Le street artiste marseillais Mahn Kloix s’est associé à l’association humanitaire SOS Méditerranée pour réaliser une fresque à l’emplacement de l’ancien « mur de Zidane ».
« Remplacer un héros de la ville par un autre ». C’est l’objet de la toute dernière œuvre du street artiste Mahn Kloix. Pendant près de dix ans, Zinedine Zidane a veillé sur l’anse de Malmousque depuis ce pan de mur, devenu emblématique sur la Corniche de Marseille. Recouvert ensuite du portrait d’une jeune femme anonyme, collé par le photographe JR en 2013.
C’est au tour d’une bénévole de l’association de sauvetage en mer SOS Méditerranée d’y être mise en lumière
Sensibiliser aux sauvetages en mer
Tracée en lignes noires fines et continues, dans le style reconnaissable de l’artiste, celle-ci observe la mer au large de Marseille, une paire de jumelles sur le nez.
« Le visuel est tiré d’une photo qui provient des archives de SOS Méditerranée », explique Mahn Kloix. Lors de sorties à bord de l’Ocean Viking, le navire de l’ONG, il a pu observer les membres d’équipage passer des heures, à scruter l’horizon pour détecter des embarcations en détresse.
L’artiste n’en est pas à sa première collaboration avec l’association : une fresque avait déjà vu le jour sur la Canebière, pour sensibiliser le public aux parcours migratoires, dans le cadre de son projet « Fragments de voyage ».
12 mètres de haut sur 14 mètres de large
Quand la Ville prend la décision d’interdire la publicité en front de mer, en 2022, transformer cet espace en une œuvre engagée est pour lui une évidence.
« J’ai voulu créer une image forte dont l’emplacement s’inscrit dans l’histoire de Marseille, une ville d’accueil tournée vers la mer, dépeint Mahn Kloix. Elle peut aussi être perçue comme simplement poétique, une femme regardant au loin, vers l’avenir… Rêver, une autre notion fondamentale à mes yeux ».
Amateur d’escalade, il s’est lancé le défi de peindre ce mur de 12 mètres de haut sur 14 mètres de large suspendu en rappel, avec l’aide du cordiste Ivan Muscat. La fresque monumentale, qui doit être finalisée ce 31 octobre, a vocation à perdurer dans le paysage du bord de mer marseillais. « Elle n’est pas faite pour partir », assure l’artiste.