Fini le parking Providence, une grande place publique ouvre ce mercredi 20 novembre à Belsunce, derrière l’Alcazar. Un aménagement transitoire avant la requalification définitive prévue fin 2025.
Certains projets finissent par sortir de l’impasse. Comme la place Providence à Belsunce. Voilà près de 10 ans que les institutions projettent de transformer ce parking à ciel ouvert de l’hyper-centre de Marseille en grande place publique de 2 500 m2.
Ce sera chose faite ce mercredi 20 novembre. Date à partir de laquelle les Marseillais pourront profiter de ce nouvel espace public, débarrassé des voitures, juste derrière la médiathèque Alcazar.
Avant/après :
Si la requalification semble encore minimale, c’est qu’il s’agit d’une première expérimentation pour cette nouvelle place marseillaise que doit réaliser la Soleam (Société publique locale d’aménagement) d’ici 2026.
Ces aménagements « tactiques » ont été pensés sous la houlette de Cabanon Vertical, spécialiste de l’urbanisme transitoire et participatif.
Il s’agit donc d’une version provisoire du projet, « testée jusqu’en octobre 2025 », précise Perrine Prigent, adjointe municipale à l’amélioration des espaces publics. « On expérimente différents usages avec les habitants. Et on poursuit la définition du projet final avec eux ». L’aménagement définitif, plus conséquent et arboré, doit débuter fin 2025.
Les bancs, pergolas et estrades ont remplacé les voitures
Pour l’heure, ces premier travaux légers ont permis de dégoudronner une partie de l’espace. Avec un ajout de terre créant deux longues buttes en bordure de la place, où une fine végétation pousse.
Le seul arbre, « un sophora » rappelle l’adjointe, est présent au milieu du site. Le pied de son tronc est désormais entouré d’une grande estrade en bois, permettant également de s’asseoir.
Deux grandes structures de type pergola ont également pris place sur le site avec des modules d’assises et des tables de pique-nique. Elles se composent de bois, mais aussi d’éléments en pierre, vestiges archéologiques déterrés sous la place Providence.
Des vestiges archéologiques visibles partout
Qu’il s’agisse de colonnes ou de blocs taillés dans le calcaire, les aménageurs ont décidé d’utiliser de nombreux vestiges pour ornementer le site. Parsemés sur toute la place, ils composent des assises ici et là, des socles pour les structures de bois, ou délimitent des espaces.
En effet, les dernières fouilles archéologiques du site par l’INRAP ont abouti cet été. Elles ont révélé plusieurs éléments dans ce secteur historique de Marseille, qui a notamment accueilli une nécropole antique ou, fin 18e siècle, le mont-de-piété. Mais aussi, à la Renaissance, le couvent des Filles de la Providence fondé en 1688.
La place de la Providence met d’accord la Ville et la Métropole
Cependant, « les archéologues n’ont pas fait de découverte majeure qui remettrait en cause un projet urbain ici » se réjouit Solange Biaggi, conseillère métropolitaine déléguée entre autres à l’aménagement du centre-ville.
Même son de cloche du côté de la Ville. « Nous avons le feu vert de l’INRAP et de l’architecte des Bâtiments de France pour avancer sur le projet définitif », indique Perrine Prigent. « Il n’y a pas non plus de contre-indication en profondeur, notamment pour planter des arbres ».
À noter d’ailleurs, chose rare, que la Ville et la Métropole, opposées politiquement, ont réussi à s’entendre sur ce projet commun, avec également la mairie de secteur (1-7).
« Une collaboration constructive, ça arrive aussi », se réjouit l’adjointe au maire. Quand la conseillère métropolitaine note « un consensus sur ce projet. Il y a des miracles de temps en temps ». Ou la Providence.