Sur les hauteurs de la Treille, la Ville de Marseille va racheter les 9 hectares du Vallon des Hautes Douces à la Safer pour y installer des paysans producteurs et alimenter les cantines de demain.
C’est l’un des rares écrins agricoles de Marseille. La municipalité vote officiellement le rachat du Vallon des Hautes Douces, perché dans le quartier de La Treille (11e) entre Marseille et Allauch « en vue de la réalisation d’un pôle agri-alimentaire », peut-on lire dans les rapports du conseil municipal du jour.
Cette opération de près de 2,2 millions d’euros était prévue depuis juillet 2022, quand la Ville a accordé une garantie d’emprunt de 400 000 euros à la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) afin de lui faciliter l’acquisition du foncier en décembre de la même année.
La Safer a ainsi recomposé le puzzle de sept parcelles – dont une bastide du XIXe siècle – pour revendre un seul et même terrain à la Ville de Marseille qui souhaitait y conserver une activité agricole en ville. « L’avis favorable sur ce projet a été validé par le Ministère de l’Agriculture et des Finances », souligne Laurent Vinciguerra, directeur de la Safer PACA.
Un appel à projet ces prochaines semaines
« C’était une promesse de campagne, on la tient ! », insiste Aïcha Sif, adjointe en charge de l’alimentation durable et de l’agriculture urbaine. L’élue écologiste accompagnera le maire Benoît Payan dans les prochains jours pour une visite du domaine avec la presse.
Ce matin, l’édile devrait d’ailleurs présenter lui-même ce projet au pupitre. Aïcha Sif rappelle ainsi la démarche de la Ville de Marseille de réinstaller de la production agricole en ville, en particulier pour alimenter les cantines scolaires.
D’ici quelques semaines, la municipalité promet ainsi d’établir « un ou plusieurs baux permettant le retour de ce domaine à de la production agricole », explique la délibération.
Vers un centre de permaculture et de thérapie contre le burn-out ?
Le collectif Terres Douces fait partie des intéressés. Le petit groupe composé de six professionnels, dont un agronome et trois thérapeutes, souhaite y établir un centre dédié à la permaculture avec une culture de fruits à noyaux (pêches, prunes et abricots), des vignes et un champs de roses.
À l’intérieur de la vieille bastide, ils envisagent d’aménager un lieu de soin lié à la thérapie du burnout. « L’objectif est de recréer des synergies entre la terre et le bâti (…) et entre le monde agricole et la santé », expose Florent Bonnello.
L’agronome va également s’installer sur le domaine de la Bétheline, en cours de travaux gérés par le Cloître et financés par la fondation Proman, pour cultiver une parcelle de 0,5 hectare.
Sur le Vallon des Hautes Douces, le militant se prépare déjà à « avancer petit à petit » car ce projet implique de nombreux travaux de réaménagement des emprises et des bâtiments de la bastide abandonnée, estimés à 1,5 million d’euros.