La Journée mondiale de l’eau est célébrée ce vendredi 22 mars. C’est l’occasion de rappeler un chiffre alarmant : 2,2 milliards de personnes sur la planète n’ont toujours pas accès à l’eau potable selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette situation, renforcée par les changements climatiques, est régulièrement source de tensions et de conflits à travers le monde.
Afin de développer des solutions pour les pays les plus défavorisés, la loi Oudin-Santini autorise depuis 2005 les collectivités territoriales françaises à consacrer jusqu’à 1% de leur budget d’eau potable et d’assainissement pour financer des actions de solidarité à l’étranger.
À ce titre, la Métropole Aix-Marseille-Provence, qui s’engage aussi pour la préservation de sa ressource en eau potable localement, soutient chaque année les populations les plus en difficulté. Projet d’adduction d’eau potable au Mali et au Togo, amélioration des conditions sanitaires au Sénégal, rénovation de quartiers au Burkina Faso… Les associations retenues et soutenues agissent principalement sur le territoire d’intervention de la Métropole : le Maghreb, l’Afrique noire francophone et subsaharienne ainsi que le Proche-Orient.
Lors des cinq derniers appels à projets, la Métropole a financé 55 projets dans plus de 18 pays, et près de 3 millions d’euros de subventions ont été versés. Une somme complétée par l’Agence de l’eau qui attribue, à chacune des associations soutenues, une subvention d’un montant équivalent à celui de la collectivité.
Au Sénégal, un projet réalisé par Aquassistance soutenu par la Métropole
Aquassistance, association fondée par les salariés du groupe SUEZ, a signé une convention avec la Métropole Aix-Marseille-Provence pour la conduite d’un projet au Sénégal. Objectif : alimenter en eau Yaworodji et quatre villages environnants où vivent 2 300 habitants.
Située dans la zone subsahélienne, la commune souffre de la raréfaction de l’or bleu et les puits qui permettent de l’extraire sont particulièrement profonds, rendant la tâche extrêmement difficile. L’association a donc réalisé de nouveaux forages et mis en place un réseau hydraulique alimenté par un pompage solaire, ainsi qu’un château d’eau et 5 kilomètres de canalisations.
Aquassistance dans 24 pays
Aquassistance a vu le jour en 1994, suite à la mobilisation de collaborateurs de la Lyonnaise des Eaux (aujourd’hui Suez Eau France) pour le rétablissement de l’alimentation en eau potable de populations déplacées pendant la guerre civile du Rwanda. Si l’association était au départ spécialisée dans les interventions d’urgence, en réponse aux catastrophes humanitaires, elle s’est progressivement ouverte à l’aide
au développement.
Ses actions, menées en partenariat avec des organisations locales, s’appuient sur le bénévolat. Ce sont les collaborateurs, actifs et retraités, du groupe qui se mobilisent pour mettre leurs compétences au service de projets qui améliorent l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la gestion des déchets dans 24 pays dans le monde. À travers la France, le réseau compte aujourd’hui plus de 600 adhérents, dont 250 s’engagent comme volontaires. L’association est également très active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 44 membres qui décident, parfois, de franchir le cap du volontariat.
« Ça a été une expérience extraordinaire »
Cyrille Charbonnier, chef de marché chez SUEZ, habitant du territoire, fait partie de ces quelques volontaires qui se sont engagés. Après s’être porté candidat pour partir en Afrique, il a été sélectionné en 2016 pour une mission en Côte d’Ivoire, où un partenariat de six ans avec l’ONG locale JIDD Afrique a permis d’apporter l’eau courante dans le village d’Ono grâce à un système de pompage.
« Ça a été une expérience extraordinaire, confie-t-il. Partir là-bas, aider des gens à accéder à un besoin aussi élémentaire, ça donne du sens à notre travail en France. On comprend que l’eau n’est pas une ressource acquise. Je pense qu’on a oublié à quel point elle est au coeur de tout développement ».
Dans le sillon de ce projet, financé par la Ville de Sète et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, le village s’est rapidement modernisé. Si les clés des installations ont été remises par l’association aux autorités villageoises suite aux formations, le salarié de Suez, qui s’est rendu quatre fois sur place, a conservé des liens amicaux avec ses anciens partenaires locaux.
La Métropole s’engage dans la bataille de l’eau
À travers l’ensemble des politiques initiées sur son territoire, la Métropole Aix- Marseille-Provence protège, distribue et traite cette ressource d’exception. Si l’institution appelle à la responsabilité de tous pour ne plus la gaspiller, de nombreux dispositifs sont déployés afin de la préserver.
C’est le cas notamment de la télérelève des compteurs d’eau, déployée progressivement dans la métropole pour aider à détecter les fuites, en temps réel, et à mieux maîtriser les consommations. Grâce à cet équipement, le suivi est plus précis et immédiat tout au long de l’année. Les fuites peuvent être détectées instantanément.