Santafoo, l’application de livraison qui soutient les producteurs locaux

L’application de livraison de courses Santafoo multiplie les partenariats avec les agriculteurs et artisans de la région pour proposer à sa communauté marseillaise et aixoise les meilleurs produits du territoire.

« Légumes, fruits, fromages, viandes… dans notre région, nous avons une diversité de produits qui est folle ! ». Yoann Guéri, ingénieur agronome de formation, sillonne le territoire pour dénicher les pépites locales qui seront proposées sur l’application de livraison de courses Santafoo.

Lancée en 2022, la plateforme marseillaise s’est fixée pour objectif de soutenir les agriculteurs et les artisans régionaux et de les rapprocher des consommateurs, en proposant des prix abordables. Et elle affiche déjà plus de 1000 références d’articles, de la charcuterie à la poissonnerie, en passant par la boulangerie et la crèmerie.

L’engagement de la jeune start-up ne s’arrête pas au choix des produits puisque la livraison aussi est écologique. Ce sont des vélos et scooters électriques que les « Saints du Goût » enfourchent pour livrer les clients entre 9h et 21h, 7 jours sur 7, en moins de 60 minutes dans le centre-ville de Marseille. Depuis quelques mois, la livraison est également disponible à Aix-en-Provence.

65% des producteurs à moins de 200 km de Marseille

« Notre mission à Santafoo consiste à livrer de bons produits locaux à ceux qui n’ont pas forcément la possibilité de se déplacer sur les marchés », explique Yoann. Le responsable des filières va donc à la rencontre des producteurs pour leur proposer un « partenariat gagnant-gagnant », en leur permettant de toucher des consommateurs qu’ils ne croisent pas habituellement.

Plus que de simples « fournisseurs », il recherche avant tout des « partenaires » partageant les mêmes valeurs éthiques que Santafoo et la même envie de défendre l’agriculture paysanne. En 2024, ils sont déjà une centaine en région Provence-Alpes-Côte d’Azur à avoir rejoint l’aventure et 65 % d’entre eux sont basés à moins de 200 kilomètres de Marseille. « Ils trouvent aussi un réseau d’entraide, on peut les mettre en contact avec les bonnes personnes en cas de coup dur ».

Yoann travaille actuellement au développement d’une gamme bio pour Santafoo, sans pour autant abandonner la gamme conventionnelle « pour ceux qui sont contraints par leur pouvoir d’achat. Je connais beaucoup de producteurs qui ne sont pas labellisés bio mais qui ont une pratique très proche du bio ».

De nouveaux partenariats avec Santafoo

À Lourmarin, dans le Vaucluse, Clément Jeannoutot fait partie des nouveaux « partenaires » de Santafoo. Ce vigneron, à la tête du Domaine de la Cavalière, a invité Yoann à venir goûter ses vins issus de l’agriculture biologique et biodynamique. Une dégustation qui a séduit le représentant de l’application qui annonce le lancement d’une nouvelle gamme « vin naturel ».

La Ferme des Bourdons, de Frédéric Morgante, a aussi conquis les Saints du Goût. « Avec leur maraîchage diversifié, on peut travailler sur plusieurs produits bio avec eux, se réjouit l’agronome. C’est parfait, car nous ne recherchons pas des volumes extraordinaires mais de la diversité ». L’exploitant agricole, situé vers l’Etang de Berre, a rejoint Santafoo il y a un mois.

À Istres, la société Coco Fruits, de Denis Collado, spécialisée dans la culture de fruits à noyau bio et à haute valeur environnementale, vient également de s’associer à la plateforme marseillaise pour proposer ses pêches, nectarines et abricots.

« Avec la production française, on va retrouver le goût »

Si l’équipe de Santafoo tient à promouvoir le « manger local », elle se heurte néanmoins aux habitudes des consommateurs. « On sait que beaucoup de nos clients souhaitent acheter des bananes, reconnaît Yoann. Et on n’a pas envie qu’ils finissent par faire leurs courses ailleurs. Donc, pour ce produit en particulier, on travaille sur la traçabilité avec des producteurs d’outre-mer. Mais c’est un vrai point de vigilance pour nous, car on ne veut pas qu’elles soient issues d’une culture intensive ».

Le responsable des achats a cependant des pistes pour la suite. « J’ai trouvé dans la région une productrice qui cultive des avocats, des mangues et des bananes sous une serre non chauffée », confie-t-il.

S’il dit ne les avoir pas encore goûtés, il se montre d’ores et déjà optimiste : « On sait que les fruits qui viennent du bout du monde sont cueillis verts et murissent dans des frigos. Ils sont moins savoureux. Avec la production française, on va retrouver le goût ».

Mise en place progressive d’un score carbone

En 2025, Yoann veut aller plus loin en soumettant tous les articles proposés sur la plateforme à une évaluation carbone. « L’idée, à terme, c’est de pouvoir afficher un score carbone à côté de tous nos produits pour valoriser leur faible impact environnemental, annonce-t-il. On veut aussi permettre à nos clients de faire la comparaison avec les filières de distribution traditionnelles ».

Le projet, ambitieux, devrait être mis en place progressivement, en commençant par les denrées alimentaires les plus faciles à évaluer, tels que les fruits et les légumes.

En attendant d’avoir accès à ces nouvelles données, les produits de qualité vont continuer de débarquer sur la plateforme Santafoo, au gré des nouveaux partenariats. Cet été, les « légumes ratatouille » devraient être les stars de l’application. Car mieux consommer, c’est avant tout manger de saison.