Le second tour des élections législatives de ce dimanche 7 juillet 2024 a livré son verdict. C’est finalement le Nouveau Front Populaire qui arrive en tête avec 182 sièges de députés, devant Ensemble et le RN.
C’est une surprise que les sondages n’avaient pas vu venir. Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête du second tour des élections législatives. Dans un hémicycle composé de 577 sièges, l’union de la gauche en décroche 182, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, mais n’atteint pas la majorité absolue.
Ensemble, l’ancienne majorité présidentielle, arrive en seconde position avec 168 sièges, et le Rassemblement national et ses alliés sont seulement troisièmes avec 143 députés élus. Les Républicains parviennent de leur côté à remporter 46 sièges dans la nouvelle assemblée.
Un engouement historique pour faire barrage
Le raz-de-marrée d’extrême droite a finalement été évité dans l’Hexagone à l’issue de ce second tour grâce à la forte mobilisation des électeurs en faveur d’un front républicain, avec un taux de participation estimé à 67,10%. C’est un peu plus qu’au premier tour, le 30 juin dernier, qui avait déjà enregistré une très forte participation avec le score de 66,7%.
Preuve en est que ce scrutin a suscité un engouement historique : plus 3,3 millions de procurations ont été enregistrées en France métropolitaine et Outre-Mer depuis le 10 juin. Soit presque quatre fois plus que pour les législatives de 2022.
Une Assemblée nationale recomposée
Après la convocation de nouvelles élections législatives par Emmanuel Macron le 9 juin, au soir des Européennes, les Français étaient donc appelés aux urnes dimanche pour la troisième fois en moins d’un mois.
À trois semaines des Jeux olympiques, la situation politique n’a jamais était aussi incertaine dans le pays. L’Assemblée nationale, complètement recomposée à l’issue de ce second tour, pourrait s’avérer très compliquée à gouverner pour le futur Premier ministre qui aura la lourde tâche de rassembler une coalition inédite, dans un paysage politique polarisé autour de trois blocs.
Jean-Luc Mélenchon a pris la parole peu après 20h pour appeler le Président de la République à « s’incliner » devant le choix des Français. « C’est un immense soulagement, la volonté du peuple doit être strictement acceptée, a-t-il lancé. La défaite du président est claire. Il doit appeler le Nouveau Front Populaire à gouverner. Il est prêt ». De son côté, le chef du Parti Socialiste, Olivier Faure, a estimé que le Nouveau Front Populaire avait « su unir la gauche et incarner une espérance ». S’il estime que ce vote doit ouvrir une véritable refondation, il rejette toute « coalition des contraires ».
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a quant à lui dénoncé « l’alliance du déshonneur » qui a privé selon lui son parti de la victoire et « les Français d’une politique de redressement ». Il s’est néanmoins félicité d’avoir réussi « la percée la plus importante [du RN] de toute son histoire ».
L’actuel premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il remettrait sa démission ce lundi matin mais qu’il assumerait ses responsabilités « aussi longtemps qu’il le faudra » à l’approche des Jeux olympiques qui se tiendront en France cet été, pointant le fait qu’aucune majorité absolue ne se dégageait.