La Ville de Marseille vient de signer l’avenant au bail emphytéotique permettant à l’hôtelier de poursuivre son projet dans la Villa Valmer. Ce « Culture Hôtel » devrait ouvrir d’ici 2027.
Les barrières de chantier ont reculé au plus près de la bâtisse, rouvrant ainsi le haut du parc au public. Un détail qui en dit long. Il acte la fin d’un long feuilleton politique, judiciaire et urbanistique autour de la Villa Valmer et le projet hôtelier contesté.
« Nous avons signé l’avenant au bail ce lundi avec les investisseurs », nous confie Éric Méry, conseiller municipal délégué à l’urbanisme, tout récemment devenu adjoint.
Ce même bail que la municipalité avait résilié en 2022, suite à la destruction sans autorisation d’une annexe du bâtiment, ouvrant une bataille judiciaire rude et complexe.
Mais la procédure de médiation du tribunal administratif a abouti à un compromis entre les deux parties. Revoilà donc ce bail emphytéotique de 60 ans validé pour la SAS Villa Valmer et ses deux associés, Pierre Mozziconacci et Didier Germain.
Les concessions de l’hôtelier pour un site plus ouvert
À quelques détails près, inscrits dans l’avenant au contrat. Si nous n’avons pu consulter le document, cette modification doit acter l’accord qui avait été exposé précédemment.
Concernant le parc, par exemple, qui doit rester totalement public. Les associés devaient d’ailleurs contribuer à son plan de restauration à hauteur d’environ 75 000 euros.
Dans cette même volonté d’ouvrir au maximum le site, le restaurant de l’hôtel sera « bistronomique », donc plus accessible au public et aux visiteurs du parc.
Vers un « Culture Hôtel » accueillant des artistes
L’effort majeur de l’hôtelier réside peut-être dans la vocation artistique qu’il portera sur le site. Avec des résidences d’artistes, des expos et événements, le tout sous convention avec la direction culturelle de la Ville de Marseille.
Et la mise en place d’un fonds de dotation dédié dans lequel la société doit abonder « à hauteur de 40 à 45 000 euros par an, précise Pierre Mozziconacci. Nous avons revu le projet. Il devient un ‘Culture Hôtel’, vivant, accessible et tourné vers l’art », promet-il.
L’hôtelier imagine déjà une inauguration avec des œuvres de la célèbre sculptrice provençale Germaine Richier, qui a influencé César, ou d’Alberto Giacometti.
Ouverture attendue dans deux ans
Il faudra d’abord réaliser les travaux, alors que le permis de construire modificatif, prévoyant la régularisation de l’infraction, est en cours de validation. Le chantier devrait donc reprendre « au premier trimestre 2025 », projette Pierre Mozziconacci.
Mais sous bonne garde, avec notamment la surveillance de l’architecte des Bâtiments de France. L’hôtel devrait donc ouvrir ses portes courant 2026 « ou au plus tard début 2027 », espère le porteur du projet.
Reste une inconnue, que rappelle l’hôtelier. La médiation a mis fin au contentieux administratif, mais pas « à la procédure pénale qui avait été enclenchée suite à la démolition. Elle ne devrait pas perdurer vu qu’on a régularisé les infractions. Mais ça reste entre les mains du parquet », conclut-il.