En vue du conseil métropolitain, ce jeudi 22 février, le groupe « Pour une Métropole du bien commun » a déposé deux amendements visant à indemniser les commerces fragilisés par l’arrêt du tramway T2 et T3 début février et la fermeture du métro à 21h30 en semaine.
C’est une habitude prise par le groupe « Pour une métropole du bien commun ». À chaque veille de conseil métropolitain, Sophie Camard (GRS) et Perrine Prigent (SE) invitent les journalistes pour exposer leurs points de vue sur les rapports « passés au peigne fin ». Cette fois, aux Grandes Tables du Théâtre de la Criée, les transports occupent une place importante dans leurs revendications.
Perrine Prigent, adjointe à la valorisation du patrimoine à la Ville de Marseille, plaide pour que la Métropole Aix-Marseille-Provence, gestionnaire du réseau de transports (RTM), verse une compensation financière aux commerçants de la rue de la République, affaiblis par l’arrêt de la circulation du tramway T2 et T3, de la Joliette à Sadi Carnot, suite à l’incendie du parking Indigo.
Élargir le périmètre d’action de la commission d’indemnisation
Plus généralement, l’élue pointe les difficultés de tous les commerçants marseillais à la suite de l’annonce de la fermeture du métro à 21h30 en semaine, du lundi au jeudi pendant deux ans, pour effectuer les tests du futur métro automatique.
L’adjointe a ainsi rédigé deux amendements, déposés au bureau de la Métropole Aix-Marseille-Provence, pour élargir le périmètre d’action de la Commission métropolitaine d’indemnisation amiable.
Cet organe permet, depuis sa création en 2016, de compenser les préjudices économiques causés par des périodes de travaux publics réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de la Métropole.
Les difficultés des commerçants et des habitants
Aziz, le patron de la Maison de la Viande, rue de la République, affirme que l’arrêt du tramway « a coupé l’attractivité de la rue… Déjà que bon… elle ne ressemble à rien », s’agace le boucher en pointant du doigt les pieds d’immeubles d’en face, désertés par les commerçants.
Même son de cloche pour Narieme, la fille du patron du Républik food, qui confirme une baisse de chiffre d’affaires. « Je ne vais pas vous mentir, c’est la galère. Même les habitués, qui vivent ou travaillent dans d’autres quartiers, ne viennent plus jusqu’ici pour leur pause déj’ car ils n’ont pas le temps de venir à pied ».
Pour assurer les trajets, la Métropole Aix-Marseille-Provence a bien mis en place des navettes de substitution jusqu’au 15 avril, date avancée avec prudence de la réouverture du tramway. Mais les arrêts de bus qui ont été déplacés semblent « compliqués à trouver », souffle un retraité, canne à la main, qui en cherche un désespérément, boulevard des Dames.
De son côté, Sarah prend désormais la ligne 2 du métro pour se rendre au travail. Elle constate « de plus en plus d’interruptions de la ligne » ce qui la met en retard le matin. La Marseillaise ne cache pas son ras-le-bol : « On a plus le métro le soir, il fonctionne mal la journée, la moitié du réseau de tramway est à l’arrêt et il manque des vélos électriques… ».
Contactée par Made in Marseille, la Métropole réserve sa réponse pour l’hémicycle mais dit « rester attentive à la situation des commerçants ». Concernant les indemnisations, les services indiquent toutefois qu’ils doivent se rapprocher de leur assurance, afin de faire le lien avec Indigo, la société exploitante du parking rue de la République.
La concertation sur la gratuité des transports lancée
Toujours côté mobilité, la relance d’une étude de la gratuité des transports par la Métropole, début janvier, devrait aussi occuper un temps d’échanges dans l’hémicycle du conseil.
Une première réunion de travail a été organisée pour analyser la faisabilité de ce projet. « Ce n’est pas gagné, relate Sophie Camard qui a assisté à la réunion, mais ce sujet est intéressant et on va le suivre de près ».