d’associations. Ils espèrent sauver le dernier vestige patrimonial d’un secteur métamorphosé par la gigantesque opération Euroméditerranée. L’édifice datant de 1913 fait figure de rescapé au milieu d’immeubles neufs, sous les tours du quartier d’affaires d’Arenc et face aux Archives départementales modernes de Corinne Vezzoni.
Le Département a finalement revu sa copie et annulé la vente en 2023. Avant de rouvrir le dialogue sur l’avenir de Saint-Martin d’Arenc. Et ce, alors que la ministre de la Culture, Rachida Dati, vient d’annoncer qu’elle veut placer le bâtiment sous la protection des monuments historiques.
« La démolition de l’église est exclue »
Une réunion publique s’est tenue ce lundi 3 février pour évoquer l’avenir du site. « La démolition de l’église est exclue, c’est une bonne nouvelle », se réjouit le CIQ Arenc-Villette. Il participait aux échanges aux côtés d’autres associations également engagées pour la préservation de l’édifice, telles que Sites et Monuments.
Il fallait également compter sur la présence de Laure-Agnès Caradec, en première ligne sur ce dossier qui concerne ses deux casquettes : vice-présidente du Département déléguée à l’aménagement et présidente d’Euroméditerranée.
L’élue précise que la sécurisation et restauration de l’édifice est désormais estimée « à plus de huit millions d’euros », se basant sur les études de l’agence d’architecture et patrimoine Matonti-Politi. Elle indique que « le conseil départemental souhaite préserver au maximum le bâti et le jardin remarquable avec ses arbres autour ».
La collectivité semble donc encline à assumer ce chantier « en allant chercher des partenaires financiers ». Dont l’État qui pourrait abonder si l’église d’Arenc obtient un statut de monument historique.
Musée, resto, expos… Une vocation à inventer
Toutefois, « nous ne souhaitons pas y créer un service public, ni assurer la gestion du site », poursuit Laure-Agnès Caradec. Il faudra donc trouver un exploitant via un appel à manifestation d’intérêt.
Sans sauter une première étape de taille : déterminer la vocation future de l’édifice. Pour cela, un « un ‘programmiste’ a été choisi pour mener les études et dialoguer avec les associations et habitants ». Il s’agit de PR’OPTIM, qui assurera cette mission pour le compte d’Euroméditerranée.
Les avis divergent sur la reconversion de l’église. Certains imaginent un site muséal, d’exposition, quand d’autres pensent à un lieu évènementiel ou de restauration. Une première proposition de programmation devrait ainsi être faite avant l’été.
Avant de partir à la recherche d’un exploitant. Et enfin lancer les travaux de restauration d’ici 2026 ? Pour l’heure, la prudence reste de mise sur tout calendrier concernant Saint-Martin d’Arenc.