À l’occasion des Jeux 2024, la Métropole s’associe à la Ligue Sud de Voile et crée les premières olympiades nautiques qui vont permettre à 500 jeunes de 15 à 25 ans de s’initier à la navigation et aux métiers de la mer.
Du 29 juillet au 9 août, une quarantaine de jeunes, évoluant au sein d’associations d’insertion sociale et professionnelle de la Métropole, vont bénéficier quotidiennement d’une initiation à la voile et d’une sensibilisation aux professions du milieu nautique.
La navigation s’effectue autour des îles du Frioul en parallèle des épreuves olympiques de voile qui se déroulent depuis dimanche dans la rade sud de Marseille.
Il est 8h15 lorsque les jeunes arrivent au compte-gouttes sur le Vieux-Port pour prendre la navette qui les débarquera sur l’archipel du Frioul. Les uns se connaissent, rient, se chamaillent, d’autres sont venus seuls et attendent tranquillement. Myriam Ziani, âgée de 22 ans, est adhérente du centre social l’Agora (14e). Elle regarde la mer pensive. « Être en mer, c’est une sensation extraordinaire de liberté. Alors apprendre à naviguer sur un bateau à voile, c’est une grande chance », s’enthousiasme l’apprenti matelot.
À 9h30, le bateau s’amarre au Frioul. Un grand soleil et un petit-déjeuner attendent les jeunes dont l’impatience à l’idée de démarrer la navigation commence à se faire sentir. « Vous allez pouvoir préparer les bateaux avec vos skippers respectifs avant de partir naviguer pour la journée. Puis, nous parlerons de la stratégie de la régate qui aura lieu cet après-midi », annonce Julien Boisson, cofondateur de l’école de voile Marseillaise Ishua et partenaire du projet des olympiades.
Une matinée à voguer vers la calanque de Morgiret
Les équipages se forment et les jeunes prennent place à bord des vingt voiliers de 9,50 mètres, mis à disposition par Ishua. Djibril, Nardi et Mickael montent sur l’un d’eux accompagnés de Marie, travailleuse sociale au sein de l’association La caravelle (12e), un centre d’accueil à destination des demandeurs d’asile.
« Parfois, il y a un historique avec la mer compliqué pour notre public. Selon leur parcours, certains ont connu des traversées difficiles. Ils ont pu être repêchés par des bateaux de secours ou assister à des noyades. Mais pour les volontaires, c’est une fantastique activité qui leur permet de sortir de leur quotidien, de découvrir le Frioul et une activité comme la voile qui peut être onéreuse », confie Marie.
Le skipper Rémi sort le foc, le donne à Nardi qui le dépose à l’avant du bateau, puis installe la grand-voile avec l’aide des jeunes. Puis l’heure est venue de larguer les amarres, direction la calanque de Morgiret pour une session baignade avec vue.
Le vent est capricieux en cette matinée. Djibril tient la barre, Rémi le dirige. « Il faut bien penser que c’est inversé, si tu tires vers toi, tu vas à droite », explique le moniteur. La grande voile se gonfle tout de même, mais l’équipage doit recourir au moteur pour arriver à bon port.
La flotte arrive enfin, il est 11h et les jeunes ne se font pas prier pour se jeter dans l’eau translucide. Un moment de détente avant que le vent ne se lève dans l’après-midi, permettant aux jeunes d’effectuer une régate.
Démocratiser les sports nautiques et susciter des vocations
Lorsque la Ligue Sud de Voile et Ishua présentent à la Métropole leur projet d’olympiades, celle-ci répond présente et décide de financer cette initiative sociale à hauteur de 60 000 euros.
« Nous avons eu un coup de cœur pour cette initiative. Avec le service politique de la ville, nous ne pouvions pas passer à côté d’un projet d’olympiades au moment des Jeux alors même que Marseille accueille des épreuves de voile », exprime David Galtier, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué aux sports.
Ces deux semaines d’olympiades ont également pour but de faire découvrir le littoral aux jeunes participants et surtout de présenter les métiers en lien avec l’univers maritime tel que la marine marchande où moniteur de voile.
« Le dernier trimestre 2024, les jeunes auront la possibilité de visiter le salon des métiers où des formateurs et des professionnels du nautisme seront présents. Les jeunes auront, s’ils le désirent, l’occasion de construire un parcours de formation en lien avec l’univers maritime », conclut David Galtier.