Fondée en 2020 par Gérard Filippi, Inveo travaille sur la restauration de la faune et la flore sur le territoire. La jeune pousse va exposer au CES Las Vegas une nouvelle version de son micro-habitat connecté pour préserver les chauves-souris.

Notre série spéciale CES Las Vegas

16 start-ups locales s’envolent pour le CES de Las Vegas du 9 au 12 janvier 2024. Cet événement mondial de la Tech permet aux jeunes pousses de présenter leurs innovations, de tisser des partenariats et de se faire remarquer par la presse et les investisseurs internationaux. Made in Marseille a sélectionné 7 d’entre elles pour vous les présenter. Aujourd’hui, place à Inveo.

Sa spécialité

Création de micro-habitats pour les chauves-souris.

Son innovation

Face au réchauffement climatique et les îlots de chaleur en ville, Inveo est né d’une volonté de reconquête de la biodiversité dans les milieux urbains. « J’ai fait le constat de l’effondrement de la biodiversité avec mon cabinet d’études Ecotonia », affirme Gérard Filippi, le fondateur.

Depuis 2011, cet institut lui a permis de proposer ses compétences aux acteurs économiques régionaux pour placer la biodiversité au cœur des stratégies de développement urbaines. En 2020, le professionnel a fondé Inveo pour se consacrer à la restauration de la biodiversité. Il a expérimenté l’implantation de micro-habitats pour les chauves-souris : les BatCave Connect. « Nous avons installé près de 30 gîtes entre Montpellier et Aix pour mener notre expérimentation pendant deux ans », assure l’expert qui s’est installé sur le Technopôle de l’Arbois à Aix.

Ces gîtes sont fabriqués avec des matériaux naturels isolants qui ne dépassent pas la chaleur de 40 degrés, le seuil létal pour les chauves-souris. Il s’agit donc de développer cette solution innovante et duplicable en France, selon le fondateur, pour préserver l’espèce menacée des chauves-souris qui se chargent de manger les moustiques et certains parasites de culture.

Son fondateur

Gérard Filippi se définit comme un « entomologiste », un spécialiste des insectes, depuis l’âge de 6 ans. « J’ai tout fait ensuite pour suivre ma passion », assure-t-il. Après son bac, l’entrepreneur réalise un DEUG (Bac +2) de biologie avant de parcourir le monde à la recherche de nouvelles espèces d’insectes. « J’ai ensuite voulu théoriser mes connaissances en créant Ecotonia », raconte l’Aixois.

En fondant son propre cabinet d’études de génie écologique, il se distingue par son approche naturaliste : une activité de recherche se basant sur l’observation, la mesure, l’analyse et/ou la modélisation de processus qui possèdent une forte dimension biologique. L’expert aspire « à monter la compétence en génie écologique au plus haut ».

En 2020, Inveo a travaillé sur l’étude de la translocation (un processus de déplacement d’individus ou de populations d’un écosystème vers un autre pour assurer, soit la réintroduction d’espèces disparues) d’une espèce végétale endémique de l’Etang de Berre : l’Hélianthème à feuilles de marum avec une doctorante, grâce au soutien du CNRS de Montpellier. Ce projet a vu le jour dans le cadre d’une extension de carrière sur le pourtour du bassin industriel.

Inveo, Inveo crée un gîte connecté pour préserver l’habitat des chauves-souris, Made in Marseille
Portrait de Gérard Filippi, le fondateur d’Inveo

Son étape de développement

Inveo vient de terminer sa phase d’expérimentation. Lors du CES Las Vegas, le fondateur va exposer sa nouvelle version des micro-habitats dans la région, puis ensuite passer à l’industrialisation pour atteindre une production d’entre 200 et 300 gîtes par an en France.

Ses besoins actuels

Pour passer à l’échelle, Inveo souhaite lever des fonds mais le montant ne nous a pas été communiqué. « Nous allons embaucher 3 personnes en 2024, puis 10 dans les trois années à venir », assure l’entomologiste, confiant. Le siège devrait rester à l’Arbois.

Ses ambitions pour le CES et au-delà…

Pendant son voyage outre Atlantique, Gérard Filippi souhaite trouver « de gros investisseurs ou acheteurs » pour mener à bien son projet sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis en France. Le développement international n’est, pour le moment, pas prévu.


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