Si la CPME 13 tire la sonnette d’alarme sur la santé mentale et physique des patrons, le syndicat des petites et moyennes entreprises met en place des dispositifs d’accompagnement.
« On n’est pas combatifs, on est fatigués », souffle Daniel Salenc, vice-président du syndicat patronal des TPE-PME, la CPME 13. Ce boulanger de métier, portevoix des artisans en région, se dit « très inquiet » pour la santé physique et mentale des chefs d’entreprises.
L’année dernière, ni la France, ni le territoire, n’ont connu de si importantes défaillances d’entreprises, soutient le syndicat. Au niveau national, près de 63 000 sociétés ont baissé le rideau en 2023, soit une augmentation de 21% par rapport à 2022. En Provence, 6 500 ont claqué la porte : « Nous sommes au-delà des chiffres de l’année de référence en 2019, avant le Covid et le pic de 2015 », alerte Corine Innesti, la présidente de la CPME 13.
« Les entreprises passent beaucoup plus vite par la case liquidation, avant le redressement judiciaire », ajoute-t-elle. Cette cessation d’activité plus rapide, sans tentative de sauvetage, serait le témoin du moral des troupes en berne.
« Le coût du crédit, des matières premières et des services a augmenté, énumère l’experte comptable, couplés à l’augmentation des normes et des taxes… ». Le syndicat patronal constate aussi des problèmes de trésorerie importants, notamment dûs aux retards de paiements des clients.
Aides à la santé mentale
« Les entrepreneurs ne doivent pas rester isolés », martèlent les représentants syndicaux. Ils ont d’ailleurs créé une ligne directe « Hallo CPME 13 » entre les entrepreneurs et des experts (financiers, commerciaux, comptables…) en cas de besoins techniques et administratifs.
Le Tribunal de commerce a aussi voulu mettre sa pierre à l’édifice sur le plan de la santé mentale avec le programme Apesa. Son but est d’aider à prévenir les risques de suicide chez les dirigeants, grâce au travail de psychologues.
GIMS 13 et Caire 13 pour prévenir les risques
Le syndicat a tenu à rappeler également les dispositifs concernant la santé physique des chefs d’entreprise. Les indépendants peuvent désormais bénéficier de la médecine du travail, depuis la loi pour renforcer la santé au travail en 2021.
Le dispositif du GIMS (pas le chanteur) découle d’ailleurs de cette législation pour prévenir et maitriser les risques au travail et les maintenir dans l’emploi. En 2024, le GIMS 13 fédère 18 000 entreprises adhérentes pour 180 000 salariés dans les Bouches-du-Rhône. Cette structure génère un chiffre d’affaires de près de 25 millions d’euros.
La CPME 13 rappelle également que l’association Caire 13 aide près de 200 patrons indépendants par an atteints de cancer ou de maladies chroniques. Depuis sa création, elle a soutenu entre 800 et 900 indépendants dans cette épreuve difficile.
Les entrepreneurs plaident pour la simplification des démarches
Le syndicat demande aussi à l’Etat d’agir pour « simplifier les démarches administratives » pour la création d’entreprise, le changement d’adresse ou sur l’accompagnement sur les normes européennes comme le RGPD pour les données personnelles.
Et de continuer à soutenir la consommation des ménages, tout comme la baisse des charges patronales, en vue de l’augmentation des rémunérations, notamment du SMIC, si elle a lieu.
« Si le contexte est morose, on veut croire que le nouveau gouvernement va réussir », espèrent les dirigeants, pour finir sur une note positive.