La RTM a détaillé les raisons de l’arrêt des métros nocturnes en semaine à partir d’octobre. Des bus de substitution compenseront cette perte de service et seront gratuits.
La Régie des transports métropolitains (RTM) a souhaité faire une mise au point ce mercredi 27 septembre, au lendemain d’un article de Marsactu révélant l’arrêt des métros après 21h30 à partir d’octobre à Marseille.
« C’est une bonne nouvelle, a d’abord déclaré Catherine Pila, présidente de la RTM, qui prévoyait de communiquer sur ce sujet la semaine prochaine. Cela signifie que les essais dynamiques [en conditions réelles sur les rails du réseau marseillais, ndlr] du nouveau métro automatique de Marseille commencent ».
Le projet de modernisation du métro de Marseille, baptisé Neomma, prévoit de remplacer les 36 rames des années 1970 par 38 rames neuves et automatiques d’ici 2027 sur les deux lignes de la ville. Les divers essais techniques sur les véhicules comme sur l’ensemble du réseau représentent « le chantier le plus complexe de la décennie, pour le territoire estime Claude Faucher, directeur de la mobilité à la Métropole Aix-Marseille-Provence.
Pour ces raisons, à partir du 23 octobre et durant deux ans, si tout se passe bien, les derniers métros partiront à 21h30 du lundi au jeudi. Hormis lors d’événements comme les matchs de l’OM, les JO 2024 ou encore les fêtes de fin d’année et certaines périodes estivales.
Toutes les dix minutes
Cette tranche horaire, de 21h30 à 1h du matin, représente « 1,4 % de fréquentation journalière du métro, relativise le directeur de la RTM, Hervé Beccaria. Soit 4 560 voyageurs chaque soirs sur les 320 000 quotidiens ».
Toutefois, pour compenser cette baisse de service, la Régie des transports précise que 26 bus reproduiront en surface le même trajet que le réseau souterrain des deux lignes. « Avec les mêmes fréquences de passage, toutes les 10 minutes », ajoute Catherine Pila. Elle estime qu’en bus, le parcours complet durera 10 minutes de plus.
Dans le détails trois lignes de bus relais, avec une fréquence de 10 min toute la soirée, vont être créées : M1A : Métro La Rose – Métro La Timone / M1B : Métro La Timone – Métro La Fourragère et M2 : Métro Gèze – Métro Ste Marguerite.
Les premiers départs se feront à 21h20 sur les lignes M1A et M2, de manière à assurer cette fréquence de 10 minutes à chaque station après le passage du dernier métro. Les derniers départs se feront de chaque terminus métro à 00h30. Pour assurer la correspondance entre la ligne M1A et la ligne M1B, les derniers départs de La Timone se feront à 00h50.
Gratuité pour les bus de substitution
« Les itinéraires de ces lignes ont été pensés pour desservir les stations de métro au plus près. Ils ont nécessité la création de 8 nouveaux arrêts et le déplacement de 4 arrêts existants. Seule la station Désirée Clary ne peut pas être desservie par le bus relais (la voirie et les sens de circulation ne permettant pas l’accès), mais elle restera desservie par les bus de soirée 526 et 535 », selon l’opérateur.
La présidente de la RTM ajoute que ces bus de substitution « seront gratuits pour tout le monde. Un cadeau de l’entreprise aux usagers ». Mais pas aux abonnés, qui ne bénéficieront d’aucune réduction sur leurs mensualités.
Deux ans minimum ?
RTM, Métropole, Alstom, les différents intervenants du projet jugent ces interventions obligatoires et incompressibles. Le renouvellement des rames représente « une migration complexe, selon Edouard Vagogne, directeur du projet chez le constructeur Alstom. « Toutes les nuits, on va devoir déconnecter les anciens systèmes pour basculer sur le nouveau, faire les tests et rebasculer sur l’ancien avant que le service reprenne le matin ».
Une complexité qui leur fait estimer le chantier à deux ans, sans assurer fermement qu’il ne dure pas plus. D’autant que les dernières rames doivent être mises en service en 2027. Et sans compter les travaux d’aménagement des quais, avec des portes palières automatiques. Elles ne pourront être installées qu’une fois que la totalité des véhicules automatiques roulera.
La Métropole insiste sur la compensation du service nocturne par les bus. Mais, elle relativise surtout cette gène temporaire avec l’impact sur la qualité des transports marseillais à long terme. Le métro automatique « roulera pour les 40 à 50 prochaines années », insiste Claude Faucher. Au-delà de la modernisation et du confort, Neomma doit surtout augmenter les fréquences de passage du métro. Toutes les 2 minutes selon l’intercommunalité, contre 5 minutes en moyenne actuellement, avec une extension des plages horaires et un meilleur service le soir.