À l’occasion de sa cérémonie des voeux à Marseille, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat PACA a fait le bilan de l’année écoulée pour mieux se tourner vers 2024. Transition écologique et soutien à l’apprentissage sont au coeur des défis qu’elle doit relever.
C’est dans la Brasserie Zoumaï du 6e arrondissement de Marseille que la Chambre de Métiers et de l’Artisanat PACA a choisi d’adresser ses voeux ce 15 janvier. « Ça nous tenait a coeur de venir chez un artisan », lance Yannick Mazette, président de l’institution, en ouverture de son discours.
Depuis sa prise de fonction en 2021, le maître-artisan-boulanger a pris l’habitude d’organiser ses vœux régionaux dans des entreprises artisanales du territoire. L’occasion à chaque fois de faire le bilan de l’année écoulée et de tracer des perspectives pour les mois à venir.
« 2023 a de nouveau été marqué par les crises, qu’elles soient géopolitiques, économiques, sociales et sanitaires, entraînant d’importantes difficultés pour tous les artisans et un fort sentiment d’inquiétude, concède-t-il. Mais nous avons joué notre rôle pour créer, accompagner, soutenir, former, développer et transmettre ».
« La transition écologique, c’est l’objectif numéro 1 »
L’artisanat est un secteur qui compte dans l’économie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, tient à souligner Yannick Mazette. Avec ses 217 000 entreprises, soit environ un tiers du tissu régional, et ses 400 000 actifs répartis dans 930 communes sur 946, il représente 20% du PIB. « Ce maillage est primordial car l’artisanat participe à l’attractivité économique et touristique des territoires mais aussi au bien vivre. Sans lui, il n’y a pas de développement économique pérenne, pas d’économie durable ni d’économie de proximité ».
Parmi les réalisations de l’année passée, il cite l’accompagnement de 2300 entreprises dans le cadre de « Mon Projet d’entreprise », un dispositif qui permet d’aider tout au long de leur vie des artisans qui créent, reprennent, transmettent ou développent une entreprise. 850 sociétés ont également été accompagnées dans leur mutation numérique.
Enfin, 600 entreprises ont bénéficié de prestations environnementales dans le cadre du programme « Racines » : éco-défis, pré-diagnostics, dispositif Répar’acteurs… « La transition écologique, c’est l’objectif numéro 1 qui nous est fixé par le Ministère de l’Economie et des Finances », rappelle le président qui en fait son mot d’ordre pour la nouvelle année.
Ouverture d’un centre d’apprentissage à Aix-en-Provence en 2025
Il y a tout de même une ombre au tableau économique : la baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, conséquence d’un décret signé en septembre 2023 et qui impacte selon Yannick Mazette les formations des métiers de l’artisanat. « Alors que nous devons relever le défi de renouveler 54 000 entreprises d’ici 2030, cette mesure menace notre réseau », alerte-t-il.
6200 apprenants sont actuellement formés dans 8 campus, mais il souhaite continuer à investir sur le volet formation pour« former encore plus massivement ». Pour cela, il envisage la création d’unités de lieu afin de regrouper services économiques et services de la formation.
« Je n’oublie pas la promesse d’ouvrir un centre de formation d’apprentis dans les Bouches-du-Rhône avant la fin de notre mandature [en 2026, ndlr], glisse le président. Ce sera chose faite en 2025, puisque je peux annoncer aujourd’hui que nous ouvrirons un CFA à Aix-en-Provence, principalement sur les métiers du tertiaire ».
« Les territoires ont résisté »
À l’occasion de cette cérémonie des voeux, la Région Sud et l’Etat sont venus assurer les artisans de leur soutien pour cette nouvelle année 2024. « Nous poursuivons le dispositif zéro rideaux fermés de 100 millions d’euros », a notamment indiqué Isabelle Campagnola Savon, conseillère régionale déléguée à l’économie.
Quant au préfet Christophe Mirmand, il s’est dit optimiste, se réjouissant que « les territoires [aient] résisté » malgré les crises. « La Chambre de Métiers et de l’Artisanat a une responsabilité importante dans le dernier kilomètre, elle est un interlocuteur de proximité précieux et l’Etat est à ses côtés », a-t-il conclu. C’est sur son soutien à l’apprentissage qu’il est le plus attendu.