Les nouvelles poubelles destinées aux biodéchets à Marseille ont permis de récolter 500 tonnes de matière organique depuis début 2024 pour créer du compost agricole.
Depuis le 1er janvier 2024, la loi impose aux Français de trier leurs biodéchets. Pelures, coquilles, restes alimentaires… La population est censée trier ces déchets organiques, au même titre que les emballages, papiers, cartons et verre.
Une nouvelle habitude qui mettra encore un peu de temps à s’imposer. D’autant plus à Marseille et sa région, bonnet d’âne pour le tri sélectif selon les dernières études de Citeo. Le spécialiste du recyclage, avec 38 kilos de déchets triés par an et par habitant, contre 72 kilos pour la moyenne nationale.
Encore faut-il trouver des poubelles spécifiques près de chez soi. Aujourd’hui, la Métropole Aix-Marseille-Provence indique avoir déployé 577 bornes des quartiers Nord aux quartiers Sud. Soit la capacité de collecte de « 250 000 habitants », estime-t-elle. Elle table sur l’installation de 517 autres d’ici la fin de l’année, pour atteindre un total de 1094 à Marseille.
Passer de 4 kilos à 17 kilos par habitant
Une première année plutôt expérimentale, donc. Elle a toutefois permis de récolter « 500 tonnes de déchets organiques sur ces 10 premiers mois », selon Roland Mouren. Le vice-président métropolitain délégué à la revalorisation des détritus est presque étonné. « En début d’année, j’étais loin de me dire qu’on atteindrait ces chiffres ».
Il faut dire que la Métropole a « privilégié le déploiement des bacs de collecte dans des secteurs qui avaient déjà des bonnes performances de tri », rappelle l’élu divers droite.
« Pour le reste, il faudra faire plus de pédagogie, prévoit-il. On va monter en puissance ». Car, l’objectif est de passer de la moyenne actuelle de 4 kilos de biodéchets par habitant et par an « à 17 kilos fin 2026».
Du compost pour un millier d’agriculteurs provençaux
Il faut aussi rappeler que la revalorisation des biodéchets ne passe pas forcément par ces bornes de collecte collective. La Métropole a également distribué « 71 400 composteurs individuels » aux habitants en zone pavillonnaire. « Soit 23,4% des logements individuels », précise l’intercommunalité.
Ou encore, « 8 000 lombricomposteurs d’intérieur » pour les appartements. Sans oublier les composteurs collectifs que la Métropole et la Ville de Marseille développent dans les jardins publics ou collectifs.
Pour les déchets organiques récoltés dans les bornes publiques, ils sont traités au centre de compostage d’Istres, géré par Suez. « Plus d’un millier d’agriculteurs locaux » achètent ce fertilisant pour leurs exploitations, selon la Métropole.
Quant à l’idée de créer un méthaniseur pour transformer les biodéchets en énergie verte ? « Tout le monde trouve ça bien mais personne n’en veut chez lui », peste Roland Mouren, évoquant des craintes concernant les odeurs.