Situées du côté des Calanques, les différentes iles de l’archipel de Riou se remarquent facilement depuis les côtes marseillaises. Il y a : Riou, la plus grande, Plane, Jarre, Jarron, Maïre, Tiboulen de Maïre,…
Bien qu’aucune navette n’y amène, contrairement aux iles du Frioul, il est toutefois possible de s’y rendre avec son propre bateau afin d’accoster seulement sur l’ile de Riou. Il est interdit de se rendre sur les autres iles de l’archipel au risque de recevoir une amende.
Il est l’unique archipel inhabité du littoral continental français.
L’archipel de Riou couvre près de 160 hectares sur les eaux face au massif des Calanques. Il se compose de plusieurs iles, dont la plus grande porte son nom, et également de quelques îlots et rochers.
L’ile de Riou
L’ile de Riou est la plus grande et la principale ile de l’archipel du même nom. Au nord, s’y trouvent une plage de sable et une autre de galets. C’est ici qu’il est possible d’accoster pour venir s’y balader. La partie sud-est quant à elle constituée de hautes falaises de calcaire blanc. La partie nord de l’ile est bien visible depuis la calanque de Marseilleveyre.
La faune est assez abondante et variée sur l’ile de Riou. Les oiseaux y viennent en colonie comme les goélands et on y trouve également des espèces protégées telles que le puffin cendré, le puffin de Méditerranée ou encore l’océanite tempête. Du côté des mammifères, les rats noirs et les lapins sont nombreux. Quant à la flore, plus de 320 espèces végétales ont été recensées sur l’ile.
Si l’ile de Riou est très fréquentée, c’est aussi pour la qualité de ses fonds marins. Le site dispose de spots de plongée faisant partie des plus beaux de Marseille. Parmi eux, les rochers baptisés « Les Impériaux » situés au Sud-Est de l’ile avec des tombants entre 10 mètres et 70 mètres tapissés de grandes gorgones et d’éponges.
Pour la petite histoire, sachez que c’est à l’Est de l’ile de Riou que les restes de l’avion P-38 d’Antoine de Saint-Exupéry ont été retrouvés en 2000 par Luc Vanrell, un plongeur professionnel marseillais. Parti en mission à bord de son avion le 31 juillet 1944, l’écrivain était depuis porté disparu et aucune trace de son engin n’avait été retrouvée jusqu’alors. Malgré cette découverte, le mystère plane toujours sur les circonstances du crash.
L’ile Jarre et l’ile de Jarron
Situé juste en face du massif de Marseilleveyre, l’ile Jarre est une ile étroite qui s’accompagne, à son extrémité Nord-Ouest de l’ile de Jarron.
Au bord de l’ile Jarre gisent les restes du Grand-Saint-Antoine, un voilier trois-mâts carré par lequel est arrivée la peste qui toucha Marseille et la Provence en 1720. Après avoir mouillé sur l’ile de Pomègues, dans l’archipel du Frioul et s’être rapproché des infirmeries d’Arenc pour débarquer passagers et marchandises, le navire a été placé en quarantaine à l’ile Jarre où il y fut ensuite brûlé.
L’épave calcinée a été retrouvée en 1978 et des vestiges sont exposés au musée de l’hôpital Caroline sur l’ile de Ratonneau du Frioul. L’ancre du Grand-Saint-Antoine a aussi été repêchée et restaurée ; aujourd’hui, elle trône à l’entrée du musée d’Histoire de Marseille.
L’ile Plane
Aussi connue sous le nom d’ile de Calseraigne, l’ile Plane se distingue des autres îles de l’archipel de Riou par son relief très doux. Son altitude maximum atteint seulement 22 mètres ! C’est d’ailleurs de là que lui vient son nom d’île « plane ».
Une autre de ses particularités est sa côte régulière. On y trouve seulement une petite crique, la calanque des Pouars. Grâce à son orientation, cette ile est un abri sûr pour les bateaux lorsque le mistral souffle sur la rade marseillaise. C’est d’ailleurs de là que lui proviendrait sa deuxième appellation, « Calseraigne », pour « calanque sereine ».
Du temps des grandes épidémies de peste et choléra, les cargaisons de navires suspectées d’être contaminées étaient déchargées sur l’ile Plane afin d’être exposées aux quatre vents dominants. Car à l’époque, la médecine considérait que les courants d’air permettaient d’éliminer les miasmes des maladies et donc de guérir les malades et purifier les marchandises.
L’ile Maïre
Mesurant moins d’un kilomètre de long et 500 mètres de large, l’ile Maïre est petite mais culmine tout de même à 138 mètres d’altitude. Elle se situe à proximité immédiate du Cap Croisette et du quartier des Goudes, à l’extrémité ouest du massif des calanques. Elle n’est d’ailleurs séparée des côtes marseillaises que par une étroite passe de seulement 80 mètres. Malgré cette courte distance, il est interdit d’essayer de rejoindre l’ile à la nage ni même à bord d’une embarcation en raison de courants importants et de vagues mauvaises en cas de vent.
Aujourd’hui totalement inhabitée par l’homme, l’ile Maïre n’a toutefois pas toujours été inoccupée. Les restes de quelques bâtiments comme des blockhaus ou une construction datant de l’époque où les ressources minérales de l’ile étaient exploitées témoignent de son occupation et de son emplacement stratégique dans le passé. Un petit troupeau de chèvres presque sauvages y a également vécu pendant des décennies !
Aujourd’hui, arpenter l’ile Maïre est interdit. Le site est fréquenté uniquement pour la beauté et la richesse de ses fonds marins. À proximité se trouve par exemple l’épave d’un paquebot, le Liban, qui a sombré en 1903 et qui est un spot de plongée réservé aux plongeurs expérimentés.
L’ile Tiboulen
Situé juste à côté de l’ile Maïre, l’ile Tiboulen est aussi connue sous le nom de l’ile Tiboulen de Maïre. Car dans l’archipel du Frioul se trouve le Tiboulen de Ratonneau ! Pour éviter toute confusion, l’ile a alors été associée à celle qui l’accompagne. Les Marseillais quant à eux la surnomment « ile de la tortue » en raison de sa forme atypique. Le mot « Tiboulen » est référencé dans le dictionnaire de la langue occitane « Le Trésor du Félibrige » composé par Frédéric Mistral et signifie littéralement « en face de la ville ».
Longue d’environ 100 mètres et haute de 49 mètres, l’ile Tiboulen est munie d’un feu à son sommet qui culmine à une altitude de 58 mètres. Tout comme l’ile Maïre, il est interdit d’arpenter l’îlot.
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Par Agathe Perrier